67520 – MARLENHEIM – (Bas-Rhin)



MARLENHEIM

Km=1089 

Jeudi 23 novembre 1944

 

 

 

 

 

23.11.1944 : la petite Jacqueline Goepfert, venue de Strasbourg pour fuir les bombardements,
pose en Alsacienne sur le char des libérateurs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA LIBERATION DE WASSELONNE LE 23 NOVEMBRE 1944
Par Louis YVARS, matelot au 1er Escadron, 1er Peloton

 

Le lieutenant DYVORNE, en remplacement du Capitaine PAULY, en permission, nous donne l’ordre de nous diriger sur la route de SAVERNE à STRASBOURG.
C’est le matin environ 9h ou 9h30, on débouche sur la Nationale n°4.
A ce moment là, ça tire sur nous, on ne voit pas d’où ca vient.
Mon chef, le Maître dont je ne me souviens plus le nom qui remplace le second-maître Raymond BOULEAU en permission, m’indique d’orienter la mitrailleuse sur la droite car il aperçoit deux Allemands qui tirent sur nous, j’ouvre le feu, un est touché, l’autre se cache.
Mon chef me confirme que je les ai bien touchés; ça tire toujours sans que nous puissions savoir d’où ca vient.

A ce moment là, une bordée de 88 m/m arrive; un arbre est touché à droite, l’autre obus se perd dans la nature, on s’arrête sur le côté gauche de la route; mon chef regarde à droite, moi à gauche.
J’aperçois à environ 150m au plus des buissons qui bougent, j’ouvre le feu sur les buissons; les allemands commenent à sortir, l’un d’entre eux prend une rafale et s’écroule. Les autres prennent la fuite; malheureusement tous n’ont pas cette chance.

Le Colonel REMY me fait appeler et me tape sur l’épaule pour me féliciter, et me dit :”bravo mon petit”.
DYVORNE me dit : merci YVARS.

On entre dans WASSELONNE par des ruelles avec DYVORNE en tête : rien à signaler, on ressort par la rue principale pour déboucher sur la nationale n°4; l’escadron en ligne, nous nous arrêtons pour casser la croûte.

Lorsque nous repartons, au bout de 400 mètres, le drame ! l’AM de l’Aspirant de SAZILLY est touchée par un tir de lance-roquettes, de SAZILLY et LECORRE sont tués, le conducteur est grièvement blessé, le radio s’en tire indemne. Nous ouvrons un feu d’enfer et effectuons une patrouille.

Les allemands ont disparu; on s’arrête à WANGEN qui se trouve à 3 km de WASSELONNE sur la droite.
DYVORNE nous envoie en patrouille avec “Nid de Pie”; rien à signaler !
Nous passons la nuit à WANGEN, où l’habitant nous accueille chaleureusement.
A la fontaine du village coule le vin du pays.

L’OPERATION LIBERATION DE WASSELONNE EST TERMINEE

YVARS

Cette action vaudra à Louis YVARS la citation suivante :
“Le 23 novembre 1944, le matelot S/P YVARS Louis mitrailleur de l’AM NID DE PIE a, par son feu ajusté, détruit les éléments d’infanterie résistant à l’entrée de WASSELONNE”.
Signé LECLERC

 

(Source:  https://2db.forumactif.com/t2074-wasselonne-bas-rhin)

 

 

 

 

DANS STRASBOURG
par Gabriel LEGOFF – ler Esc. 4e Peloton

 

En ce qui concerne le 4e Peloton du 1er Esc., apres une nuit passée dans une grange, embarquement dans les scout-cars, direction ROMANSVILLERS.
Un T.D. nous précédant vient dc stopper à une centaine de metres de
l’entrée de ce village, un barrage obstruc la rue principale.
Sur notre droite et légèrement en contre-bas, un chemin
contourne le village, franchit une rivière au moyen d’un pont que nous cachent des buissons ; soudain une déflagration, une AM (que je suppose être Pirate II) avant emprunté cet itinéraire, vient d’encaisser un coup de “Panzer faust”.
Nous sommes en alerte et assistons à l’évacuation d’un blessé sur une jeep.



L’ordre vient d’étre donné par Monsieur l’officier CAVARO de nettoyer les premières maisons, de controler le barrage (mines) ainsi que de le détruire, travail rapidement mené ; pas de résistance, nous faisons deux prisonniers et continuons à investir le village.

