AZERAILLES (Meurthe & Moselle)


AZERAILLES

Km=979 

Dimanche 29 octobre – Mercredi 15 novembre 1944

 

Panzer Mark IV hors de combat

 

Le combat final pour libérer le village
Extrait de : web: Histoire-Lorraine / Azerailles

 

Lundi 30 octobre 1944.

Par une journée de brouillard qui masque à souhait les vues et les bruits, le gros de la division se met en place sur la rive droite de la Meurthe.
Le débouché a lieu à partir des lisières Est de la forêt de Mondon.
La dernière portion du parcours est aménagée par le Génie avant le déplacement du 31 octobre 1944 au matin, par 3 itinéraires à travers la forêt, pour réserver le maximum de surprise.

A cet effet, la laie forestière Ouest Est débouchant à Hablainville est l’objet d’un renforcement indispensable.

A partir du 20 octobre 1944, un régiment de génie américain, avec 120 camions bennes, GMC et tous ses engins, rasent littéralement les ruines d’un village incendié par les Allemands en représailles d’une action FFI à Rehaincourt près de Châtel.

Une chaussée de 4 km est empierrée en 4 jours. La noria des camions tourne nuit et jour sans éveiller l’attention de l’adversaire: la surprise étant un élément essentiel au succès. Après ce travail passé inaperçu et pratiquement ignoré par la division, il ne reste plus que 20 GMC en état de rouler.

La 3e section du Génie est chargée de relever de jour et de nuit les mines placées au début du mois par elle-même, en couverture Est de Ménil-Flin vers Azerailles.

Mardi 31 octobre 1944.

Alors que le matin s’ouvre froid et ensoleillé, les voies sont libres, les Allemands qui se trouvent dans Baccarat vont maintenant avoir affaire à la division.

Bientôt le matin s’emplit des tirs d’artillerie qui commencent au moment du débouché.
Tout est subordonné à la surprise et les lisières de la forêt se garnissent soudainement de chars.

Le groupement tactique DIO, avec la 13/2 sont chargés de s’emparer d’Azerailles et de s’installer dans le triangle : Gélacourt, Brouville, Merviller, puis de là, ils doivent pousser de fortes reconnaissances offensives vers Baccarat.

A 8h30, sortant à l’improviste des Hauts Bois, le groupement Quilichini, avec qui marchent les 1er et 2e sections de la 13/2, va sans autre façon aborder Azerailles.

La 2e section au complet qui, sortie du bois de Mondon par la ferme “du Haut de la Garde” derrière le peloton de chars moyens, arrive par la route d’ Hablainville. La première section s’est scindée en 2 groupes.

Le 1er suit la voie ferrée Ménil-Flin, Azerailles puis contourne un champ de mines à 200 mètres avant la gare d’Azerailles.

Le 2e emprunte la RN 59 de Ménil Flin à Azerailles.
Il enlève les branches et un abattis au passage à niveau, formé de 2 troncs d’arbres piégés et reliés à 2 pétards de 2 et 3 kg.
Il fait alors 13 prisonniers parmi les Allemands qui fuient le village.
En effet, la garnison est sortie par paquets dès l’arrivée du groupement Quilichini, et une partie de ses effectifs collabore au déblayage.

Azerailles n’est pas occupé sans peine et pour son premier combat Quilichini, qui a remplacé Farret à la tête du 1er RMT dans le groupement Dio, a affaire à forte partie.

L’avant veille, un déserteur russe a traversé les lignes et les renseignements qu’il a donnés indiquent que le village est le second point fort ennemi après Hablainville.
A peine le premier char M 1 de reconnaissance s’est présenté sur la crête, qu’il est détruit par un coup au but.
Le M 1, c’est le “Treadway Bridge”, un pont spécial qui permet d’assurer le passage de tous les véhicules et blindé de la division.

Quilichini donne des ordres au Lieutenant Bonnet, commandant l’escadron des tanks Destroyer du GTD. Il lance le “Fantasque” en lui donnant des consignes précises. Il progresse lentement et arrive derrière le char détruit, avance encore de quelques mètres, soudain se produit un choc terrible à l’avant, suivi d’une explosion : le 88 a encore frappé.
Immobilisé, “le Fantasque” n’a plus qu’à attendre le coup de grâce. L’obus touche en plein sur le renforcement avant, seule partie sérieusement blindée.

