VATHIMÉNIL (Meurthe & Moselle)


VATHIMENIL

Km= 973 

Mardi 19 septembre 1944

 


Le Brive-la-Gaillarde du 12 e  RC à l’attaque, chargé de fantassins.
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris / Musée Jean Moulin (Paris Musées)

 

 

 

VATHIMÉNIL, 19 SEPTEMBRE 1944

Ce 19 septembre dans la soirée, le groupement tactique Dio (GTD) aborde Vathiménil après avoir franchi vers 14h la Mortagne, dont les rives minées
sont tenues par des éléments de la 21 e Panzerdivision.

La 2e DB s’étire ainsi entre Moselle et Meurthe et se trouve sur le chemin des 35 chars de la 112 e Panzerbrigade rescapés de Dompaire, qui foncent sur l’axe de la D 414 et de la Mortagne vers Lunéville.

La menace exercée sur leur flanc ouest par la 79e division d’infanterie américaine arrivant à Gerbéviller les oblige à renoncer et le GTD leur coupe désormais la retraite vers l’Est.
Au milieu de la nuit, les soldats du GTD détruisent un char Panther qui reflue.

Sous les ordres du capitaine Gaudet du 12e  Cuirs, qui connaît le secteur pour y avoir manœuvré en 1939, des éléments légers bordent aussitôt la Meurthe.
C’est le chaos chez l’ennemi, qui abandonne quelques 200 véhicules, subit des pertes, mais réussit à passer.

Côté français, le 1re classe Jean Chauvey du 12e Cuirs, les 2e classe André Cervoni et Mardochée Samama du 13e génie sont tués.

 

 

 (La 2e DB- Général Leclerc – En France – combats et combattants – 1945)

 

L’ennemi avait mis sur pied dans le secteur de Châtel une défense qui lui semblait cohérente.
Des combats durs se livrent à Zincourt, à Moriville, à Hadigny, mais notre passage est à peine retardé.
Par deux itinéraires, le groupement Dio fonce sur la Mortagne, qu’il atteint vers 14 heures et qu’il trouve faiblement garnie d’éléments divers regroupés sous les ordres de la 21e Panzer.
Ceux-ci sont couverts par la destruction des ponts et quelques mines, mais le passage est forcé le même soir à Vallois, élargi à droite et à gauche par la prise de Magnières et de Moyen.
De là, des éléments légers conduits par Gaudet, qui connaît à fond le pays pour y avoir manœuvré en 1939, vont aussitôt border la Meurthe à Vathiménil.

*

A Vathiménil, au milieu de la nuit, notre poste va détruire un Panther qui refluait de Lunéville.
La contre-attaque blindée qu’on attendait s’était produite au début de la journée entre Mortagne et Meurthe, avec les restes de la 112e Panzerbrigade rescapés de Dompaire.
Ses cinq Panther et ses trente Mark IV avaient donc défilé devant nous avant l’arrivée de nos colonnes et avec eux un bataillon porté.

Tenus en respect par le XIIe Corps, puis menacés sur leur propre flanc par l’avance de la 79e Division d’infanterie américaine qui arrivait à Gerbéviller, les chars avaient hésité, puis fait demi-tour. Mais, maintenant, nous coupons leur retraite à Moyen et à Vathiménil.

Pour s’échapper, ils devront, en sauve-qui-peut, passer la Meurthe où ils pourront, vers Fraimbois, où plusieurs d’entre eux seront retrouvés abandonnés dans la forêt. Tous leurs trains et ceux de l’infanterie, en tout deux cents véhicules, restent entre nos mains.


(La 2e DB- Général Leclerc – En France – combats et combattants – 1945)

 

 

Le 3e escadron du 12e cuir, venant de Châtel passe par Damas aux Bois, Reménoville, Vallois, Vathiménil, Chenevières, Saint-Clément, Laronxe et arrive le 23 septembre en fin d’après-midi à Thiébauménil après de violents combats, notamment au passage de la Meurthe à Chenevières. Une quarantaine de prisonniers sont faits et deux chars Mark IV allemands sont détruits sur la route de Marainviller par le MDL de Briey.

