BROUVILLE – (Meurthe & Moselle)


BROUVILLE

Km=985 

Mardi 31 octobre 1944

 

 

J.M.O. III/R.M.T.

 

Samedi 28 octobre. Les détachements sont mis en état d’alerte. Le départ est retardé et n’a lieu que le Lundi 30 octobre. Contrairement à toutes les habitudes du Bataillon qui veulent que nous nous mettions en route le Dimanche !
Les sous-groupements sont reconstitués à peu près comme d’habitude ; la 9e Compagnie qui vient de St Maurice avec le Commandant de La Horie; la 10e Compagnie, relevée à Doncières par les Spahis (détachement Morel-Deville) avec le Commandant Cantarel; la 11e, 12e Compagnie et la C.A. avec le Commandant Putz. La 12e Compagnie est toujours en difficultés avec ses véhicules.

Vers 9 heures, le sous-groupement Putz s’ébranle par l’itinéraire St Pierremont – Moyen-Valthimènil par un temps affreux et pas mal de pagaille. Le débouché de la forêt de Mondon doit avoir lieu demain sur 2 itinéraires. Le sous-groupement Putz derrière le Commandant Cantarel, le Commandant de La Horie plus au Sud. Nous sommes en réserve, avons les plus gros moyens mais devons nous attendre à renforcer tel ou tel avec des éléments de chez nous.
Cantonnement à Vathimènil où il y a une accumulation de véhicules épouvantable.

Mardi 31 octobre. Départ vers 8 heures du sous-groupement Putz par Chenevières et Flin. Devant nous Cantarel a débouché. Notre progression a lieu à raison de bonds de quelques centaines de mètres toutes les demi-heures, voire toutes les heures. L’objectif du sous-groupemeni est Reherrey où nous devons nous installer lorsqu’il aura été conquis.
Devant nous la situation est confuse. Hablainville qui était l’objectif du Commandant Massu du G.T.L. est enlevé “par erreur” par le Commandant de La Horie (chars Branet, infanterie Dronne) qui pousse ensuite sur Pettonville – Vaxainville puis se dirige vers Vacqueville, son objectif qui ne sera pas atteint ce soir par suite d’erreurs de parcours.
La Section Thévenet de la 12e Compagnie lui sera envoyée en renfort.

Pendant ce temps, le sous-groupement G. {10e Compagnie) enlève Brouville et Merviller puis Montigny. Le sous-groupement Putz, après avoir zigzagué par Hablainville, le carrefour à 2 kilomètres de Brouville, Brouville, ne peut gagner Reherrey directement, le pont de la Verdurette ayant sauté -d’où détour par Vaxainville dont le pont miné n’a heureusement pas sauté.

Des éléments sont laissés pour garder Vaxainville où le Commandant Massu est attendu en vain. Le gros garde Reherrey qui brûle et où le G.T.V. s’installe. A la nuit tombante, la 11e Compagnie est envoyée en renfort au sous-groupement C. qui manque d’infanterie. Nous en manquons aussi car une bonne partie de la 12e montée sur véhicules de récupération n’arrive pas à rejoindre.

Mercredi 1er novembre. Une reconnaissance offensive est poussée à Mignèville pour occuper le village et conquérir une tête de pont sur la Blette.
Confiée au Capitaine de Witasse, elle comprend la S.R.O. avec une escouade de pionniers, la section de chars de La Bourdonnaye, la section Bachy de la 11e Compagnie et 1 H.T. sanitaire avec le docteur Le Mevel.
La progression a lieu au milieu d’un épais brouillard. Le carrefour est atteint vers 10 heures 15.
Vers 11 heures 55, des éléments à pied sont pris à partie par des feux de mitrailleuses venant de Mignèville. Les chars foncent dans le village, un blindé ennemi s’enfuit, deux tués et trois prisonniers sont faits à l’ennemi mais la garnison qui était d’environ deux sections a sans doute’pu s’enfuir à la faveur du brouillard.
Le pont est tenu, mais tout homme qui se montre aux lisières est violemment pris à partie par des feux d’A.A et d’artillerie. Les chars sont vigilants et agissent contre des fantassins essayant de s’infiltrer.