Le tireur reçoit l’embout de lunette dans l’oeil, il pleure mais il continue à pointer.
Soudain à l’intersection des fils, il voit les ennemis qui approvisionnent le canon.
Il appuie sur la détente: une intense lueur d’un blanc éblouissant puis un amas de branchages se disperse.
Des hommes tombent ou s’enfuient.

La route d’Azerailles est ouverte.

L’après libération …
Après la libération d’Azerailles, la 2e DB continue son avance vers Baccarat.

Après cette 1ère attaque couronnée de succès, malgré l’attaque à travers bois et champs détrempés, il y a plusieurs chars et half-tracks embourbés.
Il y a à nouveau une période d’attente mais à partir du 15 novembre 1944, les opérations reprennent.

 

 


le Lieutenant Georges Mac Clenahan commandant la 2e section de la 1ère Cie du RMT.
Celui-ci est en compagnie de ses hommes devant le half-track Dunkerque, dans la rue des Cristalleries à Baccarat

 

 

12e RÉGIMENT DE CUIRASSIERS

              JOURNAL DE MARCHES ET OPÉRATIONS

COMPTE-RENDU des OPÉRATIONS du 3e ESCADRON DÉTACHÉ au SOUS-GROUPEMENT QUILICHINI
(par le Capitaine NOËL)

Source : Chars-Français.net

 

L’escadron fait partie du Sous-Groupement QUILICHINI, dont les missions successives sont : de prendre Azerailles et la partie Nord-Est, de se porter sur Brouville et Merviller, et pousser une forte reconnaissance blindée sur Baccarat.

31 Octobre 1944.
1er temps: Prise d’Azerailles.
2 actions de diversion et un effort principal doivent avoir lieu à 08H30.
1° – Peloton De COLOMBEL, aux ordres du Lieutenant DEURE avec 2 groupes du Génie, une section d’infanterie, doit aborder Azerailles, par la voie ferrée et la route.
Au départ, un char moyen du Sous-Groupement ROUVILLOIS saute sur une mine et bloque le passage.
Le S/Lieutenant De COLOMBEL décide, d’accord avec le Lieutenant DEURE, de foncer sur l’axe.

Une patrouille de 2 chars (FERRANDIS et GARCIA), suivie du S/Lieutenant De COLOMBEL, plus une V.T.T., plus un char moyen, progresse lentement vers Azerailles, le Génie détectant les mines.

À 09H00, le détachement se trouve arrêté par des barricades.
Le S/Lieutenant De COLOMBEL et l’Aspirant commandant le groupe du Génie, procèdent à la reconnaissance, protégés par le feu des chars.
Les barricades étant minées, un char est attelé avec un cable, recule et, l’obstacle explose. Le peloton reprend sa progression et tombe sur un ponceau détruit, le contourne à travers champs vers la droite, détruit au passage un blockhaus (H.M.G.) L’ennemi fuit vers la Filature.

Le char du S/Lieutenant De COLOMBEL suivi du CLERY fonce vers la filature. Les deux autres chars sont enlisés (pas de crampons).
Devant le pont, le S/Lieutenant met pied-à-terre ; le pont est miné et défendu par une mitrailleuse…..abandonnée !

Une ficelle aboutit au pont, à un fourneau ; la traction a cassé la ficelle, mais le dispositif n’a pas sauté.
Le LICORNE et le CLERY franchissent le pont et arrosent la Filature d’obus explosifs. Pendant ce temps, les 2 chars enlisés se dépannent.

Je rallie le peloton et lui donne l’ordre de se porter derrière son détachement, qui part en direction de Brouville.

Pendant ce temps avait lieu l’action suivante : je ne suis pas au courant de l’action du détachement LEROY (2ème diversion), sinon que les chars légers ont été obligés de retourner à Ménil-Flin pour entrer dans Azerailles.


Détachement NOËL comprenant :

– 1 peloton de chars moyens – DESFORGES,
– 1 peloton de T.D. – De SIVRY (Lt LACOIN),
– 1 section du Génie – CHEVALIER,
– 1 section d’infanterie – LUCCHESI,
– le peloton de commandement de l’escadron : 2 chars moyens et un 105.
Mission : Se porter par tout chemin sur Ménil-Flin – Hablainville, à la lisière Sud-Est de la Forêt de Mondon, en déboucher à 08H30, et foncer sur Azerailles par la route.

