DARNEY (Vosges)


DARNEY

Km=925 

Jeudi 14 septembre 1944
www.2eDB-LECLERC.fr / BATAILLE de DOMPAIRE
 

 

Automitrailleuses M8 37 mm & Half-Track du 1er RMSM (Vosges 1944)

 

 

 

– 12 septembre : Massu délivre Vittel, qui est occupé par 500 à 600 allemands (46 seront tués, 284 faits prisonniers).

Les éléments de reconnaissance de la 2ème DB, constitués par les Spahis marocains (RMSM) du Lieutenant-Colonel ROUMIANTZOFF , couvrent le sud de la progression de la 2ème DB.
Le Groupement ROUMIANTZOFF fait bouchon au sud de RIAUCOURT, DARMANNES, CONSIGNY, HUILLIECOURT, ROCOURT, DOMBROT le SEC, THUILLIERES et ESLEY.

Il est accroché à Darney (ROUMIANTZOFF signale des chars légers mais ne voit pas les chars lourds venant de Bains –45 chars lourds, quelques canons, 300 à 400 hommes et des éléments de reconnaissance-… et qui s’installent pour la nuit du 12 au 13 dans les bois entre la Forge Kaitel et Jésonville –Manneçon-).
Roumiantzoff installe son PC à Sans-Vallois (Massu est à Valleroy le Sec, le PC du GTL est à Thuillières).
Ses chars sont en position au point de vue face à Lerrain et Jésonville
Dans le même temps, le commandant Minjonnet laisse Massu prendre Vittel et fonce vers Ville sur Illon par Dombrot, Vivier le Gras, Provenchères, St Baslemont, Thuillières, Dommartin, Sans Vallois, les Vallois, Pont les B, Lerrain, où un détachement allemand est surpris en train de jallonner un itinéraire depuis Darney.

– 13 septembre : les chars allemands (45 chars lourds et 300 à 400 hommes) stationnés près de Maneçon sont ravitaillés.
Ils ressortent de la forêt à Jésonville (chemin de Dombasle) pour lancer une contre-attaque sur Ville sur Illon où se trouvent le PC du GTL et Minjonnet. Cette contre-attaque est contrée … avec un peu de chance.
Ils rejoignent Damas/Dompaire, où se trouve le reste de la 112ème Panzer Brigade venue d’Epinal.
Les forces sont disproportionnées : 90 chars allemands contre 29 chars français (+ 19 en appui).
Les forces allemandes se retrouvent néanmoins coincées dans une vallée, sans armes antiaériennes.

La 2ème DB (Massu et Minjonnet), appuyée par 6 avions US, écrase la division allemande : 65 chars allemands et 24 canons sont détruits à Dompaire et Damas. 300 à 400 allemands sont tués (plus de 1000 blessés) .

C’est la perte la plus sévère pour l’armée allemande en une seule journée en Europe.

– 14 septembre : Darney n’est pas encore libéré.
Des formations ennemies y sont signalées.
Roumiantzoff tire sur Darney depuis le point de vue et Dombasle.
Le 1er peloton et le 3ème du 2ème Escadron du RBFM, commandé par le Lt de Vaisseau Guillon (les « fusillers marins de Leclerc », unité de tanks destroyers ) occupent Bonvillet.
Les allemands sont à la Forge Kaitel.
Le fusiller marin Kleinlein, qui a déjà reconnu à pied Forge Kaitel, arrive bon premier à Darney et ne trouve personne.
Tout le peloton porté suit, et est rejoint 20 minutes plus tard par l’avant-garde blindée du 1er escadron (LT de Vaisseau Pauly), passé par Jésonville.

Reconnaissance d’Attigny à Monthureux (qui sera réinvesti par 200 fantassins allemands 1/2h plus tard…).
Accueil enthousiaste partout.
4 ambulances et deux voitures légères allemandes sont interceptées à Darney.

Le soir, le détachement Pauly se replie sur Jésonville et Lerrain.