Renseignés par les habitants du départ des Allemands, nous reprenons la route en direction de WASSELUNNE que nous traversons sans accrochage (pour ce qui nous concerne).

En cinquième position sur cette route qui nous mène en direction de WANGEN, MARLENHEIM, bordée à gauche d’un talus et d’un bois, à droite de prés, deuxième explosion, une autre AM vient d’encaisser elle aussi un coup d’antichar, deux morts : l’aspirant de SAZILLY et le Q.M. LE CORRE.

Après une légère halte, nous repartons vers WANGEN.
A l’entrée de ce village, renseignés par un jeune
Alsacien, nous faisons, après une courte poursuite, prisonniers deux officiers dont le commandant de la place et un adjudant. Nous ne pénétrons pas dans le village, ordre de faire demi-tour en direction de MARLENHEIM que nous libérons sans résistance.

Monsieur l’Officier CAVARO donne l’ordre au Second-Maître BRUNSTER d’établir avec le scout-car DIXMUDE un bouchon à la sortie de ce village sur la route menant à STRASBOURG (ville distante de 25 km).
Notre chef, lassé d’attendre, prend la décision de monter par un chemin de terre au sommet d’une colline, se trouvant sur notre gauche, pour avoir une vue d’ensemble de ce secteur.

Contournant un buisson, nous surprenons quatre Allemands en position de tir, derrière un F.M.
Notre conducteur, le Q.M. Michel BUFORT, accélère et l’écrase,
ainsi que deux Allemands. Nous faisons prisonniers les deux autres.
Nous sommes sur le plateau garni d’arbustes et de buissons et aussi, à notre grande surprise, d’Allemands qui tentent de rejoindre leur pays en ayant comme repère la flèche de la cathédrale de Strasbourg, que nous avons nous-mêmes la surprise et la joie d’apercevoir dans le lointain.
Nous ouvrons le feu et après une demi-heure de combat, nous réduisons au silence les armes automatiques ennemies, tuant une douzaine d’Allemands et faisant prisonniers le reste de la section avec son chef, soit 22 hommes et 4 officiers.
La nuit commence à réduire notre visibilité.
Après avoir remis nos prisonniers, nous prenons la direction de
WANGEN où nous passons la nuit dans la salle à manger de Monsieur le curé.
Kénavo ! Demain sera un autre jour…

P.S. L’Aspirant de SAZILLY, ainsi que le Q.M. LE CORRE ont été tués après WASSELONNE sur la nationale
(sortie Sud-Est) en direction de WANGEN, MARLENHEIM, STRASBOURG. Un petit monument indiquait l’endroit.

 

 

J.M.O.    III R.M.T.

 

Mercredi 22 novembre.

Aujourd’hui est l’anniversaire de l’entrée des troupes françaises à Strasbourg enn 1918. Nous ne pourrons sans doute pas renouveler cet exploit les armes à la main mais l’attaque pourtant semble imminente…

Vers 11 heures, une patrouille chars-infanterie commandée par le Lieutenant Garage se rend à Romanswiller où elle capture quelques prisonniers.
Elle ne dépasse pas la scierie où un certain nombre d’Allemands se sont réfugiés. Un tir de la 32e Batterie est réglé sur la scierie.

Dans la soirée, le sous-groupement se déplace sur Singrist d’où le mouvement sera repris plus facilement.
Les renforts sont répartis entre les compagnies: malgré l’imminence de l’engage­ment, il n’est pas possible de les conserver en détachement.

La 11e Compagnie rejoint le sous-groupement en échange de la 10e Compagnie qui rejoint le sous-groupement Cantarel.

L’ordre d’attaque sur Strasbourg est donné par le G.T.V.
La progression aura lieu sous la forme de 3 colonnes marchant concentriquement sur la ville.
Le sous-groupement P. sera en position centrale ayant le Commandant Cantarel à sa gauche et le Commandant Debray à sa droite.


Jeudi 23 novembre.


Réveil avant le jour. Mise en place relativement laborieuse en raison de la nuit et  du mauvais temps.
L’itinéraire a été débloqué en partie par des patrouilles de !’Escadron de Spahis Da.

A 7 heures, la colonne s’ébranle dans l’ordre suivant:

1er élément au commandement du Capitaine de Witasse
S.R.O. du Bataillon
Section Franjou (11e Compagnie) et Section 2/501 Richardet
Section du Génie Melenotte, Section de la 12e Compagnie Vitrac, le P.C. et les T.D.