Le détachement débouche de la forêt vers 09H00, à cause d’embouteillages; l’ordre est indiqué plus haut; la section LUCCHESI ayant une partie de son personnel, ainsi que le Lieutenant sur les chars du peloton DESFORGES.
Le groupe De BRIEY – BRETON se porte vers la sortie Sud-Est du village, empêchant la fuite des boches ; le groupe DESFORGES pénètre dans le village détruisant quelques blockhaus, et couvrant la progression de l’infanterie qui nettoie et ramasse les prisonniers.
L’action a duré une quarantaine de minutes. Liaison radio excellente, a permis la coopération De COLOMBEL et DESFORGES.

J’envoie un T.D. et une A.M. détruire un véhicule suspect sur la voie ferrée, en direction de Gélacourt ; ils en profitent pour arroser copieusement une cinquantaine de boches qui sont dans le bois 1 km Sud d’Azerailles.

Sur ordre du Commandant QUILICHINI, le mouvement reprend vers Brouville, peloton DESFORGES en tête, avec section LUCCHESI ; puis la section du Génie CHEVALIER, les chars de commandement, le peloton De COLOMBEL remis à ma disposition avec une section d’infanterie et le Lieutenant DEURE, et enfin le peloton KREBS.

Au voisinage de la côte 346, le Lieutenant De La PRESLE, adjoint au Capitaine commandant le 3ème Escadron, profite d’un arrêt de la colonne pour faire, avec l’aide d’un groupe du Génie, 23 prisonniers dont un S/Lieutenant, avec l’armement correspondant.
Progression stoppée en 346 par colonne ROUVILLOIS qui défile vers Gélacourt, puis par Groupement Tactique GUILLEBON qui se porte sur Brouville.
Le peloton DESFORGES subit un violent bombardement d’artillerie, entre le carrefour et Brouville, de 11H00 à 13H00 environ.
Je vais prendre liaison avec le Colonel De GUILLEBON, qui me demande de ne pas amorcer de mouvement avant qu’il n’ai quitté Brouville et Merviller. J’avertis DESFORGES d’avoir à se porter sur Merviller dès que possible, et de s’y installer défensivement.

Le Commandant QUILICHINI, mis au courant de la situation, constitue une colonne aux ordres du Capitaine JOUBERT, comprenant :

– le peloton KREBS en tête, avec une section d’infanterie en appui,
– 1 section du Génie,
– 1 section de mortiers de 75.

Le détachement démarre vers 15H30, dépasse DESFORGES à Merviller et se porte sur Creviller, qui est atteint sans difficulté.
Patrouille Adjudant-Chef DESPLANQUES en tête BLOIS II 76 mm, le mouvement reprend vers Baccarat, à travers un défilé bordé d’arbres.
À la sortie de ce défilé: une barricade solide, démolie en 10 coups de 76 par le BLOIS II.
Quatre prisonniers sont faits, puis 40 Allemands sortent d’une maison et se rendent à l’Adjudant-Chef DESPLANQUES et aux 6 hommes du Tchad placés sur son char.

Suivi par le CHAMPFLEUR du Brigadier-Chef BOFF, la progression reprend, passe sous le pont du chemin de fer et pénètre dans la rue principale de Baccarat.
Au bout de 50 mètres, le BLOIS II est touché par un coup de 75 qui ricoche sur la chenille et pénètre par dessous dans le char, tuant le conducteur – Cuirassier DUFRECHOU -, blessant légèrement les occupants et mettant le feu au char.

Le tireur, Brigadier-Chef COSQUER, ayant vu le départ du coup, partant de l’angle d’une maison à 400 mètres, tire deux coups de 76 qui mettent en fuite les servants de la pièce.

Le CHAMPFLEUR se recule en position de tir.
Le Lieutenant KREBS, resté au pont en observation, n’arrive pas à prendre liaison avec le Capitaine JOUBERT, commandant le détachement ; par contre, il prend contact avec le Commandant ROUVILLOIS, dont le sous-groupement est arrêté devant Baccarat.

Ce dernier décide d’envoyer en avant les sections LUCCHESI et Mac CLENAHAM. Celles-ci progressent dans la rue principale, trouvant la pièce A.C. abandonnée, capturant quelques boches.

