ambiance – octobre 1944

Allez-y les gars

Quand nous partîmes d’Angleterre
Nous étions tous plein d’entrain
Et malgré notre mal de mer
Nous étions toujours aussi bien.
Mais en arrivant à terre

Ce n’était plus le même refrain :
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, on les aura.
Allez-y, ne vous gênez pas
C’est des salauds tous ces gens-là
Rendez-vous compte mon bon monsieur qu’ils nous ont volé tous nos œufs

Allez-y, Allez-y les gars Allez-y, on les aura.
Voici enfin les libérateurs ! Combien vont-ils nous payer le beurre?
Certainement plus qu’les Allemands
Car ils ont beaucoup d’argent
Et tous de s’écrier gaiement : En récupérant notre argent
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, on les aura. Allez-y, ne vous gênez pas
C’est des cochons tous ces gens-là Rendez-vous compte que ces salauds
Nous ont volé tous nos vélos
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, on les aura.
Juste en entrant à Montlhéry
Pendant qu’la bataille faisait rage
Une bonne femme, comme une furie Et nous montrant son étalage
Elle nous dit pleine de venin
Mais allez donc faire ça plus loin
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, on les aura.
Rendez-vous compte bande de salauds
Qu’vous m’avez cassé un carreau
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, on les aura. Allez-y, allez-y les gars
Allez-y, on les aura.
En arrivant à Antony
On nous dit : « Paris est pris, il est pris par les F.F.I.
Oui. mais nous, qu’est-ce-qu’on a pris !
El la foule de s’écrier En nous envoyant des baisers Allez-y, allez-y les gars Vous n’auriez pas une cigarette Allez-y, allez-y les gars
Et une autre pour mon papa
Si nous avions été malins
Nous aurions dit en américain  Allez-y. Foking Papa
Allez-y, on les aura.
A Paris dans tous les endroits C’était nous les nouveaux rois
Il faut avouer qu’c’est plus plaisant
De parler français qu’allemand
Aussi toutes les Parisiennes Nous disaient en se pâmant ;
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, ne vous gênez pas
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, ne vous gênez pas
Rendez-vous compte mon soldat
Qu’avec eux c’était pas comme ça
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, on les aura.
Mais au bout de quinze jours à peine
Qu’on finissait de s’enlacer Les braves gens du bord de la Seine
Commençaient à s’en lasser
Et de chuchoter tous bas : Mais dites donc, qu’est-ce qu’ils foutent là ?
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, ne vous gênez pas
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, ne vous gênez pas
Rendez-vous compte mon bon ami
Que la guerre n’est pas finie
Allez-y, allez-y les gars Allez-y, nous on reste là.
Et c’est en caressant l’espoir
De vous avoir bien divertis
Que nous espérons dans le noir
La grande relève F.F.l,
Et c’est alors que nous crierons
En rigolant dans not’giron
Allez-y, allez-y les gars
Allez-y, ne vous gênez pas
Allez-y, allez-y les gars
C’est des salauds tous ces gens-là,
Mais hélas, ce n’était qu’un rêve
II n’y aura jamais d’relève
Allez-y, allez-y les gars
Allez-y.on les aura… Les pieds gelés.

Chanson créée au 501e Régiment de chars en 1944