– 15 septembre : le détachement Guillon renforcé par le peloton de chars légers “Nanterre” du 501e Régiment de Chars de Combat.
Celui-ci effectue une reconnaissance sur Hennezel où il détruit au canon un Autocar transportant une patrouille allemande.
De nombreux allemands sont signalés à Monthureux.
Dans l’après-midi le Maître Le Barbu suivi de Maurer et de Salf interceptent une patrouille de reconnaissance allemande comprenant 9 cyclistes.
Pour la nuit, le détachement est renforcé de tout le détachement Pauly et du Peloton d’obusiers du Q.G.
Des prisonniers sont faits par petits paquets.

– 16 septembre : le 1er peloton est à Jésonville, le second à Lerrain, le reste à Darney.
Démonstration de force pour essayer de tirer de la forêt de Bois Le Comte (entre Darney et Relanges) les 150 ou 200 allemands qui s’y terrent sous la pluie.
2 T.D. bombardent à vue la forêt pendant que 5 auto-mitrailleuses battent les routes en tirant sur les lisières.
Aucun résultat immédiat. Les prisonniers se présenteront par petits paquets dans la soirée et le lendemain.

– 17 septembre : même situation. Contact à Bourbonne avec le 2e Spahis de la 1ère division blindée, venant du Sud.

– 18 septembre : même situation de l’Escadron. Des éléments du 1er et du 2e Escadron du R.B.F.M. font une démonstration au village de Claudon, où la population entière les accueille, les cloches sonnant à toute volée… La guerre est finie. Le 19, le RBFM traverse la Moselle.

 

2db.forumactif.com/DARNEY

 

 

 

 

Calots rouges et Croix de Lorraine
(extrait)

 

” La libération de Paris avait été pour les combattants de Leclerc un honneur et une récompense inespérée.

Elle avait permis d’éviter la destruction de la capitale et l’anéantissement des combattants de l’intérieur qui s’étaient veillamment soulevés.
Enfin, elle avait eu un tel retentissement moral que le monde la considéra comme un des tournants de la guerre.
Mais elle n’avait constitué qu’un accident dans les opérations militaires, car ce qui importait au commandement allié était de pousser ses armées le plus en avant possible pour détruire le maximum de forces ennemies avant qu’elles puissent rétablir . un front défensif.

Pendant que dans les derniers jours d’août 1944 la division se reconstituait dans Paris, les Alliés avaient bordé la côte de la Manche jusqu’à Anvers, libéré la plus grande partie de la Belgique et du Luxembourg, atteint Verdun, Pont-à-Mousson et Toul, et franchi la Moselle au sud de Nancy.
Mais tout le flanc sud était découvert et exposé aux menaces de la 19e Armée Allemande.
Celle-ci préparait une position de résistance en Lorraine, et souhaitait la protéger par des contre-attaques dont le fer de lance était constitué par trois nouvelles Panzerbrigaden, les 106eme, 111eme et 112eme placées sous le commandement d’un général brillant et dynamique, von Manteuffel.

La division fut chargée d’assurer le flanc du XVème Corps U.S. qui devait lui-même à la fois progresser et couvrir le flanc sud du groupe d’armée: la mission de la division allait l’étirer sur plus de 150 kms à vol d’oiseau, de l’Aube à la Moselle.

Après avoir installé le G.T.R. en couverture sur la Marne et fait établir deux ponts sur cette rivière, le général Leclerc avait décidé de confier au groupement Langlade l’irruption dans le dispositif ennemi en s’enfonçant le plus loin possible vers la Moselle d’Épinal.

Les groupements Billotte et Dio devaient rester en échelons refusés pour assurer la couverture vers le sud et détruire les bouchons ennemis dépassés par l’avance de Langlade. Ils devaient ensuite, tour à tour, prendre la tête de la progression, jouant à saute-mouton les uns par dessus les autres. Le groupement Rémy, alors commandé par Roumiantzoff, devait avancer en protégeant vers le sud le groupement Langlade.

