CONTREXÉVILLE (Vosges)

 

CONTREXEVILLE

Km=889 

 

  Lundi 11 septembre 1944

 

 

 

 

 

 

 

 

La bataille d’Andelot est terminée et la route des Vosges est ainsi ouverte.

 

De son côté, le groupement tactique de Langlade, fractionné en deux sous-groupements, l’un aux ordres du commandant Minjonnet et l’autre à ceux du commandant Massu, fonce vers l’Est.

Une résistance allemande à Prez-sous-Lafauche entraîne de vifs engagements au cours desquels il est fait près de trois cents prisonniers.

Massu, qui avait contourné Andelot durant les combats menés par Billotte, progresse alors en direction de Contrexéville.
Son axe passe par Saint-Blin, Bourmont et Bulqueville.

Jusqu’aux portes de Contrexéville, Massu réussit à éviter tous les bouchons ennemis sans incidents majeurs.
Mais, les renseignements qu’il reçoit avant d’atteindre la ville, lui signalent que la cité ainsi que celle de Vittel sont fortement tenues.

Une de ses compagnies passe à la vitesse d’un ouragan, déblaye l’axe et fonce vers la sortie est sur la route de Vittel.
Les deux autres compagnies nettoient plus systématiquement la ville et capturent une centaine d’ennemis alors qu’il y a, en plus, quelques dizaines de tués.

Le colonel de Langlade demande au commandant Massu d’envoyer une patrouille blindée vers Vittel, avec mission de traverser la ville sans s’y faire accrocher et de se porter à l’est sur Blainville-aux-Saules, afin d’éclairer le reste du groupement et lui permettre d’arriver sur la Moselle.

Massu charge le lieutenant Gaufre d’assurer cette mission. Il aime bien son lieutenant qu’il a pu longuement apprécier durant l’épopée du Tchad, il lui précise : Rendez-moi compte en permanence et faites gaffe…

 

( Source : Guy MERLE – “L’Esprit LECLERC Sur les chemins de la liberté” – Editions “Les Monédières” )

 

 

12e R.C.A.

J.M.O.

 

 

Le Lundi 11 septembre au petit jour, partant de Bayel, le chef d’escadrons MINJONNET constata bientôt que le pont branlant qui enjambait la Marne à Vouécourt, que les allemands avaient oublié de faire sauter, ne permettait pas le passage des chars moyens.

Des unités du Génie dû abattre des peupliers voisins pour le consolider. Les chars passèrent alors un par un. Celui de Froncles, à l’intérieur des forges, intact, était aussi utilisable.
Ce passage de la Marne dura près de trois heures.

Puis, reprise de la progression par Doulaincourt – Leurville – Orqueveaux.

Arrivé à Prez-sous-Lafauche (Haute-Marne), tirs nourris d’une compagnie d’infanterie allemande qui tenait solidement le village.
Le 4e escadron, devancé par le peloton d’Éclairage du lieutenant CHEVALLIER, fut en premières ligne et au contact.
Dans cet échange de feux, le sous-lieutenant Jean BAILLOUD de MASCLARY fut tué près de sa Jeep d’une rafale de mitrailleuse en pleine poitrine devant le puits de la place du village.
Une rapide manœuvre d’encerclement puis de nettoyage mit fin à cette résistance qui avait duré près de deux heures. Au bilan, près de 200 prisonniers allemands, des armes automatiques détruites et 3 camions récupérés.

Le 1er escadron en tête, le sous-groupement MINJONNET repartit rapidement pour atteindre Goncourt vers 15 heures et constater que le pont sur la Meuse était détruit.
Celui-ci fut vite réparé. Franchissement de la rivière dans la foulée jusqu’à Sommerécourt, puis traversée de la Nationale Contrexéville-Neufchâteau pour rejoindre St Remimont, où là, à l’entrée du village, le 1er escadron se heurta à des canons automoteurs allemands. Le soir approchant, le chef d’escadrons MINJONNET donna l’ordre de reculer pour faire bivouac à Auzainvilliers.


Le lendemain 12 Septembre, MINJONNET et le 12 e RCA, contournant St Remimont, Contrexéville et Vittel (Vosges), laissant à l’Infanterie le soin de nettoyer villes et villages, prirent l’axe Bulgnéville – Suriauville – Dombrot le Sec.

À ce moment, l’aviation américaine, se trompant de cible, largua quelques bombes qui occasionnèrent par éclats, de graves blessures au MDL Gabriel LANFUMAY du 4 e escadron et des dommages à son char. Puis, le sous-groupement repris sa progression par Provenchères les Darney pour rejoindre Thuillières, en nettoyant au passage quelques automoteurs. Il s’en fallut de peu que la progression du GTL fut arrêtée ce jour-là par manque de carburant !

Les réservoirs étaient au plus bas, au risque de voir les chars s’immobiliser au milieu des combats, un convoi divisionnaire d’essence réussit à joindre le sous-groupement MINJONNET à temps. Les Services chargés du carburant qui venait de Cherbourg avaient bien du mal à suivre l’avancée rapide de la Division.

