Parcours et Combats – ALSACE – du 23 novembre 1944 au 10 février 1945


Bataille d’Alsace – Hiver 1944-45

 


Dans la journée du 23 novembre, jour de la prise de Strasbourg, Leclerc couvre la ville vers le sud sur la Bruche avec des détachements du GTR et, entre Ill et Rhin, avec le sous-groupement Debray vers Neuhof. Conformément à sa mission qui est d’aider à droite le VIe CA retardé dans le franchissement des Vosges, dès le 25, Leclerc fait pousser des reconnaissances vers le sud, en particulier dans la région d’Erstein (22 kilomètres de Strasbourg).

Le 26 a lieu un accrochage au carrefour à 1000 mètres ouest d’Erstein.
Il n’est pas question de continuer vers l’est. Le franchissement du Rhin ne peut être qu’une opération d’envergure décidée au plus haut échelon.
A partir du moment où la 2e DB est relevée à Strasbourg par l’infanterie américaine, le devenir du général Leclerc et celui de la 2e DB sont tous deux en jeu.

Aussitôt après la prise de Strasbourg, la bataille d’Alsace commence.

Dès le 27 novembre au sud, de Lattre prévoit une offensive en direction de Cernay puis Neuf-Brisach, entre Colmar et le Rhin, à partir de la région de Burnhaupt (10 km sud-ouest de Mulhouse), où convergent lre DB, 5e DB et 2e DIM. Au nord, nous l’avons vu, Leclerc dès le 25 pousse des éléments de reconnaissance vers Erstein en liaison avec des unités du VIe corps américain. Le long du Rhin, il glisse le GTD, qui réussit à atteindre le 1er décembre, au prix de durs combats, Friesenheim à 40 km au sud de Strasbourg.

Entre-temps, le 29 novembre, de Lattre modifie au sud ses prévisions d’opération. Il renonce à son action offensive sur Cernay et s’immobilise sur la ligne atteinte. Il relève une de ses deux divisions blindées engagées pour la mettre en réserve générale. Dès lors, la jonction rapide des deux forces nord et sud par action le long du Rhin derrière Colmar n’est plus envisageable.
C’est le début d’une longue campagne d’hiver ralentie par le froid et la neige : la liquidation de la poche de Colmar prendra deux mois et demi.

 

Pour la 2e DB et Leclerc cette longue période va se diviser en trois phases :
Première phase : du 1er au 30 décembre, participation à la bataille d’Alsace par une pression continue exercée sur le flanc nord de la poche dans les régions de Friesenheim-Witternheim-Ebermunster-Sélestat, aux ordres de la 1ère armée française.

Deuxième phase : début janvier 1945, en Lorraine, à l’ouest des Vosges, dans la région de Bitche-Sarre Union, action de couverture au sein du XVe CA US (général Haislip) de la VIIe armée américaine.

Troisième phase : fin janvier et février 1945, participation offensive à la bataille de Colmar comportant des actions dispersées au profit de différentes divisions de la 1ère armée française.

Ces trois phases donnent lieu à des combats discontinus et disparates, difficiles et coûteux.
Un caractère leur est commun : un temps épouvantable, pluie, neige, bourrasque, froid intense, sol inondé, glacé, blanc de neige épaisse de plusieurs centimètres. La vie pour la troupe est dure et difficile. Constamment Leclerc est sur le terrain, voit « ses » soldats, se rend auprès des unités aux combats dans les postes les plus avancés.

 

 

 

 

 

27 NOVEMBRE 1944
  • 27
    G.T. DIO + 12e RCA novembre 44

    27 novembre 44 - ERSTEIN (P.C.)

