2ème Division Blindée – 2e DB – Division LECLERC

 

L’épopée africaine

 

Juin 1940, la percée allemande est fulgurante. L’armistice semble inéluctable.

Le capitaine de cavalerie Philippe de Hauteclocque, prenant le nom de Leclerc, rejoint l’Afrique pour continuer la lutte contre l’ennemi.
Le 27 août, nommé gouverneur du Cameroun, il rallie une partie de l’Afrique équatoriale française à sa cause.

Avec seulement 99 véhicules anciens et inadaptés et les 350 hommes du régiment des tirailleurs sénégalais du Tchad, Leclerc lance une offensive sur la forteresse de Koufra en Libye.

Le 1er mars 1941, malgré sa supériorité en nombre et en armes, la garnison italienne capitule devant Leclerc et ses hommes.
Ceux-ci prêtent alors le serment de Koufra qui les unira tout au long de leur épopée :
« Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg. »

La colonne Leclerc lance alors de nombreuses offensives sur le Fezzan.
Elle rejoint ensuite les forces britanniques du maréchal Montgomery combattant l’Afrika-korps, puis participe aux opérations contre Rommel en Libye et en Tunisie.

L’ennemi définitivement chassé de ce front, il reste à préparer ces Français libres pour le grand jour.

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Naissance de la 2e division blindée

Le 24 août 1943, sous l’impulsion du général Leclerc, le général de Gaulle et le « Comité français de libération nationale d’Alger » créent la 2ème division blindée, selon le modèle des divisions américaines, dans le cadre de la réorganisation de l’armée d’Afrique. « La constitution de la 2ème division blindée fut ma plus belle victoire » dira plus tard Leclerc.
Elle compte 16000 hommes entièrement équipés par les États-Unis et 4 000 véhicules américains, dont les chars Sherman.

Elle quitte ainsi l’appellation « 2e division française libre » donnée par le général Giraud après la libération de Tunis.
Elle rassemble des soldats d’origines diverses : des marsouins du Tchad, des spahis d’Egypte, des compagnies de chars reconstituées en Angleterre, des régiments entiers d’Afrique du Nord et une unité de fusiliers marins.
Des volontaires venus du monde entier rejoignent aussi la 2ème DB pour se battre : jeunes gens et cadres de métropole, réchappes des prisons espagnoles; corps-francs d’Afrique ; jeunes femmes arrivant des États-Unis avec leurs ambulances, …

Tous ces éléments ont donc été rassemblés au cours du mois de septembre 1943 dans la forêt de Temara près de Rabat.
Le reste de la préparation est effectué à Dalton Hall, dans la campagne anglaise du Yorkshire, en vue de la grande opération « Overlord », le débarquement en Normandie.

 

74 secondes de char Sherman

 

De la Normandie à la Libération de Paris

Le 1er août 1944, la 2ème division blindée débarque à Utah-Beach au sein de la IIIème armée américaine du général Patton pour participer à la Bataille de Normandie. Après la percée d’Avranches, elle fait partie du 15ème corps US chargé d’enfermer et d’anéantir les VIIème et  XVème armées allemandes dans la poche de Falaise.
Remontée du sud vers le nord, depuis la région du Mans, elle entre en contact avec l’ennemi au sud d’Alençon, qu’elle libère le 12 août 1944.


Dans cette bataille de Normandie, la division se distingue par son mordant et ses qualités manoeuvrières.
Ses premières victoires contribuent à la libération de tout l’ouest de la France.
Les hommes de Leclerc sont acclamés par une population surprise de découvrir des Français sous des uniformes américains.
Malgré les craintes du haut commandement allié, et grâce à la volonté du général de Gaulle et à l’action du général Leclerc, la 2ème division blindée entre le 25 août 1944 dans la capitale, fait prisonnier le gouverneur de Paris Von Choltitz et réduit au silence tous les centres de résistance allemands.

Le 26 août, la 2ème division blindée défile en vainqueur derrière le général de Gaulle, qui descend à pied les Champs-Elysées, sous les acclamations d’une foule en délire.

Le bilan de la Libération de Paris est de 145 tués, 1 72 blessés, 48 chars et 4 canons détruits du côté allié, et de 3 200 tués, 12 600 prisonniers, 74 chars et 64 canons détruits du côté allemand.

