CHENEVIÈRES (Meurthe-&-Moselle)

CHENEVIÈRES

Km=971  

Vendredi 22 septembre – Mercredi 18 octobre 1944

 

 

“Scout-Car” WHITE M3A1 du RBFM

 

 

CHENEVIÈRES, 22 SEPTEMBRE 1944

 

Sur la N 59, voie de pénétration vers l’Alsace, Chenevières est utilisé par l’ennemi pour stocker dans son usine-papeterie des munitions acheminées quotidiennement vers la gare de St-Clément.

Fin août 1944, l’avancée des troupes américaines provoque le décrochage allemand tandis que les habitants se réfugient dans les caves pour échapper aux combats.

Le 11 septembre les bombardiers américains détruisent des convois allemands près du village puis, le 14 septembre, le dépôt de munitions.
Le même jour, l’arrivée des éléments d’une unité US à Fraimbois, à l’ouest de St-Clément, contraint la 21e Panzerdivision et la 112e Panzerbrigade à se replier dans la forêt de Mondon.

Quant à la 2e DB, elle se livre à des attaques d’envergure contre les Allemands.

Le 22 septembre, ayant pris Moyen, le sous groupement Rouvillois, parvient en fin d’après-midi à Chenevières.
Les fantassins du 1er bataillon du régiment de marche du Tchad et des éléments du régiment blindé de fusiliers marins renforcés par des sapeurs sécurisent le village.

Les gars de Leclerc y stationnent jusqu’au 18 octobre 1944.

GUIDE VERT LA VOIE DE LA 2 e DB

 

 

 III/RMT
J.M.O. Extrait

 

 

Vendredi 27 octobre.
Une lettre reçue par le Capitaine Piquet de la 12e Compagnie nous ap­prend que le Lieutenant Soulivet, blessé gravement à Anglemont le 2 octobre et que l’on croyait mort, est bien vivant après l’avoir échappé belle. Il se trouve dans un hôpital du côté de Lyon.

La relève du secteur se précise. La mission ultérieure ? Chut !…

Samedi 28 octobre.
Les détachements sont mis en état d’alerte. Le départ est retardé.

Lundi 30 octobre.
Contrairement à toutes les habitudes du Bataillon qui veulent que nous nous mettions en route le Dimanche !

Les sous groupements sont reconstitués à peu près comme d’habitude, la 9e compagnie vient de St Maurice avec le Commandant de La Horie,  la 10e Compagnie, relevée à Doncières par les Spahis (détachement Morel-Deville) avec le Commandant Cantarel; la 11e, 12e Compagnie et la C.A. avec le Commandant Putz.
La 12e Compagnie est toujours en difficultés avec ses véhicules.

Vers 9 heures, le sous-groupement Putz s’ébranle par l’itinéraire St Pierremont – Moyen­ Valthirnénil par un temps affreux et pas mal de pagaille.
Le débouché de la forêt de Mondon doit avoir lieu demain sur 2 itinéraires.
Le sous-groupement Putz derrière le Commandant Cantarel, le Commandant de La Horie plus au Sud.
Nous sommes en réserve, avons les plus gros moyens mais devons nous attendre à renforcer tel ou tel avec des éléments de chez nous.

Cantonnement à Vathiménil où il y a une accumulation de véhicules épouvantable.

Mardi 31 octobre.
Départ vers 8 heures du sous-groupement Putz par Chenevières et Flin.
De­vant nous Cantarel a débouché. Notre progression a lieu à raison de bonds de quelques centai­nes de mètres toutes les demi-heures, voire toutes les heures.
L’objectif du sous-groupement est Reherrey où nous devons nous installer lorsqu’il aura été conquis.

Devant nous la situation est confuse. Hablainville qui était l’objectif du Commandant Massu du G.T.L. est enlevé “par erreur” par le Commandant de La Horie (chars Branet, infanterie Dronne) qui pousse ensuite sur Pettonville – Vaxainville puis se dirige vers Vacqueville, son objectif qui ne sera pas atteint ce soir par suite d’erreurs de parcours.
La Section Thévenet de la 12e Com­pagnie lui sera envoyée en renfort.

Pendant ce temps, le sous-groupement C. (10e Compagnie) enlève Brouville et Merviller puis Montigny.
Le sous-groupement Putz, après avoir zigzagué par Hablainville, le carrefour à 2 kilo­mètres de Brouville, Brouville, ne peut gagner Reherrey directement, le pont de la Verdurette ayant sauté – d’où détour par Vaxainville dont le pont miné n’a heureusement pas sauté.

