SAINT GERVAIS du PERRON
Km= 369
Samedi 12 août 1944
La forêt d’Ecouves
Extrait de ” LA 2E DB – Général Leclerc – EN FRANCE – combats et combattants” – ©1945
Au retour, toujours en pleine nuit, la Jeep du Général, engagée sur la sortie d’Alençon vers Mamers, se trouve nez à nez avec une voiture allemande. L’inséparable canne est heureusement doublée par le colt du commandant de Guillebon ; le chauffeur abattu, les autres sortent en levant les bras.
Cette rencontre fortuite dissuadera les colonnes qui suivent de venir jusqu’aux ponts. Elle va nous apprendre, en outre, des choses fort intéressantes. D’abord, des coups de crayon sur une carte : la 9e Panzer, qui devant Langlade et la 5e Division blindée américaine s’est réfugiée dans la forêt de Perseigne, abandonne cette nuit ce repaire pour se porter dans la forêt d’Ecouves. Puis une autre division, la 116e Panzer, qui aujourd’hui encore combattait à Mortain, vient de prendre liaison avec elle.
L’ennemi renonçait donc (un peu tard) à son effort offensif sur Mortain. Il allait tout de même s’y battre encore plusieurs jours, le temps nécessaire à essayer de se rétablir. Au sud de Mortain, et courant droit à l’est, les hauteurs boisées de la forêt d’Andaines lui offraient une barrière rectiligne de 30 kilomètres. Dans son prolongement, plus à l’est encore, et interdisant les débouchés d’Alençon vers le nord, le bastion circulaire de la forêt d’Ecouves. Entre les deux forêts, le couloir sud-nord de Ciral mène vers l’éperon de Carrouges, qui domine tout le pays. En définitive, ce n’est qu’au nord-est de la forêt d’Ecouves que le passage s’ouvre du Maine vers la Normandie par la trouée de l’Orne, de Sées vers Argentan.
*
Garnissant la forêt d’Ecouves avec la 9e Panzer, il prélevait de Mortain la 116e pour barrer la trouée de Sées tandis que la 2e Panzer venait défendre le couloir de Ciral. Il escomptait ainsi couvrir le temps nécessaire les routes qui de Condé et de Flers convergent sur Argentan avant de repartir, l’une, la Nationale 24 bis, sur Paris, l’autre, la Nationale 816, vers Trun et Rouen : dernières artères à gros débit indispensables à son décrochage.
*
Au petit jour, le Général lance sur Sées le groupement Billotte, jusqu’ici tenu en réserve. Sées n’était pas notre objectif, mais celui de la 5e Division blindée (US): après Alençon nos axes s’infléchissaient sur Carrouges, traversant la forêt d’Ecouves. Sans renoncer à l’attaque frontale, le Général estime cet obstacle tel qu’on ne peut en venir à bout qu’en le débordant.
Le débouché Billotte est si inopiné que les chars de la 9e Panzer qui se portent aux lisières de la forêt pour interdire la route arrivent trop tard : ils n’attaquent plus que les éléments de seconde ligne, batteries de D.C.A. et ravitaillement.
A Sées même, atteint sans difficulté, le Général décide du temps suivant. Ignorant jusque-là la situation de la 5e Division blindée, il n’aurait pas hésité, si celle-ci avait été en retard, à gagner un temps sur l’ennemi en prenant Argentan. Voici cependant, arrivant en même temps que nous sur la grand’place qu’anime déjà toute la population mêlée à nos chars, quelques-uns de ses officiers. Argentan redevient automatiquement leur affaire ; et l’objectif assigné au colonel Billotte, lui aussi sur la route nationale si vitale pour l’ennemi, est Ecouché, 10 kilomètres à l’ouest qui commande également un pont sur l’Orne.
Billotte (sous-groupement Warabiot) marchera par la route directe, via Mortrée, Saint-Christophe. Son autre sous-groupement, Putz, empruntera d’abord la Nationale 808 jusqu’à Tanville : le Général n’oublie pas qu’il a la responsabilité de la forêt, et il en marquera ainsi toute la bordure nord. De Tanville il doit rejoindre Ecouché par Le Cercueil et Boucé.
Témoignages
Nuit sans incident extraordinaire…
Entendant beaucoup de bruit, nous pensons que ce sont les Américains qui passent sur la route.