Puis la section Mac CLENAHAM progresse jusqu’au pont sur la Meurthe, tuant au passage l’officier du Génie chargé de faire sauter le pont… qui ne sautera pas.
Elle s’installe en point d’appui dans l’école, avec les 3 chars restant du peloton KREBS, face au pont et face à la route de St-Dié.

Nuit calme malgré tirs d’artillerie. À 08H30, reprise de la progression, section Mac CLENAHAM, peloton KREBS jusqu’au delà du passage à niveau Sud-Est de Baccarat. Pas de résistance. Un point d’appui est installé aux ordres du Lieutenant KREBS.

Pendant ce temps, le Capitaine NOËL se portait sur Merviller, où il récupérait le peloton DESFORGES et installait la défense de Merviller.
Deux chars, de la patrouille VINCENT du peloton De COLOMBEL, partaient de Merviller aux ordres du Capitaine LAVERGNE, avec une section d’infanterie, un groupe du Génie et la C.A. sur la Ferme de Grammont, où ils s’installaient en point d’appui.


Violent bombardement par “trains bleus“, Lieutenant DESFORGES blessé légèrement à la tête. R.A.S.

Prisonniers faits : Une centaine, sans compter ceux faits par l’action KREBS.
Pertes amies : Cuirassier DUFRECHOU tué.
Blessés : Brigadier LORENZI, Lieutenant DESFORGES, Adj./Chef DESPLANQUES, Brigadier-Chef COSQUER, Cuirassier CASABIANCA, Cuirassier CHÉLIL.
Matériels :          char 76 BLOIS II détruit
char recovery BUCEPHALE II chenille coupée par mine, récupéré, R.A.S.
camion GMC GIEN radiateur et réservoir essence crevés, récupéré
moto G. et R. réservoir crevé, récupérée.
Gains matériels : 2 canons A.C. de 75, 1 canon de 150, 3 V.T.T., 1 V.L., 1 camion, fusils, pistolets, mitraillettes, mitrailleuses, bazookas.
Pont de Baccarat et de Azerailles.

signé: NOËL

Discours prononcé par Mme Rose-Marie FALQUE,
Maire d’Azerailles, le 2 novembre 2014
lors de la cérémonie d’inauguration de la borne de la Voie de la 2ème DB

 

Comme tant d’autres en France, Azerailles a payé un lourd tribut à la deuxième guerre mondiale: en juin 1940, à l’arrivée des troupes allemandes, plus de 1000 obus tomberont sur le village lors des rudes combats entre l’artillerie française basée au bois de Chèvremont, à Flin et l’ennemi. 28 maisons seront détruites par les bombardements ou les incendies dans la nuit du 19 juin 1940. Maurice Jaubert, illustre compositeur de musique, trouvera la mort à Azerailles, ce jour là, la plaque apposée ici rappelle son souvenir.

En septembre 1944, le village sera à nouveau sous les bombes, nuit et jour. Le 3 octobre, les Allemands annoncent à la population que le village devra être évacué pour 18 heures. A partir de 13 heures, les habitants quitteront Azerailles en direction de Baccarat. Heureusement, le Général Leclerc, cantonné à Gerbéviller, prévenu par Pierre Cérutti, ordonnera que les bombardements cessent ce jour là; grâce à lui, de nombreuses vies seront ainsi épargnées. Le 10 octobre, Azerailles brûle, l’église est détruite. Les 14 et 15 octobre, des fumées épaisses et rougeoyantes sont nettement visibles depuis Glonville, Flin et Chenevières. L’artillerie américaine tire sur le village abandonné. Le 17 octobre, André Pétronin, résistant de la première heure, est tué en action de reconnaissance, dans la prairie de Glonville, après avoir traversé la Meurthe. Les bombardements redoubleront de violence jusqu’au 31 octobre; ce jour là Azerailles est délivré par un sous groupement du 1er Régiment de Marche du Tchad, commandé par QUILICHINI. Sortant à l’improviste de la forêt des Hauts Bois, ses hommes avaient de flanc, abordé et pris le village. Le canon allemand de 88 mm est détruit, les Allemands se rendent. Le 1er novembre, Azerailles est définitivement libéré par des chars et des éléments blindés français de la Deuxième Division Blindée venant de Flin et qui participeront le jour même à la libération de Baccarat. Les premiers hommes qui reviendront alors à Azerailles découvriront un spectacle effroyable: 47 nouvelles maisons ont totalement brûlé. Le village n’est plus qu’un horrible chaos de ruines noircies par les incendies. 62 familles, soit 190 personnes, sont sans abri, démunies de tout. Les conduites d’eau potable sont rompues, les fontaines sont taries, il n’y a plus d’électricité, pas de téléphone. La guerre aura fait 9 victimes civiles et autant de soldats tués au front.