R.B.F.M.
Extrait de : web: Histoire-Lorraine / Brouville

31 octobre 1944
Attaque sur Baccarat. Les objectifs du GTV sont Hablainville, Pettonville, Montigny, Merviller et Vacqueville.

1er peloton. – Débouche de la forêt de Mention avec le Sous-Groupement H avec comme itinéraire Hablainville, Pettonville, Merviller et Vacqueville. Les routes sont toutes minées, cependant la surprise du côté allemand est totale. La réaction allemande se borne à un tir d’artillerie assez nourri qui suivra les colonnes du matin au soir sans presque discontinuer.
Pour commencer le “Léopard” saute sur une mine et déchenille. Pas de blessés. Dantec et son équipage sont laissés à leur sort en attendant un dépannage. Hablainville est pris, le “Lynx” a détruit le 88 Pak qui en défendait l’entrée. Pettonville est pris, le “Jaguar” ayant réglé le sort d’un autre 88 Pak.
Le sous-groupement H. se regroupe après Reherrey. Le pont sur la Verdurette, à Vaxainville a été trouvé intact (on apprendra 38 heures plus tard qu’il était miné par deux énormes marmites, et que plus de 200 véhicules avaient frôlé le piège sans le toucher).
En progressant vers la côte 319 qui se trouve au Sud Ouest de Montigny, le “Lynx” guidé par l’Aspirant Royer se paie le luxe de tirer et d’allumer, en 3 coups de canon à 1000 mètres, un Panther à l’affût après une manœuvre remarquable de rapidité et de précision.
En fin de journée tout le peloton est regroupé aux carrières de Vacqueville.
Le peloton de l’Enseigne de Vaisseau Hinden, sans autre perte que le Léopard déchenille sur une mine, a comme tableau de la journée : 1 Panther et 2 88 Pak.
3e peloton. – Fait le débouché de la forêt avec le sous-groupement Cantarel. Tous les véhicules à roues s’embourbent au cours du déploiement.
Seuls les chars peuvent arriver à Brouville, et l’Enseigne de Vaisseau Barnaud y arrive à pied, sous un violent bombardement d’artillerie.
Leclerc a le poignet sectionné par un éclat. Après la traversée de Merviller, le peloton se regroupe finalement et passe la nuit avec le sous-groupement le long de la route de Montigny.

Reste de l’Escadron. Au sous-groupement P., en réserve du GTV, la journée se passe à suivre, en colonne, des routes poussiéreuses avec de longs arrêts. Quelques coups d’artillerie au passage à Hablainville, depuis longtemps dépassé par le sous-groupement H.
La nuit est passée en DCB à Reherrey. L’escadron renforcé de quelques obusiers de 75 du RMT tient la partie Nord-Est du village.
Nuit agitée, bombardements intermittents et surtout, le thermomètre baisse d’un seul coup de 15 degrés. Froid de canard et gelée.

Baccarat a été pris par le GTD avant la nuit.

 

12e RÉGIMENT DE CUIRASSIERS

              JOURNAL DE MARCHES ET OPÉRATIONS

COMPTE-RENDU des OPÉRATIONS du 3e ESCADRON DÉTACHÉ au SOUS-GROUPEMENT QUILICHINI
(par le Capitaine NOËL)

Source : Chars-Français.net

L’escadron fait partie du Sous-Groupement QUILICHINI, dont les missions successives sont : de prendre Azerailles et la partie Nord-Est, de se porter sur Brouville et Merviller, et pousser une forte reconnaissance blindée sur Baccarat.

