ANDELOT-BLANCHEVILLE (Haute-Marne)


ANDELOT-BLANCHEVILLE

Km=618 

 

Lundi 11 & Mardi 12 septembre 1944

Sous Groupement La Horie et Cantarel

Mardi 12 septembre

Matinée passée dans l’attente. A 13 heures nous apprenons que le Géné­ral Billotte a envoyé un ultimatum à la garnison d’Andelot.
Si la reddition n’est pas immédiate, Andelot sera attaqué toutes forces réunies.

La réponse ne venant pas, Andelot, marmité par toute l’artillerie du groupement, subissant une attaque convergente des sous-groupements la Horie et Cantarel où figurent les 9e et 1oe Com­pagnies, est enlevé d’un assaut furieux.

Le butin est extaordinaire : plus de 600 prisonniers, des quantités de véhicules.

 

 

LA LIBÉRATION D’ANDELOT

Après un ultimatum demeuré sans réponse, le colonel Billotte déclenche l’attaque en force, à la fois par l’est et par le nord-ouest, avec une violente préparation d’artillerie de quinze minutes.

A 14 heures, la 9e compagnie Dronne et les chars de Galley revenant de Saint-Blin qu’ils avaient déjà atteint, attaquent par l’est.
Un coup de panzerfaust encore, tiré de la fenêtre de la maison du garde-barrière, s’écrase sur la tourelle du Bjervik tuant l’adjudant-chef Deschamps et le soldat Logez. Le conducteur du char, sans chef, voulant se replier, renverse l’engin dans le fossé bordant la ligne de I chemin de fer. Des hommes tombent à la 9 et à la section du Génie, Riccardi, le sergent Vaugien, le chef Morillas…

Pendant ce temps, la 10e compagnie Sarazac avec Daruvar, venant de Signéville, attaque les couverts du nord-ouest, évite les mines et surprend un poste avancé de mitrailleurs. Profitant du trou ainsi créé dans le dispositif adverse, elle dévale sur Andelot au pas de course à travers les boqueteaux et les vergers, capturant une cinquantaine d’ennemis surpris aux lisières.

Puis fonçant dans la rue principale, elle réduit une barricade et, sous un pont, capture le cerveau de la défense, un colonel et son état-major, réfugiés là à l’abri des obus. Les Shermans de Gavardie rejoignant à cet instant neutralisent les tirs des rues latérales, des porches et des soupiraux.
Tout au long, l’ennemi fuit ou lève les bras.
A la 10, Biscay, Noël, le sergent Lesage tombent, blessés par balles.

Prise à revers, la défense des lisières est s’effondre.
Jonction est faite devant la gare avec les marsouins de Dronne.
Dans un hangar en flammes, un dépôt de munitions explose et crépite dans une dernière pétarade.

Près de 300 ennemis ont été tués ou blessés. 800 sont prisonniers.

Andelot est libéré et la menace que sa garnison allemande faisait passer sur les arrières du G.T.L. a disparu.
Celui-ci n’en a cure.
La veille, 14 septembre, la 1re armée française du général de Lattre de Tassigny a libéré Dijon à 110 km dans le sud. Il faut refermer le piège sur les unités allemandes qui refluent en désordre.

Aussi, sans attendre la fin du nettoyage de Vittel, le sous-groupement Massu repart à toute allure car la Moselle, à 35 km à vol d’oiseau, doit être atteinte le jour même et il est déjà 17 h 30.

 

 

 

 

 

 

 

 

 Le 12 septembre 1944,

Leclerc donne mission au groupement tactique Billotte d’investir Andelot, en Haute-Marne.

Le général Billotte articule ses forces en trois sous-groupements, l’un aux ordres du commandant de la Horie attaque par le nord-est sur l’axe de la nationale 74, le second aux ordres du commandant Cantarel progresse du nord vers le sud et le troisième aux ordres du commandant Putz se charge du combat dans la ville.

Les marsouins dégagent, partie sur half-track, partie à pied.
Les chars tirent comme des fous à obus explosifs et à grandes rafales de mitrailleuses. Ils dissuadent des groupes de soldats allemands qui agitent des chiffons blancs.

Les défenseurs sont très nombreux, disposés en profondeur dans des emplacements bien enterrés.
Une grande partie manifeste un acharnement. La résistance se raidit donc aux lisières d’Andelot.

Le lieutenant Daruvar, une « gueule cassée » après avoir été grièvement blessé en Tunisie, dévale à toute vitesse avec sa section dans l’agglomération. Il arrive dans la rue centrale et surprend l’ennemi. Il en tue, il en capture et fait prisonnier le colonel allemand, commandant de la place.

Les marsouins crient comme des diables, poursuivent les fuyards à coups de grenade et de mitraillette. Avec les encouragements de la population réfugiée dans les caves, ils ramassent les prisonniers à la pelle.

Lors du bilan, on constate que le combat a été âpre mais relativement rapide, rondement mené ; il a coûté aux Allemands, 800 prisonniers, 200 blessés et une centaine de morts. Le groupement Billotte déplore neuf morts, dont l’adjudant-chef Deschamps, chef de char et engagé dans la France libre en 1940.

(Guy Merle – “L’Esprit Leclerc”)

 

 

 

Scène de la Libération

 

Scène de la Libération – Haute-Marne -1944

 

ANDELOT-BLANCHEVILLE - Infos pratiques

 

Carte Via Michelin

 

ANDELOT-BLANCHEVILLE

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne est implantée dans un petit espace mémoriel au niveau du passage à niveau, à la sortie est du village, en bordure de la D 674 (dir. Rimaucourt).