Vers 18h00, nous subissons un violent tir d’artillerie de 105, entraînant de nouvelles pertes. Le bilan de la journée est lourd : 2 tués : aspirant Guéguen et un soldat du Tchad, 6 blessés : aspirant Mandat de Grancey, brigadier Brélivet, cuirassiers Attias, Emile, Bordas et Gelfoud.

Source : histoire-lorraine.fr

 

12e CUIRS
EXTRAIT du J.M.O.

 

Dispositif le 19 septembre au soir :
Vallois : – 1 peloton de chars moyens (HANNEZO),
– 1 section d’infanterie (P.C. JOUBERT),
Moyen : – 1 peloton de chars moyens (P.C. ROUVILLOIS),
– 1 peloton de chars légers (DELÈGUE),
– 1 peloton du R.M.S.M. (de BONNEVAL),
– 1 section d’infanterie,
– 1 peloton T.D. qui détruit dans la nuit 2 voitures touristes et fait 6 prisonniers,
– la batterie d’artillerie,
Vathiménil: – 1 peloton de chars moyens,
– 1 section d’infanterie,
dans la nuit, ce P.A. détruit un char, 3 voitures touristes et fait plusieurs prisonniers.

20 Septembre 1944.
La progression du G.T.D. s’arrête. Les Américains interdisent l’occupation de Gerbéviller.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS pousse cependant une reconnaissance :
– 1 peloton de chars moyens (HANNEZO),
– 1 section d’infanterie (DANRÉ),
au village de Flin, presque entièrement incendié par les Allemands, le pont sur la Meurthe est sauté.
La batterie d’artillerie vient occuper une position à l’Est de Moyen. Toute la nuit, des Allemands isolés sortent du Bois de Chèvremont (entre Moyen et Flin) et viennent se heurter aux feux du point d’appui de Flin.
Fréquents tirs de mortiers sur Flin.

21 Septembre 1944.
Le dispositif ne subit pas de modifications.
D’après les renseignements reçus, le Bois de la Taxonnière (N.O. de la route Moyen – Vathiménil) servirait de refuge à des éléments Allemands (chars, très nombreux fantassins, 200 voitures diverses) dont le projet primitif était de se replier par le pont de Vathiménil – Chenevières, et dont le mouvement a été bloqué par l’occupation de Vathiménil.
Une opération nettoyage montée contre ce bois avec deux escadrons de chars et 1 section d’infanterie est arrêtée dans la soirée, le XVe C.A. ayant réservé cette action à la 79ème D.I./U.S.
Dans la nuit, les Allemands réfugiés dans le bois abandonnent tout leur matériel, sans le détruire, et se replient par les gués sur la Meurthe.
Fréquents tirs de mortiers sur Flin : 2 blessés.

22 Septembre.
Le G.T.D. reçoit l’ordre de traverser la Meurthe à Flin et d’exploiter la percée. La constitution de la tête de pont est confiée au Sous-Groupement ROUVILLOIS, l’exploitation au Sous-Groupement NOIRET.
Le sous-groupement “R“ reçoit en renfort la 2ème Compagnie du Ier/R.M.T. (PERCEVAL).
D’après les renseignements fournis par les habitants et les F.F.I. de la région, il existe à Flin deux gués principaux : l’un se trouve à 20 mètres à l’Ouest du pont détruit, l’autre à 500 mètres environ plus à l’Ouest.
Pour l’attaque, le sous-groupement se porte en entier à Vathiménil et à Flin. La batterie occupe une position aux lisières N.E. du Bois de Chèvremont.
Vers 10H00, une patrouille de reconnaissance composée d’un peloton de chars moyens et d’un groupe d’infanterie, utilise le premier de ces gués.
Les chars traversent difficilement le terrain boueux qui s’étend entre Flin et la rivière.
Le MONTCORNET III, qui a réussi la traversée est immobilisé aux lisières de Ménil-Flin, par un coup de bazookatiré à 5 mètres sur son flanc gauche. Un cuirassier est tué. Les fantassins, qui ont également atteint Ménil-Flin, se replient sur Flin.
Vers 13H00, des lisières de la forêt de Mondon, les Allemands déclenchent sur Flin un violent tir de mortier ; plusieurs maisons brûlent. Les conductrices volontaires de la Croix Rouge, font preuve d’un grand courage en évacuant, sous le feu, leur matériel menacé.
À 15H30, après une concentration d’artillerie sur le carrefour central de Ménil-Flin, l’attaque est déclenchée par le second gué, à l’aplomb du cimetière. L’infanterie passe sans difficulté, donne l’assaut au village par le S.O. et la N 57.
L’occupation est terminée vers 17H00. Les chars traversent aussitôt la Meurthe par le premier gué.

