11 septembre 1944
La bataille d’Andelot est terminée et la route des Vosges est ainsi ouverte.
De son côté, le groupement tactique de Langlade, fractionné en deux sous-groupements, l’un aux ordres du commandant Minjonnet et l’autre à ceux du commandant Massu, fonce vers l’Est.
Une résistance allemande à Prez-sous-Lafauche entraîne de vifs engagements au cours desquels il est fait près de trois cents prisonniers.
Massu, qui avait contourné Andelot durant les combats menés par Billotte, progresse alors en direction de Contrexéville.
Son axe passe par Saint-Blin, Bourmont et Bulqueville.
Jusqu’aux portes de Contrexéville, Massu réussit à éviter tous les bouchons ennemis sans incidents majeurs.
Mais, les renseignements qu’il reçoit avant d’atteindre la ville, lui signalent que la cité ainsi que celle de Vittel sont fortement tenues.
Une de ses compagnies passe à la vitesse d’un ouragan, déblaye l’axe et fonce vers la sortie est sur la route de Vittel.
Les deux autres compagnies nettoient plus systématiquement la ville et capturent une centaine d’ennemis alors qu’il y a, en plus, quelques dizaines de tués.
Le colonel de Langlade demande au commandant Massu d’envoyer une patrouille blindée vers Vittel, avec mission de traverser la ville sans s’y faire accrocher et de se porter à l’est sur Blainville-aux-Saules, afin d’éclairer le reste du groupement et lui permettre d’arriver sur la Moselle.
Massu charge le lieutenant Gaufre d’assurer cette mission. Il aime bien son lieutenant qu’il a pu longuement apprécier durant l’épopée du Tchad, il lui précise : Rendez-moi compte en permanence et faites gaffe…
( Source : Guy MERLE – “L’Esprit LECLERC Sur les chemins de la liberté” – Editions “Les Monédières” )
Combats
AU MOIS DE JUIN ET JUILLET 1944, la répression frappe les FFI contrexévillois qui depuis quelques temps étaient passés de la phase du renseignement à celle du coup de main contre les unités ennemies qui se replient. Trois résistants sont emmenés en déportation, un seul d’entre eux reviendra des camps de concentration dans lesquels ses deux camarades périrent.
C’EST LE 11 SEPTEMBRE 1944 en fin de jour née, que la 2e DB commandée par le général LECLERC libère la ville. Le sous groupement du commandant Massu mène l’assaut avec les chars du 12e RCA et les fantassins du Bataillon de Marche du Tchad, 64 soldats ennemis sont tués, de nombreux blessés et 500 prisonniers, on déplore la perte de 2 fantassins français.
Le lendemain l’assaut sur Vittel verra encore 2 soldats français tomber au champ d’honneur, avant que la bataille de chars de Dompaire ne se termine les jours suivants à l’avantage de la 2e DB.
Libération
« Le 11 septembre, la 2e DB passe à Colombey-les-deux-Églises sous le commandement du général Leclerc pour progresser à travers les lignes allemandes vers Châtel-sur-Moselle avec les deux sous-groupements du colonel de Langlade : celui du commandant Minjonnet se dirige vers Auzainvilliers, alors que celui du commandant Massu arrive à Bulgnéville sans avoir été inquiété. Renseigné par sa reconnaissance et les maquisards, il évite la route directe de Contrexéville prise en enfilade par les canons stationnés au carrefour du lac de la Folie et lance l’attaque en passant par Suriauville ».
Comment se déroule l’entrée dans Contrexéville ?
« A 17 h 30, les marsouins du bataillon de marche du Tchad et les chars Sherman du 12e régiment des chasseurs d’Afrique déferlent dans le parc thermal et la ville, sous les feux des Allemands surpris. Le soldat Auguste Perreguey est abattu en entrant dans Contrexéville à la hauteur de l’hôtel Cosmopolitain, le caporal Charles Deconninck est tué dans la rue de Strasbourg aujourd’hui rue Division-Leclerc. Ils seront inhumés au cimetière contrexévillois, puis transférés en Alsace au carré militaire de la 2e DB. Il y a de nombreux blessés, la première vague s’installe en bouchon aux sorties de Contrexéville, suivie par un deuxième échelon qui nettoie les nids de résistance. Les combats cessent à la tombée de la nuit ; 64 ennemis ont été tués dont 4 capitaines, il y a des blessés et des prisonniers, des survivants se sont enfuis. La nuit se passe aux aguets, les yeux tournés vers Vittel, alors qu’un flot ininterrompu d’unités diverses de la 2e DB renforce les effectifs, certaines se dirigent vers Darney ».
Qu’en fut-il de la journée du 12 septembre ?
« Le 12 septembre à la sortie de Contrexéville, le général Leclerc donne ses ordres au colonel de Langlade et au commandant Massu pour l’attaque de Vittel où, tôt le matin, une unité de reconnaissance française a été accrochée en vue de la ville. Elle y a laissé deux chars et un soldat est mort. Pendant ce temps, les fantassins et les maquisards traquent les derniers allemands retranchés dans les caves et dans la partie couverte du Vair ».