Parcours – 2e DB – Vers l’Est – Meurthe & Moselle +

 



OCTOBRE – NOVEMBRE 1944
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Le 21 septembre, la division reçoit la mission suivante :

1. – Au Nord, pousser un groupement sur la Meurthe et prolonger son action à travers la forêt de Mondon jusqu’à la Vezouse, rivière parallèle à la Meurthe, 10 km plus au nord.
2. – Assurer la sûreté du flanc sud-est du XVe corps et de la IIIe armée entre la Vezouze et la Moselle, face à Baccarat et à Rambervillers.

A gauche de la 2e DB, la 79e DI US du XV corps est largement en avant de Lunéville, au contact de la forêt de Parroy.
A droite, la 45e  DI US attaque Épinal.
Leclerc donne donc ordre au GTD de se porter de la Mortagne sur la Meurthe, et de pousser ses avant-gardes sur la Vezouze, bientôt de s’y installer.
A l’est et à droite, le GTL s’établit sur la Mortagne. Entre GTD et GTL, le GT léger R pousse des reconnaissances en direction de Baccarat.
Dans le prolongement du GTL, le GTV assure la jonction avec la 45e DI US qui, le 24 septembre, s’empare d’Épinal.
Le 30 septembre, le GTV appuie au nord l’attaque de Rambervillers par la 45e DI US. Progressivement la situation se stabilise.

En gros, à compter de fin septembre, la 2e DB est en position sur une ligne nord-sud, face à l’Est, depuis la forêt de Parroy tenue par la 79e DI US du XVe corps de la IIIe US armée (Patton), jusqu’à Rambervîllers tenue par la 45e DI US appartenant à la VIIe armée US, elle-même sous les ordres du général Devers dont le Ve groupe d’armées compte, outre cette VIIe armée, la 1ère armée française du général de Lattre de Tassigny.

Les GT sont étagés du nord au sud dans l’ordre GTD, GTR, GTL, GTV.
Leclerc porte son PC à Gerbéviller. Il l’y maintiendra durant le mois d’octobre, pendant lequel la 2e DB reste en situation défensive.
Il est proche du corps d’armée situé près de Lunéville.
Commence pour la division et pour son général une phase statique. C’est pour les uns et les autres une période d’un genre nouveau.
Ce n’est pas, loin de là, l’inactivité; mais l’action se résume à des patrouilles, des reconnaissances, des recherches de renseignements, des prises de prisonniers, des contacts avec la population locale, et si possible avec les FFI et résistants venant de la zone occupée par les troupes allemandes.
Il faut avec des commandos de fortune monter des embuscades pour faire des prisonniers et obtenir des renseignements. Il convient aussi de s’enterrer et de s’abriter contre les tirs fort efficaces de l’artillerie allemande et contre les intempéries fort gênantes pour l’observation et la vie courante.
Les unités sont remises en ordre. Les véhicules et les armes sont réparés et recomplétés. Les effectifs, à la suite des pertes subies à Dompaire, à Châtel, sur la Vezouze, sont comblés par des personnels du bataillon de renfort. Celui-ci est installé à Saint-Germain-en-Laye depuis la prise de Paris; il fonctionne bien et fournit des renforts instruits, cadres ou troupes.

Le 25 septembre, le général de Gaulle fait une visite impromptu au PC avant de Leclerc à Moyen, à 6 km de la Meurthe tenue par Rouvillois. Le lendemain, il préside à Nancy une prise d’armes avec remise de décorations à Langlade, Massu, Dronne, et bien d’autres courageux combattants de Normandie, de Paris et de Dompaire.

Le 29 septembre, le XVe corps tout entier, dont la 2e DB passe à la VIIe armée US ( général PATCH). Leclerc s’en réjouit

En effet, le XVe corps, en passant à la VIIe armée située au Sud, sera plus naturellement placé en face de la basse Alsace et de Strasbourg lorsque le moment viendra de passer les Vosges.

A l’inverse, la IIIe armée de Patton restera axée vers Metz, Sarrebruck et Francfort.

