WITTERNHEIM
Vendredi 15 décembre 1944
14 décembre 1944: sur la route de Witternheim à Binderheim, un Sherman appuyant un groupe de fantassins
(Collection Colonel Dehen Photo S.C.A.)
26 décembre 1944: prise d’armes avec chars et défilé devant le Général de GAULLE
WITTERNHEIM, 15 DÉCEMBRE 1944
La contre-attaque Habicht lancée par Himmler surprend la 36e division d’infanterie américaine sur le mont de Sigolsheim et à Mittelwihr (nord-ouest de Colmar), dont une partie de la population a été évacuée vers Ribeauvillé et ses alentours.
Quant à la 2e DB, intégrée à la 1re armée depuis le 6 décembre, elle est sous les ordres directs du général de Monsabert, chef du 2e corps d’armée français.
Renforcée du 1er régiment de chasseurs parachutistes du commandant Faure, elle doit exercer une pression au nord du dispositif de la poche de Colmar.
Puis le 12 décembre, elle reçoit l’ordre de renforcer son action de fixation en prenant Witternheim à quelque douze kilomètres au sud d’Erstein, où se trouve le PC de Leclerc qui a dû se rendre à Paris pour prononcer à la radio une allocution en faveur de l’emprunt de défense nationale.
Le groupement tactique de Guillebon, composé d’éléments du RMT, du 501e RCC, du RBFM, du 64e RADB et du 13e Génie, se heurte du 14 au 18 décembre à une unité allemande intacte, entre Witternheim et Bindernheim, et subit de très lourdes pertes en libérant Witternheim.
GUIDE VERT LA VOIE DE LA 2e DB
501e R.C.C.
JÔURNAL d€S MARCHES et ÔPERATIONS
de la 3e Compagnie du 501€ R.C.C.
du Capitaine de BOISSIEU
Situation générale –
Après la Libération de Strasbourg, dès le 24 Novembre 44, les Allemands essaient de reconstituer un front au sud de la ville, à hauteur d’ERSTEIN et de KRAFT, en utilisant les coupures de l°Ill et du canal du Rhône au Rhin.
29 Novembre 1944 –
le G.T.D parvient à libérer deux villages le long du Rhin : GERSHEIM et OBENHEIM tandis que le Sous-groupement DIDELOT s’empare d’ERSTEIN et le G.T.R. libère BENFELD et SAND, puis pousse un Sous-groupement jusqu’à EBERSHEIM, en direction de SELESTAT où il est rejoint par les avant-gardes de la 36e DI US.
L”lll est en crue, la région inondée, le terrain détrempé. Les chars sont liés aux routes et aux chemins où les attendent les antichars et les mines.
La manœuvre en tout-terrain sera impossible jusqu’aux premières gelées.
02 Décembre 1944 –
la 3e Cie est cantonnée à KERTZFELD, petit village à l'()uest de BENFELD.
Le Capitaine BRANET, appelé à l’E.M. de la 2e D.B., transmet son commandement au Capitaine de BOISSIEU, son ancien compagnon de captivé et d’évasion d’Allemagne, qui, lui, a quitté le commandement de l’escadron de protection du Général LECLERC dissous.
Prise d’armes et défilé.
13 Décembre 1944 –
Ordre parvient de libérer WITTERNHEIM (8l<m sud de BENFELD), et de pousser sur BINDERNHEIM, 4km plus loin.
Le Sous-groupement DEBRAY est organisé en deux détachements :
Le 1er, commandé par le Capitaine de BØISSIEU, commandant la 3e Cie, comprend la section DAVREUX, avec les chars Chemin-Des-Dames, La Malmaison, Uskub et Villers-Cotterets, le Groupe Franc, avec l’Aspirant de LA FGUCHARDIERE.
La section CHRISTEN est placée en réserve jusque soit atteinte la route de WITTERNHEIM.