Jean y descend vers 7H.
Peu de circulation allemande, le passage est sur la route de Paris ; c’est bien eux, donc Alençon est pris…
50 tanks sont massés aux Feugerêts, pour faire de la résistance, et l’infanterie monte en chenillette ; cette nouvelle me douche.
Beaucoup d:avions et de mitraillage et bombes toute la matinée, passée plus ou moins à la remise.
A 10H30 Mr le Curé revient nous dire que les Alliés sont à Sées, Essai, Bursard…
Quelques Allemands cachés dans les tours de la cathédrale, tirent sur les Alliés qui ripostent, heureusement sans grands dégâts pour l’édifice.
A 12H15, Mr le Curé revient nous dire qu’ils étaient passés au Perron, que tout allait pour le mieux.
On est si content qu’on le croit à peine.
Vers 14H, comme nous faisions la vaisselle, Mr le Curé revient en bombe nous dire : « Dépêchez-vous. Ils arrivent sur la petite route ».
Je me précipite à la ferme et tous, nous courrons à la barrière de Vingt-Hanaps.
La colonne arrive doucement dans la poussière, autos, blindés, tanks… 24, a compté Mémée.
Les hommes se précipitent, leur serrent les mains, reçoivent des cigarettes.
Je reste en arrière, mais voyant que ce sont des Français, je me joins à leur enthousiasme…
Une ambulance fait halte 1/2H dans le parc, conduite par 2 femmes avec 2 infirmiers, 2 Françaises, l’une de Saintes et l’autre de Vichy, débarquées en France le 6 août dans la Manche, venant d’Algérie par l’Angleterre.
Elles donnent des boites de bonbons aux enfants et encore des cigarettes.
Je vais vite chercher mon drapeau français et l’attache à la fenêtre du 1er Avant le passage des Français de l’armée du Général Leclerc, 6 Allemands s’étaient faufilés dans le parc ; je les ai suivis et ils en sont sortis.
Tout l’après-midi, les Français passent au Perron, où beaucoup vont les voir.
Le soir, Jean va sabler le Champagne chez Druet avec les 2 Papillon et Vanier…
POCHE de FALAISE
Du 14 au 16 août, la 2ème D.B. se porte, face au nord, sur une ligne allant d’Argentan à Ecouché et à l’ouest, d’Ecouché à Carrouges.
Occupant tous les villages, la 2ème D.B. contraint les Allemands en déroute à trouver refuge dans les bois.
Malgré leurs pertes considérables, les 9e, 116e et 2e Panzer Division sont toujours en état de combattre et se heurtent aux Français quand elle tentent de sortir des couverts.
Des combats s’ensuivent comme à Ecouché, Carrouges et Boucé
LE GTL FAIT SA JONCTION AVEC LE GTD À CHAHAINS
Le poste de commandement du GTL est installé à 300 mètres environ au Sud de Grandchamp.
La veille à la tombée de la nuit le colonel de Langlade y a reçu les ordres pour aujourd’hui :
«Le groupement Langlade attaquera en direction de Carrouges en empruntant deux axes, l’un par Saint-Nicolas-clés-Bois, Livaie, Rouperroux, Chahains ; l’autre par Cuissai, la Roche-Mabile, Saint-Ellier-les-Bois, Chahains»
MINJONNET ANEANTIT UNE COLONNE EN RETRAITE
Le sous-groupement Minjonnet démarre dans la même composition qu’hier : deux escadrons de Sherman, une compagnie d’infanterie, un peloton de TD. Le débouché de Lonrai sur Cuissai est couvert par un tir dégroupé du 40e RANA.
Le 3e escadron (capitaine de Bort) démarre en tête en même temps que la 1ère section d’infanterie de la 7e compagnie (capitaine Fonde) et progresse en direction de Cuissai.
L’ennemi occupe le village solidement, témoin la dizaine de chars légers US foudroyés la veille, ce que confirment les premiers observateurs.
La prudence est de mise. Il faut agir par surprise.
De Bort fait manœuvrer ses chars par l’Est.
La section Guigon à pied, protégée par le feu des chars, entre dans le village par les jardins du Sud-Est.
L’ennemi a installé au carrefour, sur la place, un canon antichar de 75 dirigé vers le Sud.
Le groupe Guichard atteint la rue principale.