 

ambiance

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  AUTOMNE 1944 – PARCOURS – OPÉRATIONS de la 2e DB en Meurthe & Moselle selon les Communes attachées à la Voie et leurs environs
( Repères kilométriques approximatifs )

 

SEPTEMBRE 44
  • 21
    P.C. septembre 44

    21 septembre 44 - 54 – GERBÉVILLER – MOYEN

    Km=966 Samedi 30 septembre 1944 – Gerbeviller J’écrirais  “rien de nouveau”  s’il fallait en juger par le calme qui règne à Gerbeviller. La situation actuelle crée un décalage complet. Au Q.G., rien de nouveau, mais à quinze kilomètres de là, Geoffroy est tué par une rafale de mitraillette en effectuant une reconnaissance dans un bois qui paraissait désert et le bruit court que Dubut serait grièvement blessé. Encore une série noire. Le Général en est vivement affecté. Pourquoi faut-il que la fatalité s’acharne sur sa vieille et chère équipe. Ce soir je tape des tas de lettres à des V.I.P. au sujet de notre avenir. L’atmosphère est sombre et je suis moi-même d’assez mauvaise humeur. Le Général est seul dans sa chambre et fait des patiences. Comme cette solitude doit lui peser. Je vais aller passer une tête à tout hasard.  Lire...

  • 21
    Bataille des rivières - RMSM septembre

    21 septembre  - 54 – FONTENOY-la-JOÛTE – GLONVILLE

    Km=973

    La Moselle et la Mortagne franchies, la bataille des rivières se poursuit vers la Meurthe et la Vezouze. Le groupement tactique Dio prend la tête de la progression tandis que celui de Guillebon installe un môle solide à mi-chemin entre la queue et la tête de la division dans la région dHallainville. Se dirigeant vers Baccarat, une unité du régiment de marche de spahis marocains, renforcée avec du Génie et un élément du Régiment blindé des Fusiliers marins prennent position dans Fontenoy-la-Joute le 21 septembre 1944.

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  • 27
    s/G. Rouvillois septembre 44

    27 septembre 44 - 54 – CHENEVIERES

    Km=971 Arrivée au front à CHENEVIERES dans les Vosges. J’entends le canon pour la première fois. Je suis affecté sur un Half-Track, véhicule blindé à chenilles dénommé (Marguerite de Cornouaille), armé d’un mortier de 81 mm et d’une mitrailleuse, composé de l’équipage suivant : – Sergent LAURENT – l’Algérien ABOUT – le Libanais SELIM MORADIM – le Caporal VILLA On me donne comme arme une carabine. SAMEDI 1er OCTOBRE 1944 Tirs de mortiers ennemis sur notre secteur. Des batteries lourdes américaines sont installées aux abords de CHENEVIERES où nous sommes cantonnés. Vraiment impressionnantes!.. DIMANCHE 9 OCTOBRE 1944 Malgré les tirs au canon des allemands sur CHENEVIERES; les habitants sont restés en grande partie dans la localité. Un soldat est tué par un éclat d’obus.  Lire...

  • 23
    G.T. DIO / Rouvillois septembre 44

    23 septembre 44 - 54 – LARONXE – SAINT-CLÉMENT

    Km=970 Le 3e escadron du 12e cuir, venant de Châtel passe par Damas aux Bois, Reménoville, Vallois, Vathiménil, Chenevières, Saint-Clément, Laronxe et arrive le 23 septembre en fin d’après-midi à Thiébauménil après de violents combats, notamment au passage de la Meurthe à Chenevières. Une quarantaine de prisonniers sont faits et deux chars Mark IV allemands sont détruits sur la route de Marainviller par le MDL de Briey. Vers 18h00, nous subissons un violent tir d’artillerie de 105, entraînant de nouvelles pertes. Le bilan de la journée est lourd : 2 tués : aspirant Guéguen et un soldat du Tchad, 6 blessés : aspirant Mandat de Grancey, brigadier Brélivet, cuirassiers Attias, Emile, Bordas et Gelfoud.  Lire...

  • 19
    G.T. DIO septembre 44

    19 septembre 44 - 54 – VATHIMENIL

    Km=973 Par deux itinéraires, le groupement Dio fonce sur la Mortagne, qu’il atteint vers 14 heures et qu’il trouve faiblement garnie d’éléments divers regroupés sous les ordres de la 21e Panzer. Ceux-ci sont couverts par la destruction des ponts et quelques mines, mais le passage est forcé le même soir à Vallois, élargi à droite et à gauche par la prise de Magnières et de Moyen. De là, des éléments légers conduits par Gaudet, qui connaît à fond le pays pour y avoir manœuvré en 1939, vont aussitôt border la Meurthe à Vathiménil. Lire...