31 Octobre 1944.
1er temps: Prise d’Azerailles.
2 actions de diversion et un effort principal doivent avoir lieu à 08H30.
1° – Peloton De COLOMBEL, aux ordres du Lieutenant DEURE avec 2 groupes du Génie, une section d’infanterie, doit aborder Azerailles, par la voie ferrée et la route.
Au départ, un char moyen du Sous-Groupement ROUVILLOIS saute sur une mine et bloque le passage. Le S/Lieutenant De COLOMBEL décide, d’accord avec le Lieutenant DEURE, de foncer sur l’axe.
Une patrouille de 2 chars (FERRANDIS et GARCIA), suivie du S/Lieutenant De COLOMBEL, plus une V.T.T., plus un char moyen, progresse lentement vers Azerailles, le Génie détectant les mines.
À 09H00, le détachement se trouve arrêté par des barricades. Le S/Lieutenant De COLOMBEL et l’Aspirant commandant le groupe du Génie, procèdent à la reconnaissance, protégés par le feu des chars. Les barricades étant minées, un char est attelé avec un cable, recule et, l’obstacle explose. Le peloton reprend sa progression et tombe sur un ponceau détruit, le contourne à travers champs vers la droite, détruit au passage un blockhaus (H.M.G.) L’ennemi fuit vers la Filature.
Le char du S/Lieutenant De COLOMBEL suivi du CLERY fonce vers la filature. Les deux autres chars sont enlisés (pas de crampons). Devant le pont, le S/Lieutenant met pied-à-terre ; le pont est miné et défendu par une mitrailleuse…..abandonnée !
Une ficelle aboutit au pont, à un fourneau ; la traction a cassé la ficelle, mais le dispositif n’a pas sauté. Le LICORNE et le CLERY franchissent le pont et arrosent la Filature d’obus explosifs. Pendant ce temps, les 2 chars enlisés se dépannent.
Je rallie le peloton et lui donne l’ordre de se porter derrière son détachement, qui part en direction de Brouville.
Pendant ce temps avait lieu l’action suivante : je ne suis pas au courant de l’action du détachement LEROY (2ème diversion), sinon que les chars légers ont été obligés de retourner à Ménil-Flin pour entrer dans Azerailles.
Détachement NOËL comprenant :
– 1 peloton de chars moyens – DESFORGES,
– 1 peloton de T.D. – De SIVRY (Lt LACOIN),
– 1 section du Génie – CHEVALIER,
– 1 section d’infanterie – LUCCHESI,
– le peloton de commandement de l’escadron : 2 chars moyens et un 105.
Mission : Se porter par tout chemin sur Ménil-Flin – Hablainville, à la lisière Sud-Est de la Forêt de Mondon, en déboucher à 08H30, et foncer sur Azerailles par la route.
Le détachement débouche de la forêt vers 09H00, à cause d’embouteillages; l’ordre est indiqué plus haut; la section LUCCHESI ayant une partie de son personnel, ainsi que le Lieutenant sur les chars du peloton DESFORGES.
Le groupe De BRIEY – BRETON se porte vers la sortie Sud-Est du village, empêchant la fuite des boches ; le groupe DESFORGES pénètre dans le village détruisant quelques blockhaus, et couvrant la progression de l’infanterie qui nettoie et ramasse les prisonniers. L’action a duré une quarantaine de minutes. Liaison radio excellente, a permis la coopération De COLOMBEL et DESFORGES.
J’envoie un T.D. et une A.M. détruire un véhicule suspect sur la voie ferrée, en direction de Gélacourt ; ils en profitent pour arroser copieusement une cinquantaine de boches qui sont dans le bois 1 km Sud d’Azerailles.
Sur ordre du Commandant QUILICHINI, le mouvement reprend vers Brouville, peloton DESFORGES en tête, avec section LUCCHESI ; puis la section du Génie CHEVALIER, les chars de commandement, le peloton De COLOMBEL remis à ma disposition avec une section d’infanterie et le Lieutenant DEURE, et enfin le peloton KREBS.
Au voisinage de la côte 346, le Lieutenant De La PRESLE, adjoint au Capitaine commandant le 3ème Escadron, profite d’un arrêt de la colonne pour faire, avec l’aide d’un groupe du Génie, 23 prisonniers dont un S/Lieutenant, avec l’armement correspondant.
Progression stoppée en 346 par colonne ROUVILLOIS qui défile vers Gélacourt, puis par Groupement Tactique GUILLEBON qui se porte sur Brouville.