    Les blindés américains éprouvent aussi des difficultés près d’Erstein. Les défenseurs allemands se battent plutôt bien et lancent même une contre-attaque qui obligent les Américains à quitter Benfeld, alors que les défenseurs d’Erstein sont eux aussi contraints de se retirer vers le nord le 28. Finalement, les soldats inexpérimentés du CC A sont relevés par la 2e DB durant la nuit du 28-29 novembre. Pendant ce temps, à la fin de la journée du 28, le GT D du Colonel Dio (12e Cuirassiers, 1er Bataillon du Régiment de Marche du Tchad, 4e Escadron du RMSM, 3e Escadron du RBFM, 1er Groupe du 3e RAC et 2/13e BG) entre dans Erstein par le nord-est et doit faire face à une forte résistance ennemie. Mais à la tombée de la nuit, presque toute la ville est aux mains des Français  Lire...

  • 30
    G.T. LANGLADE novembre 44

    30 novembre 44 - STOTZHEIM

    Au lendemain de la libération de Strasbourg, la 2e DB fait mouvement vers le sud pour entreprendre une série d’opérations qui doit se terminer par la jonction avec la 1 re armée du général de Lattre de Tassigny, à laquelle elle sera intégrée à dater du 6 décembre sur ordre du général Devers, chef du 6 e groupe d’armées américaine – cela au grand dam de Leclerc. Le 30 novembre, le groupement tactique Langlade reçoit l’ordre de s’établir au-delà du pont détruit à l’ouest de Stotzheim. Parti de Zellwiller à 6h du matin, le 30 novembre, les fantassins de la 7 e  compagnie du RMT traversent à pied l'Andlau et prennent position sur l’autre rive tandis que les sapeurs construisent un pont de secours sous le feu de l’artillerie allemande. Précédé d’un tir roulant d’artillerie du 40 e régiment d’artillerie nord-africain, les fantassins passent à l’assaut ce 30 novembre à 11h45, faisant feu de toutes leurs armes. Les Allemands prennent la fuite. Le comte d’Andlau, sénateur-maire de Stotzheim, et son épouse réservent aux soldats de Leclerc une réception pleine de joie et d’émotion. La libération de Stotzheim a coûté la vie du soldat Criquet du RMT.  Lire...

  • 15
    G.T. De Guillebon décembre 44

    15 décembre 44 - WITTERHEIM

    WITTERNHEIM, 15 DÉCEMBRE 1944 La contre-attaque Habicht lancée par Himmler surprend la 36e  division d'infanterie américaine sur le mont de Sigolsheim et à Mittelwihr (nord- ouest de Colmar), dont une partie de la population a été évacuée vers Ribeauvillé et ses alentours. Quant à la 2e DB, intégrée à la 1ère armée depuis le 6 décembre, elle est sous les ordres directs du général de Monsabert, chef du 2e corps d’armée français. Renforcée du 1er régiment de chasseurs parachutistes du commandant Faure, elle doit exercer une pression au nord du dispositif de la poche de Colmar. Le 12 décembre, elle reçoit l’ordre de renforcer son action de fixation en prenant Witternheim à quelque douze kilomètres au sud d'Erstein, où se trouve le PC de Leclerc qui a dû se rendre à Paris pour prononcer à la radio une allocution en faveur de l’emprunt de défense nationale. Le groupement tactique de Guillebon, composé d’éléments du RMT, du 501 e RCC, du RBFM, du 64 e RADB et du 13 e Génie, se heurte du 14 au 18 décembre à une unité allemande intacte, entre Witternheim et Bindernheim, et subit de très lourdes pertes en libé- rant Witternheim.  Lire...