Le 2e détachement placé sous les ordres du Lieutenant DEHEN (en l’absence du Capitaine DRONNE, comprend la section HUOT avec les chars Francheville, Mort-Homme II, Douaumont,
la 9e Cie du R.M.T et la 3e section de la 3/13e Génie.
Mission pour le détachement de BOISSIEU
Manoeuvrer en direction de NEUNKIRCH pour se rabattre ensuite sur WITTERNHEIM dès que le détachement DEHEN aura réussi à dégager la route de ROSSFELD à WITTERNHEIM, minée et obstruée par de nombreuses mines.
WITTERNHEIM est libérée en fin de journée.
Le 12 décembre, mise en place des éléments de la 3e Compagnie pour l’opération sur WITTERNHEIM et NEUNKIRCH, en liaison sur sa gauche le long du canal du Rhône au Rhin, avec un bataillon de parachutistes de la 1ère Armée Française (Cdt MEYER).
Tandis que les chars de la 3e Compagnie progressent dans la plaine inondée et gorgée d’eau par les crues de l’Ill, la 9eCompagnie du R.M.T. prend WITTERNHEIM, démine et dégage la route directe ROSSFELD que les chars de la 3e Cie du 501eR.C.C. utilisent en fin de journée.
Le lendemain, le s/groupement H avec la 3e Cie reprend sa progression en direction du SUD, mais des la sortie de WITTERNHEIM, un violent tir d’artillerie tombe sur les éléments de tête, le MORT HOMME, char de tête, est transpercé par un obus de Panther tiré par un char ennemi qui se trouve à moins de 800 m.: un prisonnier fait quelques instants après, apprend que l’ennemi contre-attaque et a reçu mission de reprendre WITTERNHEIM.
Le Commandant du G.T.V. donne l’ordre d’arrêter la progression et de résister sur place à la contre-attaque allemande, tandis que le bataillon de parachutistes débordera par BINDERHEIM.
Les inondations de l’Ill s’étendent, les chars de la 3e Compagnie sont immobilisés, le front se stabilise, les combats se limitent à un duel d’artillerie auquel les Allemands ajoutent les rockets de 280 dénomrnées rapidement les “Trains bleus”, tant leur bruit rappelle celui du “Paris-Côte d’Azur” lancé à pleine vitesse.
La 3e Cie passera les fêtes de Noël à KERZFELD.
Le réveillon bat son plein et l’accueil des habitants de KERZFELD est au-dessus de tout éloge.
Cependant la revue sera fort correcte, la présence du Chef du Gouvernement, celle du Ministre de la Guerre, ainsi que le froid, font que chacun a repris ses esprits.
Le 3 janvier la 3e Cie franchit les Vosges dans le sens inverse de la progression du 19 Novembre, HITLER a attaqué en LUXEMBOURG, la 2ème D.B. est en réserve, à la demande du Général PATTON, pour agir sur BASTOGNE ou sur BITCHE.
Hiver alsacien avec les fusiliers-marins
Le lieutenant de vaisseau Jacques Guillon, après s’être « échappé » d’un bâtiment de la flotte française immobilisée par Vichy dans la rade d’Alexandrie, commande, au moment de la campagne de France, le 1er escadron de tanks destroyers du régiment blindé de fusiliers-marins, constitué d’engagés de la marine de réserve, mais aussi de fusiliers et marins mis à terre après Mers-el Kébir. Son récit est un témoignage de qualité sur cette unité – « aux chars portant noms de bateaux» – qui comptait dans ses rangs Jean Gabin et l’enseigne de vaisseau Philippe de Gaulle.
La division s’est portée vers le sud, à la rencontre de la lère armée du général de Lattre qui a atteint de son côté Belfort et Mulhouse.
Après des combats à Nordhouse, à Erstein où le « Marsouin » a été perdu, à Gersteim, après l’échec d’une offensive en direction de Bin-dernheim, tout mon escadron est rassemblé à la mi-décembre entre Witternheim et Neunkirch, avec le sous-groupement H.