 

 

J.M.O.  IIIRMT

(Extrait)

 

Mardi 12 septembre. Matinée passée dans l’attente. A 13 heures nous apprenons que le Géné­ral Billotte a envoyé un ultimatum à la garnison d’Andelot. Si la reddition n’est pas immédiate, Andelot sera attaqué toutes forces réunies.

La réponse ne venant pas, Andelot, marmité par toute l’artillerie du groupement, subissant une attaque convergente des sous-groupements la Horie et Cantarel où figurent les 9e et 10e Com­ pagnies, est enlevé d’un assaut furieux. Le butin est extaordinaire : plus de 600 prisonniers, des quantités de véhicules.

Vers 16 heures 30, l’ordre de départ parvient au sous-groupement Putz qui ne comprend plus du Bataillon que la 11e Compagnie et la C.A., plus des éléments de la C.H.R. et toujours la 33e Bat­ terie et la section du Génie.

L’itinéraire est le suivant: Prez sous Lafauche (18 heures), Goncourt (18 heures 25), Sommeri­ court (19 heures 10), Medonville, Malaincourt, Vaudoncourt (19 heures 40), Bulgneville(19 heu­res 55), Contrexeville (20 heures 15), Dombrot le Sec (20 heures 35).

A Dombrot le Sec, des bouchons établis par les tanks destroyers sont maintenus en place et renforcés de la C.A. et de la section du Génie pendant que la 11e/3/R.M.T. et la 2/501e s’instal­lent à Ligneville.

 

Combats

 

AU MOIS DE JUIN ET JUILLET 1944, la répression frappe les FFI contrexévillois qui depuis quelques temps étaient passés de la phase du renseignement à celle du coup de main contre les unités ennemies qui se replient. Trois résistants sont emmenés en déportation, un seul d’entre eux reviendra des camps de concentration dans lesquels ses deux camarades périrent.

C’EST LE 11 SEPTEMBRE 1944 en fin de jour née, que la 2e DB commandée par le général LECLERC libère la ville. Le sous groupement du commandant Massu mène l’assaut avec les chars du 12e RCA et les fantassins du Bataillon de Marche du Tchad, 64 soldats ennemis sont tués, de nombreux blessés et 500 prisonniers, on déplore la perte de 2 fantassins français.

Le lendemain l’assaut sur Vittel verra encore 2 soldats français tomber au champ d’honneur, avant que la bataille de chars de Dompaire ne se termine les jours suivants à l’avantage de la 2e DB.

Libération

 

« Le 11 septembre, la 2e DB passe à Colombey-les-deux-Églises sous le commandement du général Leclerc pour progresser à travers les lignes allemandes vers Châtel-sur-Moselle avec les deux sous-groupements du colonel de Langlade : celui du commandant Minjonnet se dirige vers Auzainvilliers, alors que celui du commandant Massu arrive à Bulgnéville sans avoir été inquiété. Renseigné par sa reconnaissance et les maquisards, il évite la route directe de Contrexéville prise en enfilade par les canons stationnés au carrefour du lac de la Folie et lance l’attaque en passant par Suriauville ».

Comment se déroule l’entrée dans Contrexéville ?

« A 17 h 30, les marsouins du bataillon de marche du Tchad et les chars Sherman du 12e régiment des chasseurs d’Afrique déferlent dans le parc thermal et la ville, sous les feux des Allemands surpris. Le soldat Auguste Perreguey est abattu en entrant dans Contrexéville à la hauteur de l’hôtel Cosmopolitain, le caporal Charles Deconninck est tué dans la rue de Strasbourg aujourd’hui rue Division-Leclerc. Ils seront inhumés au cimetière contrexévillois, puis transférés en Alsace au carré militaire de la 2e DB. Il y a de nombreux blessés, la première vague s’installe en bouchon aux sorties de Contrexéville, suivie par un deuxième échelon qui nettoie les nids de résistance. Les combats cessent à la tombée de la nuit ; 64 ennemis ont été tués dont 4 capitaines, il y a des blessés et des prisonniers, des survivants se sont enfuis. La nuit se passe aux aguets, les yeux tournés vers Vittel, alors qu’un flot ininterrompu d’unités diverses de la 2e DB renforce les effectifs, certaines se dirigent vers Darney ».

Qu’en fut-il de la journée du 12 septembre ?

« Le 12 septembre à la sortie de Contrexéville, le général Leclerc donne ses ordres au colonel de Langlade et au commandant Massu pour l’attaque de Vittel où, tôt le matin, une unité de reconnaissance française a été accrochée en vue de la ville. Elle y a laissé deux chars et un soldat est mort. Pendant ce temps, les fantassins et les maquisards traquent les derniers allemands retranchés dans les caves et dans la partie couverte du Vair ».

( Source : Vosges Matin du 08/09/2016)

Contréxeville - Infos pratiques

 

 

 

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve dans le square de la Libération (en face de la Poste). Des panneaux rappellent le sacrifice du caporal-chef Deconninck et du soldat Perreguey.