Le peloton DESFORGES subit un violent bombardement d’artillerie, entre le carrefour et Brouville, de 11H00 à 13H00 environ.
Je vais prendre liaison avec le Colonel De GUILLEBON, qui me demande de ne pas amorcer de mouvement avant qu’il n’ai quitté Brouville et Merviller. J’avertis DESFORGES d’avoir à se porter sur Merviller dès que possible, et de s’y installer défensivement.
Le Commandant QUILICHINI, mis au courant de la situation, constitue une colonne aux ordres du Capitaine JOUBERT, comprenant :
– le peloton KREBS en tête, avec une section d’infanterie en appui,
– 1 section du Génie,
– 1 section de mortiers de 75.
Le détachement démarre vers 15H30, dépasse DESFORGES à Merviller et se porte sur Creviller, qui est atteint sans difficulté. Patrouille Adjudant-Chef DESPLANQUES en tête BLOIS II 76 mm, le mouvement reprend vers Baccarat, à travers un défilé bordé d’arbres. À la sortie de ce défilé: une barricade solide, démolie en 10 coups de 76 par le BLOIS II. Quatre prisonniers sont faits, puis 40 Allemands sortent d’une maison et se rendent à l’Adjudant-Chef DESPLANQUES et aux 6 hommes du Tchad placés sur son char.
Suivi par le CHAMPFLEUR du Brigadier-Chef BOFF, la progression reprend, passe sous le pont du chemin de fer et pénètre dans la rue principale de Baccarat. Au bout de 50 mètres, le BLOIS II est touché par un coup de 75 qui ricoche sur la chenille et pénètre par dessous dans le char, tuant le conducteur – Cuirassier DUFRECHOU -, blessant légèrement les occupants et mettant le feu au char.
Le tireur, Brigadier-Chef COSQUER, ayant vu le départ du coup, partant de l’angle d’une maison à 400 mètres, tire deux coups de 76 qui mettent en fuite les servants de la pièce.
Le CHAMPFLEUR se recule en position de tir. Le Lieutenant KREBS, resté au pont en observation, n’arrive pas à prendre liaison avec le Capitaine JOUBERT, commandant le détachement ; par contre, il prend contact avec le Commandant ROUVILLOIS, dont le sous-groupement est arrêté devant Baccarat.
Ce dernier décide d’envoyer en avant les sections LUCCHESI et Mac CLENAHAM. Celles-ci progressent dans la rue principale, trouvant la pièce A.C. abandonnée, capturant quelques boches.
Puis la section Mac CLENAHAM progresse jusqu’au pont sur la Meurthe, tuant au passage l’officier du Génie chargé de faire sauter le pont… qui ne sautera pas.
Elle s’installe en point d’appui dans l’école, avec les 3 chars restant du peloton KREBS, face au pont et face à la route de St-Dié.
Nuit calme malgré tirs d’artillerie. À 08H30, reprise de la progression, section Mac CLENAHAM, peloton KREBS jusqu’au delà du passage à niveau Sud-Est de Baccarat. Pas de résistance. Un point d’appui est installé aux ordres du Lieutenant KREBS.
Pendant ce temps, le Capitaine NOËL se portait sur Merviller, où il récupérait le peloton DESFORGES et installait la défense de Merviller. Deux chars, de la patrouille VINCENT du peloton De COLOMBEL, partaient de Merviller aux ordres du Capitaine LAVERGNE, avec une section d’infanterie, un groupe du Génie et la C.A. sur la Ferme de Grammont, où ils s’installaient en point d’appui.
Violent bombardement par “trains bleus“, Lieutenant DESFORGES blessé légèrement à la tête. R.A.S.
Prisonniers faits : Une centaine, sans compter ceux faits par l’action KREBS.
Pertes amies : Cuirassier DUFRECHOU tué.
Blessés : Brigadier LORENZI, Lieutenant DESFORGES, Adj./Chef DESPLANQUES, Brigadier-Chef COSQUER, Cuirassier CASABIANCA, Cuirassier CHÉLIL.
Matériels :          char 76 BLOIS II détruit
char recovery BUCEPHALE II chenille coupée par mine, récupéré, R.A.S.
camion GMC GIEN radiateur et réservoir essence crevés, récupéré
moto G. et R. réservoir crevé, récupérée.
Gains matériels : 2 canons A.C. de 75, 1 canon de 150, 3 V.T.T., 1 V.L., 1 camion, fusils, pistolets, mitraillettes, mitrailleuses, bazookas.
Pont de Baccarat et de Azerailles.
signé: NOËL

BROUVILLE

 

 

 

 

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