Le dispositif ennemi s’est puissamment renforcé.
Il y a devant nous, dans les bois de Bindernheim et d’Hilsenheim, des chars lourds, Panther et Jagdt-Panther, qui contrent impitoyablement toute tentative d’attaque et même tout mouvement visible de loin dans cette immense plaine ; et aussi de l’artillerie, cette « magnifique artillerie allemande » chère au colonel de Langlade. Elle est ici omniprésente.
Que démarre un moteur de char, que reviennent les camions de ravitaillement, qu’une jeep se faufile sur la route, c’est aussitôt une dégringolade de 105 fusants et de 88 percutants.
De temps à autre, et ceux-là venus de la rive droite du Rhin, s’y ajoutent des obus de 150 qui projettent de gros éclats.
Nos adversaires ont aussi pris l’habitude de tirer de ces fusées de 280 qu’ils employaient déjà au pied des Vosges, et qu’ici on n’appelle plus maintenant que des «vaches», tant leur meuglement annonciateur rappelle celui des quelques bovidés que nous avons trouvés en arrivant dans ce village.
Si les dégâts qu’elles font sont surtout sensibles sur les toitures, les charpentes et tout ce qui est à découvert, en raison de leur souffle puissant, il faut aussi noter que tout ce qui est paille ou bois sec à proximité prend feu immédiatement.
Alors il a bien fallu organiser la vie puisqu’il fallait durer là.
Les jeeps et les camions ont été envoyés au village de Rossfeld, un peu en arrière, avant qu’ils ne soient tous défoncés ou percés d’éclats.
Seuls les chars et les automitrailleuses sont restés, à l’abri précaire de pans de murs.
Les habitants ont été évacués à notre arrivée, au moins ceux qui restaient et ils étaient très peu nombreux.
Ils ont mis en liberté les quelques vaches qu’ils tenaient dans les caves pour nous laisser la place, et maintenant elles errent dans les champs alentour et parfois font sauter une mine.
Ils nous ont fait cadeau de leur basse-cour et de leurs provisions. Ils ont emmené tout ce qu’ils pouvaient emporter, ils ont abandonné leurs maisons déjà bien ébranlées, et ils ont quitté le pays sans une seule fois se plaindre. Deux hommes seulement sont restés, deux vieux dont l’un est le maire, mais on ne les voit pratiquement jamais.
Nous sommes nombreux à Witternheim ; il y a là le peloton de chars de Christen; la neuvième compagnie du Tchad, dont les pertes ont été comblées par de nouvelles recrues aussi espagnoles que les vieilles troupes ; mon escadron tout entier dont le premier peloton est à Neunkirch ; les précieux observateurs de l’artillerie, et le commandant Debray et son minuscule état-major.
Il m’a demandé de faire la popote avec moi et j’en suis ravi.
Nous allons nous mettre à table autour d’un odorant civet de lièvre quand tout à coup le meuglement sinistre des vaches se fait entendre, et il ne s’écoule pas cinq secondes que ne retentissent, tout près de nous et au-dessus de nous, les explosions.
Dans un tumulte effrayant le toit dégringole sur le plafond de la salle à manger, lequel nous tombe aussitôt sur la tête.
Finies les agapes, à la rue le civet, nous nous contenterons de rations aujourd’hui.
Comme beaucoup, nous avons cru au début que nous pourrions vivre dans les maisons, mais à mesure qu’elles sont davantage touchées, il faut descendre dans les caves, qui sont bien aménagées, confortables et spacieuses depuis qu’elles sont débarrassées des monceaux de betteraves qui les emplissaient.
Le froid aussi est devenu notre ennemi, car l’hiver est là.
Brusquement il fait cinq degrés puis six autres au-dessous de zéro, et en plein air il ne reste que les veilleurs indispensables, qu’il faut souvent relever, et qu’il ne faut jamais laisser seuls.