Des éléments sont laissés pour garder Vaxainville où le Commandant Massu est attendu en vain.
Le gros garde Reherrey qui brûle et où le G.T.V. s’installe.
A la nuit tombante, la 11e Compagnie est envoyée en renfort au sous-groupement C. qui manque d’infanterie.

Nous en manquons aus­si car une bonne partie de la 12e montée sur véhicules de récupération n’arrive pas à rejoindre.

 

 

Extrait  Journal du Soldat François LORANT ©
CA I/RMT

 

 

SAMEDI 16 SEPTEMBRE 1944

La division a fait une percée jusqu’aux Vosges. Le bataillon de renfort suit et comble les vides.

JEUDI 29 SEPTEMBRE 1944

Arrivée au front à CHENEVIERES dans les Vosges.
J’entends le canon pour la première fois.

Je suis affecté sur un Half-Track, véhicule blindé à chenilles dénommé (Marguerite de Cornouaille), armé d’un mortier de 81 mm et d’une mitrailleuse, composé de l’équipage suivant :
– Sergent LAURENT
– l’Algérien ABOUT
– le Libanais SELIM MORADIM
– le Caporal VILLA

On me donne comme arme une carabine. (Winchester USM1)

SAMEDI 1er OCTOBRE 1944

Tirs de mortiers ennemis sur notre secteur. Des batteries lourdes américaines sont installées aux abords de CHENEVIERES où nous sommes cantonnés. Vraiment impressionnantes!..

DIMANCHE 9 OCTOBRE 1944

Malgré les tirs au canon des allemands sur CHENEVIERES; les habitants sont restés en grande partie dans la localité. Un soldat est tué par un éclat d’obus.

JEUDI 12 OCTOBRE 1944

Le fort de BADONVILLERest pris par un détachement de la division. Bulletin de renseignements qui nous est communiqué.
L’ennemi paraît s’installer solidement sur la ligne des Vosges, les cols sont tenus. Devant nous une unité blindée d’artillerie.
Repli probable des allemands sur la solide ligne des crêtes.

SAMEDI 14 OCTOBRE 1944

Départ en patrouille. Il pleut, nous sommes une dizaine. Traversée d’un champ de mines, puis arrivée en vue de l’ennemi. Nous observons sans chercher le contact. Repassons le champ de mines sans dommage. Je m’enlise avec la mitrailleuse que j’ai sur le dos, et par deux fois je m’allonge dans la gadoue. Ce doit être le métier qui rentre.
MARDI 17 OCTOBRE 1944

Permission à LUNEVILLE occupé par les américains qui font bien les choses: centre d’accueil avec cigarettes, boissons, gâteaux …

JEUDI 19 OCTOBRE 1944

École de conduite. Les Messerschmits ennemis nous survolent. Riposte de la D.C.A.
Dans la soirée, Alerte!,,, on nous parle d’un lâcher de parachutistes allemands dans le secteur. Je prends position pour la nuit dans le cimetière; c’est plutôt lugubre. Rien à signaler. Le lendemain on nous informe qu’il y a eu parachutage d’armes dans un camp de prisonniers allemands du côté de NANCY. Les américains se sont vu obligés d’employer la force pour récupérer l’armement.
Octobre, les jours passent… alliés et ennemis maintiennent leurs positions. Nous sommes aux rations américaines : corned-beef, jambon en boîte (appelé bacon), les beans ou cassoulet, oeufs en poudre. Menus peu variés, et tout en boîte. Nous touchons également la Nafy cigarettes (Philip Moriss, Huky, Chesterfield, Old-gold) chocolat, chewing-gum, boissons ( lait en poudre et jus de fruits).
Vendredi, conduite auto. Un obus ennemi éclate tout près. Un éclat me frôle.
Samedi, conduite auto. Je démolis le pignon d’une maison en faisant une marche arrière.

MARDI 24 OCTOBRE 1944

Départ de CHENEVIERES. Nous prenons position à VATHIMENIL FLIN près des lignes ennemies, cantonnons dans une école qui semble intacte, pas pour longtemps. Le soir un obus tombe dans la cour, un autre contre le bâtiment : un tué, un blessé.

 

Journal du Soldat François LORANT ©
I/RMT

 

 

 

 

 

INFOS

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve au centre de la commune, route de la Division Leclerc, en face du monument aux morts.