 

 

 

Vers l’est, Vittel, Baccarat, Strasbourg…

A Dompaire, le 13 septembre 1944, elle se heurte à la 13ème Panzer brigade de Manteuffel : les Allemands y subissent des pertes telles qu’ils doivent se replier (59 chars détruits sur 90). La division engage une guerre d’usure en Lorraine, avant de libérer Baccarat le 31 octobre, sans « casser un verre de cristal ». Du 15 au 19 novembre, elle force le passage des Vosges.

Saverne, nœud routier de la RN 4, qu’il faut contrôler pour permettre l’acheminement du carburant et des munitions, est conquise : le 22 novembre, Massu et ses hommes entrent dans la ville par l’est, Rouvillois par le nord, et Minjonnet par le sud-ouest. Le général Brunh, commandant la 55e division de grenadiers y est capturé avec son état-major. La route de Strasbourg est ouverte. Sous une pluie battante, la rapidité de la manœuvre de Leclerc surprend l’ennemi et le 23 novembre 1944, Strasbourg est libérée.

 

Déliés de leur serment, les hommes de Leclerc continuent cependant la lutte jusqu’à la victoire finale.
Tout l’hiver, la division participe aux combats engagés par la 1ère armée française pour libérer Colmar.

En avril 45, elle concourt à la Libération de ROYAN.

Le 25 avril, elle franchit le Rhin et entre en Allemagne.

Le 4 mai 1945, traversant Berchtesgaden, les éléments de tête s’emparent du nid d’aigle d’Hitler.

Du 7 août 1944 au 8 mai 1945, la division a perdu 4 987 hommes, tués, blessés ou disparus.

Le 22 juin 1945, la 2° division blindée est une dernière fois rassemblée en forêt de Fontainebleau où le général Leclerc passe le commandement au colonel Dio.

 

Marche de la 2e DB – Fanfare du 501ème R.C.C.

 

Composition

 

La 2e Division Française Libre (2e DFL) a été créée le 15 mai 1943 avant d’être renommée 2ème Division Blindée (2eDB) le 24 août 1943.

Durant 8 mois passés dans le secteur de Témara, son chef, le Général LECLERC va forger un puissant outil de combat à partir d’unités provenant aussi bien des Forces Françaises Libres de la première heure que de l’Armée d’Afrique. Les hommes qui la composent viennent de tous les horizons et comprennent de nombreux français de l’étranger ou d’étrangers volontaires pour combattre le régime nazi.

La division, organisée sur le modèle des divisions blindées américaines (armoured division), s’appuie sur le TO&E-17 du 15/09/43 modifié le 12/02/44.

Elle est initialement constituée des unités suivantes :

Trois régiments de chars
501e Régiment de Chars de Combat – 501e RCC
12e Régiment de Chasseurs d’Afrique – 12e RCA
– 12e Régiment de Cuirassiers – 12e Cuirs
 
Un régiment d’infanterie portée à trois bataillons (Régiment de Marche du Tchad – RMT)
 
Un régiment de reconnaissance ( 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains – RMSM)
 
Trois groupes d’artillerie automoteurs
1er Groupe du 3e Régiment d’Artillerie Coloniale (1/3e RAC)
1er Groupe du 40e Régiment d’Artillerie Nord-Africaine (I/40e RANA)
11e Groupe du 64e Régiment d’Artillerie de Division Blindée (XI/64eRADB)
 
Un régiment de  chasseurs de chars (1er Régiment Blindé de Fusiliers Marins – RBFM)
 
Un régiment groupe d’artillerie antiaérienne (22e Groupe Colonial des Forces Terrestres Antiaériennes – 22e GCFTA)
Un bataillon du Génie (13eBataillon du Génie – 13eBG)
Un groupe d’escadrons de réparation ( 15e Groupe d’Escadrons de Réparation – GER XV)
Un bataillon médical (13eBataillon Médical – BM 13)
Une compagnie de quartier général (97e  Compagnie de Quartier Général – QG97)
Une compagnie de Transmissions (97/84e Compagnie Mixte des Transmissions – CMT 97/84)
Deux compagnies du Train (197e et 297e Compagnies de Transport)
Deux détachements de circulation

Par la suite, seront constitués :

Un escadron de Protection divisionnaire
Une compagnie de services (497e Compagnie de Services)
Deux bataillons de renfort ( BR 1 et BR 2)