Bilan de la journée :
Pertes amies : – 4 tués (1 Cuirassier et 3 Fantassins) – 5 blessés
– Matériel perdu : 1 char immobilisé réparé les jours suivants
Pertes ennemies : – 4 tués
– Matériel perdu : canons anti-chars et bazookas.
Vers 18H00, le Général LECLERC vient à Ménil-Flin inspecter le sous-groupement.
Dans la nuit, le Génie lance 2 ponts métalliques sur la rivière. Le sous-groupement forme point d’appui à

Ménil-Flin et dans les bois Nord.

23 Septembre 1944.
À l’aube, l’ennemi déclenche de violents tirs de mortiers sur Ménil-Flin (1 artilleur tué et 3 blessés).
La manœuvre amorcée la veille se poursuit ; à partir de 06H30, le Sous-Groupement NOIRET traverse la tête de

pont, se dirigeant vers Hablainville et Buriville.
Vers 09H00, le Sous-Groupement ROUVILLOIS reçoit l’ordre d’aller occuper St Clément et Laronxe, en liaison avec la 79ème D.I./U.S. qui, ayant pris Gerbeviller, avance de Fraimbois vers la Maison de Brique.
Le sous-groupement est relevé à Ménil-Flin par le Sous-Groupement MINJONNET et couvert au Nord par le Sous-

Groupement QUILICHINI, l’un et l’autre aux ordres du G.T.D.
Toute la journée, à St-Clément et Laronxe, repos gêné par la pluie.

ACTIVITÉ des PATROUILLES et de l’ARTILLERIE

24 Septembre 1944.
La pluie continue, entrave l’avance des Américains qui ne dépassent la Maison de Brique que pour de courtes

reconnaissances.
Le Sous-Groupement QUILICHINI prend cependant Thiébauménil.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS reçoit dans la soirée l’ordre de relever, le 25, le Sous-Groupement NOIRET sur

les positions qu’il occupe aux lisières Est de la forêt de Mondon.

25 Septembre 1944.
Au cours de la nuit parvient un ordre différent : se préparer à occuper Bénaménil, à y créer une tête de pont,

et à exploiter la percée en direction d’Emberménil et de Xousse.
En raison de la fatigue du personnel et de l’état du terrain que la pluie continue de détremper, l’opération sur Bénaménil est limitée aux effectifs suivants:
– 1 peloton de chars moyens (HANNEZO),
– 1/2 peloton de T.D. (LACOIN),
– la Compagnie d’infanterie.
Bénaménil est occupé sans combat vers 17H00.
Les gués étant mal connus, les accès complètement découverts et l’ennemi étant maître de tous les observatoires au Nord de la Vezouze, la constitution de la tête de pont est ajournée.
Les éléments engagés constituent dans Bénaménil un centre de résistance, articulé en 2 points d’appui :
– a) 1/2 peloton de chars (HANNEZO) garde les accès Ouest et Nord du village avec 1 section d’infanterie,
– b) 2 sections d’infanterie, 1/2 peloton de T.D., 1/2 peloton de chars, défendent les accès Nord et Est,
le P.C. est au centre du village ; le Capitaine De MARLE, officier de liaison artillerie, dispose des feux de 4 Groupes.
Le reste des effectifs du sous-groupement se répartit de la manière suivante :
– 1 escadron de chars moyens (moins 1 peloton) à St-Clément,
– la Compagnie PERCEVAL à St-Clément,
– 1/2 peloton de T.D. à Chenevières,
– 1 section d’infanterie de la Compagnie PERCEVAL, en forêt de Mondon, au carrefour du dépôt de munitions.
La batterie d’artillerie est remise à la disposition du 3ème R.A.C.
Pertes : – 1 officier de l’infanterie blessé.

 

 


Source: www.chars-francais.net

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EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve au centre du village, au pied du monument aux morts, sur la D 150.