Quelques défenseurs pétrifiés offrent peu de résistance, se rendent ou sont abattus.
Dans le même temps les chars de Montai débouchent à toute allure dans le dos de l’antichar et remontent vers le Nord.
Duc, l’effet de surprise passé, arrive avec son bazooka, quitte la protection d’un mur, se plante face au 75 PAK, tire et se plaque à nouveau au mur.
En même temps le canon tire un obus qui s’écrase contre un mur, tandis que la roquette de Duc le fait voler en éclats.
Les sections de Maret et Jamot, et poursuivent le nettoyage.
Appuyés par les chars de Nouveau et de Picquet – qui a remplacé Baillou – ceux de Montai prennent les défenseurs à revers en surgissant aux lisières Nord.
Le travail est complété par les Thunderbolt qui mettent en flammes un peloton de blindés allemands.
Le butin est important : de nombreux prisonniers, cinq armes antichars ainsi que plusieurs mitrailleuses lourdes.
Cuissai est libéré.
Au milieu de la rue principale gît un corps en tenue US : celui du chauffeur du capitaine à Hays, commandant l’escadron de chars légers du 12e Cuirs. La jeep a disparu.
La progression reprend à 14 heures.
La section Jamot a relayé la section Guigon et repart avec le peloton de chars de tête.
La colonne contourne la Butte Chaumont par le Sud-Ouest, laissant ainsi la D 2 vers Chahains libre pour le sous-groupement Massu marchant à droite. Le bouchon de Cuissai ayant sauté, la résistance est moindre sur cette petite route D 250.
La progression se fait rapidement – la Roche-Mabile est traversé – jusqu’au carrefour au niveau de Longuenoë.
La canonnade reprend brutalement, l’avant-garde s’est arrêtée.
Les Sherman de Boit coupent en deux une colonne de véhicules ennemis retraitant de Ciral perpendiculairement au sous-groupement et se dirigeant vers la forêt d’Écouves.
Les blindés allemands ne peuvent échapper à gauche au canons du groupement Dio et à droite à ceux de Massu.
Le désarroi est complet.
Des Thunderbolt surgissent comme ils l’ont fait depuis lematii devant des colonnes montantes du GTL et s’acharnent sur les véhicules ennemis qui flambent et explosent.
Des fuyards tentent de se mettre à l’abri, «le spectacle est dantesque» écrira le capitaine Fonde.
Le samedi 12 août 1944, le Sous-Groupement MINJONNET se replia à Rouessé-Fontaine jusqu’en début d’après-midi, puis fila vers la ville d’Alençon qui était déjà libérée par d’autres éléments de la 2e D.B.
Par l’axe Louvigny, Chérisay, Champfleur, vers 16 heures, il atteignit et traversa Alençon très endommagée pour passer la nuit en bivouac près de la gare de Lonrai, à la sortie nord de la ville, sous les bombardements de l’aviation allemande.
Les Sherman Sologne et Saumurois du 1er escadron reconnaissant le village de Radon furent tirés et détruits par une arme anti char, tuant le Chasseur François DI MARTINO et blessant mortellement le Chasseur Marcel ANDREI.
Le lendemain 13 août, vers 14 heures, Le G.T.L. reprit sa route en contournant la forêt d’Écouves par l’ouest, Cuissai, Longuenoë, Rouperroux qui était en feu, puis plein Est vers la Croix-de-Médavy en pleine forêt.
Vers 17 heures, l’Aspirant Guy de VALENCE de l’État-major du G.T.L. effectuait une liaison vers le PC du Général LECLERC. Alors qu’il était à pied, attendant à la sortie de Chahains (Orne), sur la route de Sées, que sa jeep avec son chauffeur viennent le prendre, un char allemand débouchant d’un bois tira sur un des Sherman se trouvant près de lui.
Des éclats d’obus l’atteignirent, lui sectionnant un bras. Une jeep du G.T.D. le récupéra et le déposa à l’arrière, où le Médecin-lieutenant LEVY put lui donner les premiers soins, lui sauvant la vie.
Au cours d’une liaison en jeep entre l’escadron et le PC du G.T.L., près de Cuissai, le Capitaine du HAYS Commandant le 1er escadron, l’Aspirant Emile PETITEAU et le Chasseur MAJOREL tombèrent entre les mains des Allemands. Le Chasseur René MAJOREL, chauffeur de la jeep du Capitaine, fut tué sur place.