  • 22
    G.T. DIO + 12e RCA septembre 44

    22 septembre 44 - 64 – MENIL – FLIN

    Km=978 Le mercredi 20, la 2e DB du Général Leclerc aborde Flin, ruines encore fumantes, et les Allemands se replient sur Ménil. Un nouveau calvaire commence, cette fois pour Ménil, sous le sifflement des balles et l’éclatement des obus. Mal informés, les «gars de Leclerc» ne parviennent pas à franchir dans un premier temps l’obstacle de la Meurthe. Renseignés par Abel MESSIN, un des F.F.I. locaux engagé le matin même dans leur unité, c’est seulement le 22 septembre à 17h, sortants de la forêt de Chèvremont,que les chars du 1er régiment de marche du Tchad franchissent l’obstacle, à la suite de l’infanterie qui a délimité le gué à environ 200m en aval du pont détruit.  Lire...

  • 31
    G.T. DIO - s/G. Quilichini octobre 44

    31 octobre 44 - 54 – AZERAILLES

    Km=979 Le 10 octobre, Azerailles brûle, l’église est détruite. Les 14 et 15 octobre, des fumées épaisses et rougeoyantes sont nettement visibles depuis Glonville, Flin et Chenevières. L’artillerie américaine tire sur le village abandonné. Le 17 octobre, André Pétronin, résistant de la première heure, est tué en action de reconnaissance, dans la prairie de Glonville, après avoir traversé la Meurthe. Les bombardements redoubleront de violence jusqu’au 31 octobre; ce jour là Azerailles est délivré par un sous groupement du 1er Régiment de Marche du Tchad, commandé par QUILICHINI  Lire...

  • 31
      octobre 1944

    31 octobre 1944 - 54 – BROUVILLE

    Km=985 Mardi 31 octobre. Départ vers 8 heures du sous-groupement Putz par Chenevières et Flin. Devant nous Cantarel a débouché. Notre progression a lieu à raison de bonds de quelques centaines de mètres toutes les demi-heures, voire toutes les heures. L’objectif du sous-groupemeni est Reherrey où nous devons nous installer lorsqu’il aura été conquis. Devant nous la situation est confuse. Hablainville qui était l’objectif du Commandant Massu du G.T.L. est enlevé “par erreur” par le Commandant de La Horie (chars Branet, infanterie Dronne) qui pousse ensuite sur Pettonville – Vaxainville puis se dirige vers Vacqueville, son objectif qui ne sera pas atteint ce soir par suite d’erreurs de parcours. La Section Thévenet de la 12e Compagnie lui sera envoyée en renfort.

  • 31
      octobre 44

    31 octobre 44 - 54 – HABLAINVILLE & GELACOURT

    Km=982 Réveil; il fait encore nuit. La section du génie est déjà partie, elle va occuper Buriville à la lisière nord-est de la forêt de Mondon et déminer l’itinéraire que nous allons suivre. La colonne s’ébranle à 7 h 30. Dans l’ordre : la section de chars légers; détachement Branet; détachement Dronne; détachement Dehollain; spahis et restant génie. Il fait sombre et brumeux; un temps idéal pour une manœuvre de surprise. Les détachements Branet et Dronne contourneront Hablainville par le nord. Le premier foncera sur Pettonville, le second sur Vexainville. Ils chercheront un passage sur la Verdurette, un ruisseau aux rives boueuses que les pluies ont transformé en petite rivière difficile à franchir. Le sous-groupement Cantarel passera au sud d’Hablainville  Lire...

  • 1er
    G.T. De Guillebon - G.T. Langlade novembre 1944

    1er novembre 1944 - 54 – VACQUEVILLE

    Km=990 Le 31 octobre 1944, tandis qu’est lancée l’attaque sur Baccarat, Vacqueville est l’objectif extrême fixé au groupement tactique du colonel de Guillebon et à une partie de celui de Langlade. Le sous-groupement de La Horie atteint le village en suivant les rives de la Verdurette. Le capitaine Dronne à la tête de sa 9 e compagnie, appuyée par un détachement de fusiliers marins, de sapeurs et de fantassins du régiment de marche du Tchad, s’empare de Vacqueville à 15h30, au prix de 6 tués. Le général Leclerc arrive peu après pour soutenir les hommes. Puis c’est la poursuite sur Pexonne qui se situe au coeur du maquis des Vosges. capitaine de Boissieu qui sécurise aussi les bois avoisinants. Lire...