Le 11 septembre au matin, après avoir traversé Colombey-les-deux-Églises, sans connaître la future célébrité de ce village de l’Aube, le G.T.R. faisait franchir la Marne à ses engins vers Vignory, à une vingtaine de km au nord de Chaumont.
Le commandant du génie de la division était présent, observant d’un oeil soucieux certains chars pesant plus de 30 T emprunter un pont dont la limite était de 3 T.
De là, le 1er escadron de Martin-Siegfried, s’infiltrant à travers la forêt du Heu, réussit à contourner Andelot par le nord et à atteindre la nationale Chaumont-Neufchâteau, où il fut dépassé par le sous-groupement Massu, dépourvu d’itinéraire disponible.

En fin de matinée, le 4eme escadron de Savelli, renforcé par le peloton de fusiliers marins Chavannes, partit renconnaître Andelot.
Une partie du peloton Serizier réussit à y pénétrer mais l’ennemi, tout d’abord surpris, réagit avec violence et il fut nécessaire d’ordonner le décrochage; le brigadier Deroche avait été tué, l’aspirant de Segonzac grièvement blessé et l’obusier du peloton détruit.

Au soir, le groupement s’échelonnait, en protection vers le sud, d’Andelot à Contrexéville où il avait pénétré à la suite du sous-groupement Massu, les 4eme et 6eme escadrons couvrant une quarantaine de kilomètres à eux seuls.

Cette même journée du 11 avait vu la première jonction des troupes alliées venant de Normandie avec celles venant de Provence: elle avait réuni les spahis du 5eme escadron aux marins de la lere D.F.L. à Montbart.
A l’est, les groupements Langlade et Rémy avaient réussi à se faufiler entre deux divisions allemandes établies autour de Chaumont d’une part, de Neufchâteau et Mirecourt d’autre part.
Le P.C. de cette dernière était établi à Dompaire et se préparait à être renforcé par une Panzerbrigade.

Le général Leclerc décida d’essayer de prendre l’ennemi de vitesse et de lancer ses groupements encore plus à l’est: abandonnant l’attaque de St-Remimont, Langlade devait déborder Vittel pour faire tomber cette ville par une attaque venant du sud et, dans le même temps, pousser sur Dompaire, pendant que Roumiantzoff se donnerait de l’air par des patrouilles vers le sud ouest et marquerait au plus près de Darney.

La journée du 13 septembre fut celle de la bataille de Dompaire où allaient s’affronter le G.T.L. et la 112eme Panzerbrigade.

Le rôle des spahis n’était pas d’y participer mais de libérer les troupes au combat de tout souci sur leurs flancs et même vers l’avant.
La mission de Roumiantzoff vers Darnay devait être accomplie par les seuls éléments qui n’étaient pas engagés dans des missions de protection vers le sud, c’est-à dire le 1er escadron de Martin-Siegfried.

Débordant largement Darney par le nord est, peloton Oddo en tête, il coupait la route reliant cette localité à Dompaire après avoir détruit une demi-douzaine de véhicules qui y circulaient.

Le lendemain, le 1er escadron prolongeait son action jusqu’à la route Darney-Épinial et détruisait un char lourd Mark IV.
Le 4e escadron éclairait jusqu’à Damblain où, avec un peloton de fusiliers marins il détruisit un canon de 88 avec son tracteur et 12 véhicules dont 2 blindés. 

Le 1er escadron est celui équipé de chars légers M3 à l’origine mais depuis Paris il a aussi quelques Shermans.
Les autres escadrons, du 2 au 5, ont des automitrailleuses M8 et les suivants, 6, 7 et 8, sont portés sur half-tracks.

 

2db.forumactif.com/DARNEY

 

 

 

 

DARNEY - Infos pratiques

 

 

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve rue du 8-Mai-1945, à côté du rond-point de la place de la 2 e DB, sur laquelle est érigé le monument du souvenir de la libération de la ville.