2e élément au commandement du Capitaine Comte
Section de chars La Bourdonnais (2/501) Section d’infanterie Chanteux (11e Compagnie)

3e élément au commandement du Capitaine Troadec
C.A. Ill – 1 /2 Section sanitaire Section de chars Michard (2/501)

Vers 9 heures, la colonne arrive en vue de Honengoefft (itinéraire Jetterswiller, Zehnacker).
Les chars de tête ouvrent le feu avec succès sur des véhicules qui apparaissent sur la route.

Des coups d’anti-chars sont tirés sans succès par un ennemi placé sans doute aux lisières de Wasselonne.
Pas de casse chez nous.

La progression reprend par Willgottheim, Neurgartheim, Schnersheim lisières N.E. de Fessen­heim et de Hurtigheim.

A Ittenheim, 1 motard ennemi est abattu et quelques prisonniers capturés à Achenheim.

Au débouché de Oberschaeffholsheim, la S.R.O. est prise à partie par des bazookas et des mitrailleuses.
Deux chars se placent en tête et la Section Franjou met pied à terre.
Nous approchons du fossé antichar; à ce moment, l’ennemi fait sauter la route.

Le “Broakway” du Génie est appelé en tête et entreprend avec des sapeurs d’établir une passerelle.
Ce travail .est effectué dans des conditions difficiles; en effet, le Fort Kleber, situé à quelques centaines de mètres est toujours occupé.
De nombreux coups de bazookas, de mitrailleuses et surtout de fusils sont tirés par la garnison du Fort qui n’est qu’en partie neutralisée par les chars et les mitrailleuses de la Section Franjou.

Les pertes amies sont relativement élevées: un chef de char est tué, le Lieutenant Pailleret, !’Aspirant de Soucy et !’Aspirant Melenotte sont blessés.

A 12 heures, le franchissement de la passerelle commence. L’ennemi tire toujours. Chacun baisse plus ou moins la tête en passant.

En tête, derrière la S.R.O., la Section Vitrac (12e Compagnie) a remplacé la Section Franjou et nettoie Wolfisheim où plusieurs bazookas sont neutralisés

Le passage des ponts d’Ekbolsheim s’effectue sans difficulté malgré leur peu de solidité.

A hauteur de la fabrique, le char de tête ouvre le feu sur une batterie ennemie semblant être du 77 et tirant sur la route : la batterie est neutralisée ou détruite; une trentaine de prisonniers sont faits.
La progression reprend dans les faubourgs de la ville où de temps en temps la colonne essuie des coups de feu.

Parvenu à Neudorf, un char détruit encore un canon antichar.
La liaison est prise, après le passage Place de la Bourse, avec le Sous-Groupement Rouvillois au Port intérieur, puis avec le Sous-Groupement Debray parvenu à l’aérodrome.
La mission du Sous-Groupement Putz est remplie. Les éléments s’instal­lent pour la défense de Neudorf.

Au cours des engagements qui ont amené la colonne à Strasbourg, les pertes subies par nous ou infligées à l’ennemi sont les suivantes :
Pour le Sous-Groupement seulement :

Nos pertes – 1 char (Petitmont)
2 Half-Tracks détruits
Plusieurs H.T., Jeeps et G.M.C. sérieusement endommagés Environ 10 tués et 20 blessés.

Pertes ennemies – 5 antichars dont au moins 3 de 75
1 batterie de 4 pièces de 77
Environ 50 bazookas et 25 mitrailleuses
1 chenillette
Plus de 100 voitures et camions de tous modèles
Environ 150 tués et 200 prisonniers.

 

