COSSÉ-le-VIVIEN – (Mayenne)

 

COSSÉ-LE-VIVIEN
Km= 262

 

 

Mardi 8 août 1944

 

 

 

 

II/RMT

 

Vers la Sarthe

Le 8 août à 16 heures parvient l’ordre de se porter à la Suze, à 25 km au sud-ouest du Mans.

A 17 heures, le mouvement reprend par Saint-James, Antraîn, Saint-Aubin-du-Cormier, Vitré, Cuillé, Cossé-le-Vivien, où sont faits les pleins le 9 à 01 h 30 ; puis Château-Gontier, Grez-en-Bouère, Bouessay, arrêt à 11 h 30 sur la route de Sablé à Evron.

Ce long déplacement de nuit, tous feux éteints, au milieu des convois américains, se passe sans incident, dans l’ordre : section de reconnaissance, état-major, 6e, Compagnie d’Accompagnement, 5e, Compagnie Hors-Rang, 7e.

Les acclamations des populations qui ont reconnu des Français – – tous ces villages n’ont pas souffert de la guerre —, le beau temps, les nombreuses rasades, à jeun, de calva et de cidre, offertes par les civils à l’occasion des arrêts, contribuent à créer un enthousiasme débordant et une ambiance dont se souviendront les survivants.

A 13 heures, départ de la section Gauffre de la 5e, pour protéger la Compagnie du Génie chargée de l’établissement des ponts sur la Sarthe, qui doit être traversée dans la nuit du 9 au 10.

La prochaine zone d’attente pour le bataillon est fixée à Rouillon, où se trouve le Poste de Commandement du Groupement Tactique Langlade, trois kilomètres à l’ouest du Mans.

 

(7 ans avec LECLERC – Jacques Massu – Plon – 1974)

 

 

 

Le 6 août, les Américains sont annoncés dans la ville.
Les Allemands, pris en tenaille, se constituent prisonniers.
Le soir, les habitant fêtent la délivrance, aux côtés de leurs libérateurs.

En ce début août 1944, les habitants sentaient que les choses changeaient. Les Allemands présents dans la ville devenaient fébriles. « On les sentait affolés », raconte Michel Doreau dans son ouvrage. (1)

Le 10 juin, à 8 h, il y avait déjà eu le bombardement de la gare où un convoi de citernes, venant de Longuefuye, était stationné. Une des citernes avait été touchée et deux femmes, atteintes par des éclats d’obus, étaient décédées. D’autres bombardements ont suivi, le 14 juin et les 4 et 28 juillet, au cours desquels plusieurs bombes sont tombées à la distillerie et près du pont de la voie ferrée. Le 12 juillet, un séminariste, circulant sur une charrette, est tué à son tour.

Dans le même temps, de nombreux réfugiés normands fuyant les batailles du débarquement, arrivent à Cossé. Accueillis chez l’habitant, c’est plus de mille repas qui leur sont servis, trois fois par jour. Le 2 août, des inconnus se présentent dans une ferme et fusillent un homme.

De jeunes Cosséens décident d’agir et de prendre les armes. Le 4 août, en fin de matinée, ils font quatre prisonniers allemands. Des bagarres éclatent et les Allemands deviennent de plus en plus nerveux. Le 5 août, le maire, Albert Joseph, reçoit une balle dans le mollet.

À la Rousselière, la présence de huit Allemands est signalée, sans armes. Les résistants cosséens, s’y rendent, décidés à les faire prisonniers. C’est une fausse information. Une échauffourée éclate, les Allemands tirent. Dans l’action, Paul Bigeon, chef de gare à Cossé, est tué. Deux autres de ses camarades sont blessés.

Le 6 août, les Américains sont annoncés, approchant du bourg. Nombre d’Allemands s’enfuient. La population, entre joie et désespoir, prie. « Je n’ai jamais vu prier avec autant de ferveur », déclare dans son témoignage Claude Lemonnier, un réfugié. Vers 17 h, les Américains entrent dans la ville par les routes de Laval et Loiron. « On entendait pétarader de partout »,déclaraient les témoins de l’époque. Une maison est brûlée, une autre éventrée par un obus. Les Allemands pris en tenaille, se constituent prisonniers. Cinq Allemands seront tués dans la libération de la ville, ainsi que trois Américains. Cossé-le-Vivien est libre. Le soir, la population est en liesse, on chante, on danse avec les libérateurs, qui distribuent chewing-gums et cigarettes.

A la Chevillère, route de Méral, une stèle est érigée en l’honneur des soldats américains. Une autre à Cosmes, à l’endroit où Paul Bigeon fut abattu. En décembre 1944, deux rues de Cossé seront renommées rue de la Libération et rue Paul Bigeon.

Ce dimanche, à 11 h, une cérémonie aura lieu au monument aux morts, suivie d’une autre au monument américain, à la Chevillère. Un vin d’honneur sera offert par la municipalité, à la salle des associations.

 

(1) Un gros bourg se raconte, Michel Doreau (ancien maire de Cosséle-Vivien), aux Éditions Siloé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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