Dans les pas du Général Leclerc, Pierre Cérutti, disparu en janvier 2014, Albert Duchènes ici présent, Marcelle Cuny-Cronne de Baccarat, poursuivront le combat prenant part aux combats pour la libération de Strasbourg, accomplissant ainsi le serment de Koufra.

Cette borne est le symbole du courage des ces hommes et de ces femmes qui ont suivi le Général Leclerc.

Je tiens à remercier le Sénateur Husson qui ne pouvait être présent ce jour, et le Souvenir Français pour leur participation financière dans l’acquisition de la borne que nous allons maintenant dévoiler, ainsi que toutes celles et ceux qui ont travaillé à la préparation de cette journée. Le symbole est très fort, nous avons souhaité que 5 communes, Fontenoy la Joute, Azerailles, Gélacourt, Ogéviller et Herbéviller s’associent dans l’hommage à la 2ème DB conduite par le Général Leclerc. Son portrait orne la salle du conseil municipal, cette rue est justement la rue du Général Leclerc, cette borne nous rappellera à jamais que nous devons à la 2ème DB notre libération.

 

 

Extrait du Journal du Soldat François LORANT

CA 1/RMT

 

 

LUNDI 30 OCTOBRE 1944

Ordre de départ. Les armes sont vérifiées. Demain nous devons attaquer. Toute la journée les 155 ont canardé les lignes ennemies. Nous nous approchons le plus silencieusement possible et passons la nuit en attente.

MARDI 31 OCTOBRE 1944

Départ pour l’attaque. Tir des 155, les pièces ennemies ripostent. Nous sommes en vue de l’ennemi, c’est l’enfer… les obus pleuvent, les balles sifflent de partout. Les mortiers sont mis en position de tir. Sans relâche nous canardons les positions allemandes. La position prise nous changeons de secteur. C’est un succès. Nombreux tués côté ennemi. Une cinquantaine de prisonniers à notre actif. Dans le secteur d’AZERAILLES, à peine libérée la localité est sous le feu des canons allemands. Quatre localités sont prises. Nous stoppons pour la nuit à HERBEVILLER. Quelle journée!..
Toute la nuit les boches nous canardent. Malgré tout nous en profitons pour refaire le plein en essence et en munitions, ravitaillement qui nous est fourni par des 6.M.C. américains, car notre division fait partie de la 3ème armée américaine commandée par le Général PATTON.

MERCREDI 1ER NOVEMBRE 1944

Forte gelée matinale. Après l’attaque d’hier, nous nous sommes couchés à même le sol
pour prendre un peu de repos, j‘ai l’impression d’avoir les pieds gelés.

Les mortiers sont placés en position de tir, nous restons sur place.

Dans la journée combat aérien : un avion allemand est abattu, nous voyons une traînée de fumée qui le suit, puis R.A.S. Pour la nuit, une cave encore occupée la veille par l’ennemi nous permet de prendre un bon repos, et même s’il n’y a pas de chauffage, on trouve l’endroit presque confortable par rapport à la nuit précédente.

JEUDI 2 NOVEMBRE 1944

De garde de 6 à 8 h. L’ennemi s’est ressaisi et a mis ses batteries en action. Les obus tombent dans notre secteur à tel point que je reste planqué dans un trou tout en surveillant le secteur pendant mon tour de garde.
Vendredi R.A.S. journée plutôt calme.
Samedi, les blindés et l’infanterie américaines nous relèvent. Partons en repos, traversée de BACCARAT puis arrêt à XAFFEVILLERS; petite commune des Vosges. Nous logeons chez l’habitant qui n’a pas l’air de sympathiser outre mesure.

 

AZERAILLES

 

 

 

 

INFOS

 

INFORMATIONS

 

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve au centre de la commune, au pied de la mairie et de l’église, en bordure de D 590.