Le Capitaine et l’Aspirant, blessés, furent emmenés.
Seul le Capitaine du HAYS, après s’être échappé du centre de blessés allemands de Bernay, pu rejoindre son escadron le 28 août. L’Aspirant PETITEAU fut porté disparu.
Un barrage d’antichars allemand, entre Chahains et le carrefour de la Croix de Médavy, fit feu sur la tête de colonne où se trouvait le chef d’escadrons MINJONNET.
Le Sherman de tête prit le coup sur la tourelle. Le MDL Louis de TORCY, Chef de char du Valois, appartenant au 3e escadron, fut tué sur le coup ainsi que le Chasseur Fernand GARCIES chargeur. Le tireur, le Brigadier Gabriel BOURDIL, ne fut pas retrouvé dans l’immédiat.
Considéré comme mort, il n’était que prisonnier.
Il réussit à s’évader et à rejoindre son escadron le 16 août après tout bien des difficultés.
Aide-pilote, le Chasseur Gaëtan QUILICHINI, blessé dans le char en feu, et ROCHETEAU, le pilote, purent évacuer le Sherman par le trou d’homme et récupérer l’escadron.
La colonne s’arrêta. Le second Sherman Bourgogne reçut alors un obus qui fit sauter une de ses chenilles, le rendant inutilisable. Pendant 20 minutes, échanges de tirs, avant que deux ou trois avions américains viennent larguer un chapelet de bombes sur les positions allemandes.
Le 2e escadron COUPÉ du 12e RCA rattrapa et doubla une colonne de véhicules ennemis en la mitraillant à bout portant, avant d’atteindre Chahains et trouver un champ pour bivouaquer.
Bilan de la journée : huit chars ennemis et vingt voitures détruits, 600 ennemis tués et 150 prisonniers.
Le lendemain et les quelques jours qui suivirent, les différents pelotons du 12e R.C.A. écrasèrent les éléments allemands dispersés qui cherchaient à sortir de l’encerclement des armées alliés.
SOUVENONS-NOUS
DISCOURS prononcé par Mr Joël PAPILLON,
Président de l’Association «Un Territoire & des Hommes»
Souvenons nous…
Nous sommes le 13 août 1944. Les troupes de la 2e DB ont, la veille, libéré Alençon. Continuant son mouvement d’encerclement, le général Leclerc lance l’offensive à l’Ouest de la forêt d’Ecouves: c’est la ruée de la colonne de l’officier Langlade vers notre secteur, qui au sortir d’Alençon se scinde en deux sous-groupements:
• D’un côté, le sous-groupement du commandant Massu du 2e RMT fait mouvement par Radon, Saint-Nicolas-des-Bois, débouche à l’Epart à l’orée de la forêt d’Écouves sur la route départementale D2 et progresse en direction de Rouperroux. A hauteur du lieu-dit Le Boulay, l’aviation alliée a détruit dans la matinée un char Mark IV allemand de la 9e Panzer. Les gars de Massu, épaulés par des éléments du 40e RANA, atteignent le bourg de Rouperroux vers 13h, où de nombreux prisonniers allemands vont être regroupés plus tard dans la cour de l’école publique et surveillés par M. Gesland, l’instituteur.
• De leur côté, le sous-groupement du lieutenant-colonnel Minjonnet et du commandant de Bort du 12e RCA, avec l’appui des 1ère et 2e batteries du 40e RANA placées sous les ordres de Mirambeau, ont pris l’itinéraire: Cuissai, la Roche-Mabile, la Guéfrie à Saint-Ellier-les-Bois. Le sous-groupement se divise ensuite en deux formations:
– l’une passe près de la Pitoisière, et atteint la commune de Chahains aux Arcis; quelques 800 m plus loin, le brancardier de la CHR Georges Carle du 2e RMT est tué par méprise à la Métairie. Il est 17h.
– l’autre formation, constituée du 4e escadron commandé par Durville du RBFM fort de ses tanks destroyers le Cyclone, le Mistral, le Sirocco et le Simoun, traverse la Bouvardière, longe le Missoir et débouche sur la commune de Rouperroux au niveau de la Fontenelle. Soudain, surgissant de la route de la Pitoisière, un Mark IV ennemi surpris, tire sur le Sirocco mais rate sa cible. Le tireur du Sirocco, M. Lecalonec, riposte sur le champ, détruit le char ainsi qu’un camion allemand de munitions.