Le 23 novembre 1944, heure par heure

1 h.- L’ordre écrit de l’état-major américain acceptant l’attaque sur Strasbourg arrive à la division. Le général Leclerc, commandant de la 2e DB, a tout fait pour éviter d’être obligé de progresser avec le 7e corps américain.
3 h.- Les unités reçoivent l’ordre final de la division.
6 h 30.- Les cinq sous-groupements chargés de prendre Strasbourg – Rouvillois, Massu, Cantarel, Putz et Debray – partent simultanément par cinq itinéraires différents. Plus au Nord, Dio couvre la division, au Sud c’est Rémy qui assure cette tâche.
8 h.- Le plus rapide sera Rouvillois, par l’itinéraire nord. Sa colonne, entraînée par le char Evreux, traverse Hochfelden en trombe. 8 h.- Place de la République à Strasbourg. Le gouverneur militaire allemand de Strasbourg, le général Vaterrodt, reçoit un mystérieux coup de fil. Il décide de quitter le palais du Rhin et de s’enfermer avec 600 hommes dans le fort Ney, entre Strasbourg et La Wantzenau. Court face-à! -face à Brumath
8 h 15.- Brumath. La colonne de Rouvillois rencontre un convoi allemand, qui s’enfuit après un court combat. 8 h 30.- Vendenheim. Pris par surprise, les sapeurs allemands n’ont pas le temps de faire sauter le pont de chemin de fer et celui de la Marne-au-Rhin, atteint par le sous-groupement de Rouvillois.
8 h 45.- La colonne blindée de Briot aborde la ceinture des forts. Pour elle, c’est le Desaix. Sur la crête, elle tire au canon de 105, et dégage la route au 75 et à la mitrailleuse. La résistance ne dure pas.
9 h 15, dans Schiltigheim –
9 h 30, place de Haguenau
9 h 15.- La colonne de Rouvillois est dans Schiltigheim.
9 h 30.- Les quatre autres sous-groupements sont freinés par les forts de défense de Strasbourg : Massu devant le fort Hoche, Cantarel sur le fort Pétain, Putz sur le Kléber et Debray sur le Joffre.
9 h 30.- Le sous-groupement de Rouvillois arrive place de Haguenau, à Stras! bourg.
9 h 35.- La colonne franchit la place de Pierre. Le maréchal-des-logis chef Janier, sous l’ordre de Rouvillois, lance à la radio le message « Tissu est dans iode » qui marque l’entrée des troupes françaises dans Strasbourg. Juste après, le char Le Metz fait sauter un camion de mines allemand : l’explosion fait aussi des victimes civiles et incendie deux immeubles boulevard Poincaré.
9 h 40.- Pont de Pierre. Robert Fleig, un civil qui a guidé la progression, conseille d’avancer en deux colonnes vers le pont de Kehl : au Nord par l’axe avenue des Vosges – avenue de la Forêt-Noire vers le pont d’Anvers ; au Sud par la cathédrale et la place de la Bourse jusqu’au pont Vauban. Pour le général Marc Duvot (2), c’est le lieutenant-colonel Langlade qui a ordonné : « Le pont ! » Place Broglie
9 h 45.- Place Broglie. L’Evreux débouche face à une traction noire occupée par deux hommes de la Gestapo. Une rafale de mitrailleuse tue les deux ! hommes et la voiture s’écrase contre la maison natale de Charles de Foucauld. Rouvillois veut le gouvernement militaire installé au palais du Rhin.
10 h 30.- Château du Birkenwald. Leclerc reçoit, enfin, le message de Rouvillois et se met en route.
11 h.- Les détachements envoyés au Sud, Briot et Lenoir, arrivent au pont Vauban à travers de nombreux fuyards, qui se précipitent vers Kehl. Ils font 800 prisonniers.
11 h.- Wolfisheim, fort Kléber. Putz franchit les fossés antichars sous le tir du fort. La route lui est ouverte vers Koenigshoffen.
11 h : Illkirch-Graffenstaden 11 h.- Illkirch-Graffenstaden. Les premiers éléments de la colonne Debray se regroupent devant l’église.
Vers 11 h.- Au Nord, le détachement Josse descend l’avenue de la Forêt-Noire. Le char Le Terrible est touché par un obus peu après le boulevard de la Marne. Le peloton Josse continue vers le pont d’Anvers et fait 250 prisonniers. Rouvillois à l’entrée ! du pont, à pied, crie aux Allemands : « Rendez-vous ! » Le pont du Petit-Rhin est atteint à midi.
Village mitoyen du Rhin, La Wantzenau fut évacuée pour un an à Saint-Yrieix-la-Perche, une bourgade du Limousin. La Wantzenau est liée à la libération de Strasbourg par deux faits historiques : – un wantzenauvien, Albert Zimmer, tué dans son char au port du Rhin lors de l’avancée en direction de Kehl. – la traversée du pont de l’Ill à La Wantzenau par le Général Leclerc pour contraindre le général Vaterrodt à signer la reddition allemande dans la forêt de La Robertsau le 25 novembre 1944.

Source: La Libération de LA WANTZENAU – www.geocaching.com

 

 

Le Monument sur la RN 4

 

 

 

MARLENHEIM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve Place de la Liberté, à côté du monument aux Morts