Au petit jour, comme le soir avant la nuit, je fais à pied le tour du village, voyant chaque officier dans son réduit, discutant avec chaque guetteur, chaque chef de char, observant avec eux en détail le paysage de champs et de pâtures, figé et vide, qui s’étend jusqu’aux bois où est tapi l’ennemi, m’arrêtant parfois plus longtemps que je ne voudrais parce qu’un caprice d’en face fait pleuvoir des 88 sur ma route.
Un matin arrive l’artilleur du groupement qui annonce qu’il va essayer de nouveaux obus américains.
Ils ont ceci de particulier qu’il y a dans la fusée un petit radar qui commande l’explosion à quelques mètres du sol.
Ainsi est résolu le problème du tir fusant, infiniment mieux qu’avec les procédés de réglage anciens.
Mon âme de canonnier reprend le dessus : je vais observer le premier tir qui va être exécuté une heure plus tard sur un objectif bien à la vue de Witternheim. La batterie est à deux ou trois kilomètres derrière nous et je suis prévenu du départ des premiers coups.
Au-dessus de ce bouquet d’arbres et de broussaille qui masque, pensons-nous, un ou deux canons antichars, je guette l’apparition des gros flocons noirs qui vont saupoudrer de mitraille tout ce qui est dessous. Mais je ne vois rien du tout. Au bout d’un moment je rentre au P.C., déçu qu’on ne m’ait pas prévenu du changement d’objectif.
C’est le soir que j’apprends la vérité.
Le tir a commencé comme prévu, les six canons de 105 tirant à la fois un obus muni de « fusée de proximité».
Mais la batterie se trouvait derrière un rideau de peupliers, et les obus sont passés, dans leur trajectoire de départ, « à proximité» des hautes branches, et ont explosé à 150 mètres des artilleurs ébahis. Il faudra recommencer dans d’autres conditions.
Un coup répondant à l’autre, nous en arrivons petit à petit à prévoir les réactions ennemies, mais je dois dire que nous, Français, n’avons jamais été capables d’entendre le démarrage d’un de leurs moteurs, à croire qu’ils profitent mieux que nous du vent d’est, frigorifiant, qui ne devrait avantager per-sonne.
Nous avons un après-midi la visite du capitaine de Boissieu et c’est par lui que j’apprends qu’il va remplacer Branet au commandement de la 3e compagnie du 501e. Nous le promenons de l’extrême pointe de Witternheim, tenue par Christen, jusqu’à Neunkirch où règne Hinden.
Halte sur la route ; ma jeep est camouflée derrière un buisson et nous mettons pied à terre.
Il y a le commandant Debray, de Boissieu, Gabillard et moi.
Il est l’heure d’un bombardement que doit effectuer un groupe de Thunderholt sur un massif boisé à 1 500 mètres de nous, et là où nous sommes la visibilité du but est excellente.
Les 15 ou 20 avions tournent en rond au-dessus de nous, et ils attendent le fumigène blanc que vont envoyer nos artilleurs pour marquer le point central du massif à battre. Et voilà que ce fumigène éclate au milieu du bois, et les Thunderholt font chacun à leur tour leur piqué, mitraillant et lâchant des paquets de grenades attachées en chapelet.
Absolument imprévu, un second fumigène blanc se lève entre nous et le bois ; et tout naturellement les avions raccourcissent leur tir jusqu’au moment où l’un d’entre d’eux aperçoit ma jeep et pique dessus, suivi par deux autres.
Par quel miracle, rampant entre cailloux et brins d’herbe, puis courant comme des fous pour gagner une providentielle casemate à cent mètres de là, réussissons-nous à sortir vivants de l’aventure ? Dieu seul le sait, comme il sait pourquoi ma jeep, percée d’éclats, a conservé intacts son moteur et ses quatre pneus. Il est bon de dire que le deuxième fumigène a été tiré par les Allemands.
Une contre-attaque allemande a lieu avec un bataillon d’infanterie, appuyé par une vingtaine de chars qu’on a parfaitement entendus, mais qui ne se sont pas montrés.