La colonne Dio, partie d’Alençon le matin même en passant par l’axe Saint-Denis-sur-Sarthon-Ciral, a libéré Carrouges. Les premiers éléments ont atteint Carrouges quelques heures plus tôt, à 11h45, grâce à l’action de l’avant-garde du sous-lieutenant Pity, sous le commandement de Rouvillois.
C’est ici même, à partir de 15h, à ce carrefour de Chahains où régne un embouteillage monstre, que le commandant Massu, bloqué, va établir son PC.
Il faut imaginer sur cette route de Sées un enchevêtrement de véhicules ennemis en feu, fraîchement touchés par l’aviation alliée!
Massu y attendra près de 2h pour faire la jonction avec le colonnel Dio, venant de Carrouges.
Aujourd’hui, la pose de cette borne commémorative rappelle que 70 ans plus tôt, jour pour jour et quasiment heure pour heure se sont regroupés, en ce lieu, différents régiments de la 2e DB.
La progression sur la route de Sées reprend.
Soudain, à hauteur du carrefour des Erables, situé à 2 km, a lieu une escarmouche.
L’officier de liaison du PC du groupement tactique Langlade, le lieutenant Guy de Valence [représenté aujourd’hui par M. Alexis de Valence, son petit-neveu] vient de descendre de sa Jeep pour observer la situation.
Brutalement sa vie bascule.
Plus haut en lisière de la forêt d’Écouves, il repère un char ennemi en position et entend son chef crier en allemand “Feu”.
Le souffle de l’obus tranche le bras droit de M. de Valence et le couche par terre.
Il se relève aussitôt et regagne sa Jeep.
Il est rapatrié au carrefour de Chahains où il reçoit ses premiers soins avant son évacuation.
Il rejoindra Leclerc en 1945 dont il sera le dernier aide de camp. C’est par ce même obus, que le chauffeur caporal Joseph Grandvaux du 2e RMT est tué sur le coup au volant de sa Jeep.
Vers 18h, le 3e escadron du 12e RCA, fraîchement arrivé à Rouperroux, s’enfonce avec sept de ses chars en forêt d’Écouves. Le char Valois est en tête. Le commmandant de Bort annonce: “les gars, la guerre n’est pas finie!”. L’expression est prémonitoire. L’ennemi est à l’affût !
Soudain, au N/E de Rouperroux, le char le Valois est allumé par un canon anti-char allemand posté au carrefour de la Croix-Rouge, distant de quelques centaines de mètres. Le Valois est détruit. Le chargeur Fernand Garciès et le Maréchal des Logis Chef Louis de Torcy, chef de char, sont tués sur le coup. Le pilote Rocheteau et l’aide-pilote Quilichini ne sont que légèrement blessés et s’enfuient par le trou d’homme. Ils seront évacués par ambulance. Le brigadier Gabriel Bourdil, moins chanceux, est fait prisonnier mais s’évade. A l’arrière, le char Bourgogne esquive le tir ennemi; dans sa manoeuvre, il bascule dans le fossé et tombe hors-service.
Tandis que le 12e Cuirassiers bivouaque dans le bois voisin de la Tonnelière, le 2e RMT, le 12e RCA et le 40e RANA ont reçu en soirée l’ordre de bivouaquer à la Barre, sur cette commune. L’ennemi, imprévisible, n’est pas pour autant maîtrisé, et pour cause! À la faveur de la nuit, des fantassins allemands surgissent des Arcis pour s’enfoncer dans la forêt. En chemin, ils éliminent les sentinelles Armand Johier du 40e RANA et Marcel Juy du 12e RCA. Ce seront les dernières victimes de la colonne Langlade sur notre secteur.
Dans l’élan, la 2e DB va libérer le secteur de Boucé et Fleuré avant de s’attaquer à la libération de Paris le 25 août.
Le 31 mars 1946, en hommage à l’action héroïque de nos libérateurs, les “gars de Leclerc”, le char Valois est posté en forêt d’Ecouves au Carrefour de Médavy, d’où depuis il veille sur les lieux.
Je vous remercie de votre attention.
Géraldine Ripaux
SAINT GERVAIS du PERRON
SAINT GERVAIS du PERRON
Km= 369