  • 29
    Opération NORWIND 12/1944

    29/12/1944 - KALHAUSEN

    Mis en alerte le 29 décembre 1944, le GTL (Groupement Tactique Langlade), formé de différentes unités de la 2e Division Blindée du général Leclerc, prend position le 2 janvier dans des localités de l’Alsace Bossue et dans quelques villages du pays de Bitche. Un détachement conduit par le capitaine Fonde du 2e RMT (Régiment de Marche du Tchad) quitte Bourgheim en Alsace, le 30 décembre 1944, à 13 heures. La colonne traverse Molsheim, Saverne, Phalsbourg, puis est dirigée sur Mittelbronn, sans connaître sa mission. Une halte est faite à Baerendorf, dans le Bas-Rhin. Beaucoup de soldats français sont frappés par le contraste existant entre les villages alsaciens relativement opulents et les villages lorrains plus modestes. La population de ces derniers semble plus réservée à leur égard. Ce sentiment ne les quittera pas durant leur court séjour en Moselle-Est. La mission du GTL est de stopper toute infiltration ennemie sur la ligne Wittring, Achen, Bining. Le 2 janvier au matin, le sous-groupement Minjonnet reçoit ses ordres : rejoindre Kalhausen, Oermingen, Dehlingen par Wolfskirchen et Sarre-Union. Il fait très froid ( -17°), certains half-tracks (véhicules semi-chenillés) ne démarrent pas; de l’eau contenue dans l’essence a gelé dans les canalisations. Des lampes à souder sont utilisées pour dégeler. Instruction est donnée de maintenir les moteurs chauds en les faisant tourner à intervalle régulier de jour comme de nuit.  Lire...

  • 27-28
    G.T. De Guillebon - s/G. Putz janvier 1945

    27-28 janvier 1945 - GRUSSENHEIM

    UNE POSITION DIFFICILE À ENLEVER  Fin janvier 1945, la liquidation de la poche de Colmar est la priorité de la 1ère Armée du général de Lattre à laquelle participe la 2e division blindée. Le 27 janvier 1945, le sous-groupement du lieutenant-colonel Putz du groupement tactique du colonel de Guillebon reçoit l’ordre d’intervenir pour renforcer le bataillon de la Légion étrangère du commandant de Sairigné de la 1ère division française libre encerclé à Grussenheim. Putz a installé son PC, sa jeep et ses deux half-track radio, au carrefour 177 à l’abri de haies près du village. Avec trois compagnies du RMT, une du 501e  RCC, un peloton de tanks-destroyers du régiment blindé de fusiliers marins, une antenne médicale et un groupe du 13e génie, débute à la tombée de la nuit l’attaque tandis que les sapeurs de la 1ère DFL installent le pont sur la Blind.  Lire...

  • 22
    G.T. Langlade- s/G. Gribius janvier 1945

    22 janvier 1945 - KILSTETT

    LES RENFORTS FONT LA DIFFÉRENCE Le 20 janvier 1945, le général Guillaume, chef de la 3 e division d’infanterie algérienne appelle le colonel Lecomte, chef du bureau des opérations de la division Leclerc, pour lui demander l’envoi d’un groupement tactique. Le général de Langlade envoie le sous-groupement Gribius en mouvement dès 4h30 du matin, le 22 janvier, avec mission de se porter aux avancées de la Wantzenau pour reprendre Kilstett tandis qu’à l’est, le sous-groupement de Massu le couvre. À 9h30, il lance l’attaque sur le village avec deux colonnes constituées chacune d’un escadron de chars et de fantassins du régiment de marche du Tchad, suivi par le bataillon Destremeau de la 3 e division d’infanterie algérienne. Après sept heures de combat, les derniers défenseurs allemands très fanatisés se rendent : ils sont près de 300. Trois Panther et 4 canons automoteurs ont été détruits. La victoire de Kilstett met fin à la menace sur Strasbourg.  Lire...

  • 07
      02/1945

    07/02/1945 - FESSENHEIM

    7/8 février 1945 À 9 heures 40, le Peloton Dufour débouche des lisières S.E d’Obersaasheim et se porte par tous terrains, à l’Est d’Heiteren. Lorsqu’il est arrivé à la hauteur des premières maisons, le Peloton Catala démarre à son tour et pousse jusque dans le village et le nettoie. L’Escadron se regroupe à Heiteren pendant que le 3eme Escadron attaque […]

10 FÉVRIER 1945