Le piège était un peu gros, c’est pourquoi aucun de nos chars ou de nos destroyers ne se démasque, et les fantassins sont arrêtés par un violent tir d’artillerie que les observateurs dirigent à l’œil depuis les avant-postes, et qui les plaque définitivement au sol à quatre cents mètres de nous.
A un moment le maître Sparfel aperçoit la silhouette d’un Jagdt-Panther à 1 000 mètres de là, derrière un buisson.
Il fait avancer l’Epervier de trois mètres. Trois coups de canon au but, et l’Epervier retourne à l’abri de son mur. La contre-attaque allemande a bien échoué.
Venant du nord une nouvelle offensive allemande, moins ambitieuse que celle des Ardennes, se déclencha le 31 décembre menaçant Saverne et l’Alsace. Ce fut pour la division l’occasion de repasser le col du Dabo et de s’en aller gagner des positions d’attente dans la région de Sarre-Union.
La neige couvrait toute la région et un grand froid sévissait alors, un froid profond, rigoureux, qui semblait avoir retiré toute vie des villages et des campagnes.
Dieu… qu’il était pénible de rouler, même à faible allure, dans ces véhicules de ferraille qui semblaient faits de glace coupante et dure.
Et rouler était parfois un rêve hors de portée.
Sans que rien ne pût le faire prévoir, un char décelait tout à coup, à travers ses chenilles, une déclivité qui avait échappé à l’œil du conducteur, et, à toute petite vitesse, il se mettait en travers, tournait doucement sur lui-même et s’en allait librement en glissade, jusqu’au moment où un arbre, un tas de fumier ou une maison l’arrêtait.
Parfois il n’y avait rien et la course se terminait mollement, ou brutalement, par une chute dans un fossé. Et ces choses arrivaient aussi à l’arrêt, moteur stoppé, pendant que l’équipage préparait son lit dans une grange ou chauffait son déjeuner.
Il en était de même pour les véhicules à roues. Et sur le verglas, le givre, la glace ou la neige gelée qui recouvraient routes et chemins, les hommes eux aussi titubaient, et faisaient penser à ces patineurs novices qui de-viennent comiques à force de se relever pour retomber sur les fesses ou sur le ventre.
Et cependant il était possible de dormir confortablement en plein air dans un trou creusé dans la neige, bien enveloppé dans sa capote, une couverture autour des jambes, par vingt degrés au-dessous de zéro, à condition, qu’il n’y ait pas de vent.
Il était réconfortant d’ingurgiter debout une tasse de chocolat brûlant, d’avaler sans respirer deux ou trois boîtes de « meat and beans », de croquer des sandwiches faits de pain de guerre et de tranches de lard cru, et de couronner le tout par une grande lampée de schnaps dont les populations nous gratifiaient généreusement.
Et il était exaltant de se sentir en parfaite santé, et un peu méprisant pour ceux qui se plaignent facilement d’avoir froid aux pieds.
De Eschwiller, village aux trois quarts détruit, où était mon cantonnement, je m’étais rendu à une trentaine de kilomètres de là, à Achen, pour y reconnaître les lieux que mon escadron aurait à défendre le cas échéant, et sans esprit de recul disait l’ordre reçu le matin même. C’était un paysage triste de bois et de vallons, immaculé de givre et de neige, où les vues s’étendaient à deux ou trois mille mètres, ce qui était fort satisfaisant.
Le général Leclerc était passé au moment où je terminais ma reconnaissance des lieux et il avait fait quelques pas avec moi sur la neige glacée tandis que je lui montrais les emplacements prévus pour mes destroyers.
Il s’était montré satisfait et, après quelques questions de détail, il m’avait dit à brûle-pourpoint:
— D’ailleurs je n’ai pas de craintes avec vous.
Je l’avais regardé et il avait dû deviner la surprise que me causaient ces paroles, car il avait ajouté :
— C’est bien connu, les marins ne reculent que si on leur en donne l’ordre.”
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