  • 31
      octobre 44

    31 octobre 44 - 54 – REHERREY

    Km=987 Le détachement commence l’attaque de Vaxainville. Le char Uskub est déchenillé par un coup de 88. Le canon est repéré, les chars le canardent à grands coups de 75 explosifs et mettent les 8 servants hors de combat. Le char « Chemin des Dames » incendie un camion de munitions, qui explose. Vaxainville est occupé. Les Allemands viennent de déguerpir à toute vitesse. Le pont sur la Verdurette est intact. Le détachement Branet, commandé maintenant par le capitaine Julien, débouche sur l’autre vive de la Verdurette. Le détachement Dronne, enfin relevé à Hablainville, a suivi Dehollain et arrive lui aussi à Vaxainville. Julien poursuit sa course le long et à l’est de la Verdurette et occupe Reherrey sans résistance. Dehollain s’y rend par la rive ouest. Le pont de Reherrey est détruit. Impossible d’y franchir la Verdurette. Mais on peut la traverser à Petton-ville et à Vaxainville, où nous tenons les têtes de pont

  • 31
    "Menuet" otobre 1944

    31 otobre 1944 - 54 – BACCARAT

    Km=863  Le Général choisit donc de manœuvrer par surprise, profondément et en dehors des axes. Le gros de la division se met en place sur la rive droite de la Meurthe le 30 octobre, par une journée ouateuse qui masque à souhait les vues et les bruits. Le débouché aura lieu des lisières est de la forêt de Mondon, mais la dernière partie du parcours (par trois itinéraires aménagés par le génie à travers la forêt) ne se fera qu’immédiatement avant le déploiement, le 31 au matin, pour réserver le maximum de surprise. La Horie, au centre, évitant délibérément Hablainville pour passer tous terrains au nord et au sud, doit immédiatement border la Verdurette de Pettonville à Merviller, y chercher des passages et, sans marquer d’arrêt, pousser sur Vacqueville. Les autres sous-groupements se déploieront en éventail autour de lui, protégeant ses flancs et ses arrières, élargissant sa brèche et s’assurant les routes, qui seront aussitôt déminées. Merviller pris, Baccarat sera attaqué par le nord, et une menace poussée de Vacqueville en direction de la route Pexonne-Neufmaisons doit nous conserver l’ascendant suffisant pour que les réactions ennemies ne puissent être efficaces avant que nous soyons consolidés. Alors seulement nous tirerons notre révérence. Six sous-groupements, dont chaque temps est réglé et dépend de tous les voisins – – il n’y manque même pas la désinvolture des chasse-croisés -le menuet de Baccarat.

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  • 1er
    Duels d'artillerie novembre 1944

    1er novembre 1944 - 54 – HERBEVILLER

    Km=994  Pendant plus d’une semaine, des tirs quotidiens de batteries allemandes touchent le village auxquels répondent les 10 groupes d’artillerie français et américains. Les combats font 5 tués : 1 soldat du 12 e RCA et 4 hommes du RMT dont le lieutenant Paul Batiment, fait compagnon de la Libération à titre posthume. Désormais, la 2 e DB est au contact direct de la ligne de défense  allemande appelée Vor Vogesen Stellung.  Lire...

  • 16
      novembre 44

    16 novembre 44 - 54 – BADONVILLER

    Km=880 Au lever du jour, et profitant du brouillard, le détachement de chars légers de la 4/501e RCC, des shermans de la 3/501e RCC, de trois sections de la 10ème Compagnie du III/ RMT et d’une section du génie, traverse une forêt où le char de tête, l ‘« USKUB » détruit l’anti-char qui protégeait un barrage d’arbres. Un autre anti-char sera détruit juste avant d’entrer dans la ville où les défenseurs surpris se défendent vaillamment devant les actions des marsouins accompagnant les chars. Vers midi, le Général arrive en jeep et indique l’objectif suivant : BREMENIL, en direction de CIREY sur VEZOUZE.

  • 19
      novembre 44

    19 novembre 44 - CIREY-sur-VEZOUZE

    Km=1007 Le 17 novembre, dans un terrain parsemé de mines, d’abattis et de bourbiers dont il faut fréquemment extirper sous le feu les véhicules, le groupement de tête, Morel-Deville attaque avec fougue. “Au milieu de ses gens jetés dans la mêlée”, écrit le général Rouvillois, “Morel-Deville conjugue le culte que portent ses spahis à l’infiltration hardie, le sens qu’ont de l’abordage ses blindés, la pugnacité de ses fantassins dans les corps à corps et la mobilité des feux de ses artilleurs, dont cadres et servants ont une mentalité de volants. Profitant, à l’origine des tirs d’artillerie massifs des deux divisions US, à la jointure desquelles il livre la bataille de rupture, ce cavalier blindé crée une faille dans laquelle il se lance impétueusement avec ses seuls moyens.

NOVEMBRE 1944