88700 – RAMBERVILLERS


RAMBERVILLERS

Km=968 

Samedi 30 septembre – Dimanche 1er octobre 1944

 

 

Automitrailleuse AMM8 du RBFM (Vosges 1944)

 

 

Lundi 27 septembre.

ll fait un temps de plus en plus affreux.
Calme plat sauf que les Américains
de la 45e D.l. qui doivent attaquer Epinal a notre droite ne progressent pas beaucoup.
Tout près
de nous Rambervillers et Doncières sont aux mains de l’ennemi.
Le Bataillon est prêt à repartir car il vient d’étre complété en matériel (H.T.).
La Compagnie F.F.l. du Capitaine Piquet doit même
percevoir 2 G.M.C. et 2 H.T.
Différents militaires du Bataillon se rendent pour y être décorés par le Général de Gaulle.
Le Commandant Putz dela rosette de la Légion d’Honneur
Le Capitaine Dronne de la Croix de la Libération
L’Adljudant-Chef Campos (98 Cie) et le Soldat Choucroum (108 Compagnie) de la médaille militaire
Le Sergent-Chef Bernard (C.H.R.), le Caporal-Chef Pujol et le Caporal-Chef Careno Lopez (9e Compagnie, les Soldats Herranz, Kempzinski, Amengual (108 Compagnie) de la Croix de guerre avec palme.

Jeudi 28 septembre.

Le secteur est des plus calmes. Quelques tirs d’Artillerie sur Rôville aux Chênes qui saluent les mouvements sur la route un peu au hasard semble-t-il. La 9e Compagnie est toujours a Rehaincourt.
La 10e Compagnie appelée en renfort au G.T.D. pour faire sauter le fort de Manonviller voit sa mission annulée.
La 11e Compagnie à Saint-Maurice avec la 2/501.
La C.A. avec les F.F.l à Romont.
Rambervillers est toujours entre les mains de l”ennemi.
Les Américains qui devaient attaquer ce
jour remettent au lendemain.

Vendredi 29 septembre.

Attaque sur RAMBERVILLERS fixée à demain matin
Différentes patrouilles faites depuis une huitaine de jours par la Section de Reconnaissance prouvent que Rambervillers est peu tenu au N.W.
Le chef de Bataillon recoit l’ordre de faire appuyer de ses feux l’at
taque américaine.

Samedi 30 septembre.

Au jour, la C.A. prend position aux environs de la côte 310.
Mortiers et 
obusiers sont prêts à intervenir pendant que la Section de Reconnaissance et la Section de Mitrailleuse s’infiltrent à pied aux lisiêres N.W. de la ville, barrages et mines empêchant la progression en voiture.
A 8 heures 30, l’artillerie américaine pilonne Rambervillers.
Le Bataillon F.F.l. d’Epinal pro
gresse à son tour du Sud-Ouest pendant que les .FFI locaux descendant de Roville en font autant du Nord-Ouest.
Mortiers et obusiers de la C.A. effectuent des tirs sur les barricades et quelques tirs a priori dans les lisieres de Rambervillers et, vers 10 heures, sur des éléments ennemis qui refluent vers le ferme de Methendal.

Vers 11 heures, Section de Reconnaissance et F.F.l. pénètrent dans la ville.
Le Capitaine Florentin les accompagne et constate vers midi que la ville est nettoyée. Il n’y a pas un américain ceux-ci ayant vraisemblablement débordé par l’Est.

L’operation a rapport » 101 prisonniers.  Aucune perte de notre cote Une dizaine d’ennemis dont le Capitaine qui commandait le P A ont ete tués.

L’apres-midi une operation plus importante est envisagée par le GTV,  la 45e DI n’arrivant
pas a déboucher de Rambervillers
Sur la route de Baccarat le sous-groupement Putz atta
quera en partant de Roville  en direction de la route a la hauteur du bois de la Grande Corniche Du meme coup, le G T V entier glissera à I’Est.
L’apres-midi le Chef de Batailon effectue une reconnaissance a Xaffevillers et envoie au Sud de Doncières d’autres reconnaissances.
Celles ci tombent dans un embuscade ou le Capitai
ne Geoffroy est tué; le Capitaine Dubut qui a pris il y a quelques jours le commandement de la 11e Compagnie est mortellement blesse, ainsi que 2 matelots et 1 homme de la 11e Compagnie.
Le Capitaine de Witasse (2/501) et I’Enseigne de Vaisseau Gelinet echappent de jus
tesse, Le Lieutenant Franjou de la 11e Compagnie intervient pour dégager les morts – et les vivants – et rétablir la situation, mais la perte est severe. A 21 heures, le Colonel commandant le G T V réunit les commandants du sous-groupement et leur expose I’ordre d’attaque.

 

 

RBFM 2ème escadron

1er OCTOBRE

2e PELOTON. – Le 2e Peloton participe avec le Sous-Groupement Putz à l’attaque de la forêt Nord Est de Rambervillers, dont le but est de couper la route de Rambervillers-Baccarat.
Pas de casse mais des cheminements très pénibles pour les voitures et les chars sous la pluie dans la forêt, guidés par des fantassins qui ne savent pas très bien où il vont.
Toute l’après-midi Huguet avec son « Morse » a abattu des arbres et cherché en vain des cheminements possibles.
Et dans la soirée, le « Morse » aidé du « Phoque » a dégagé les abattis qui obstruent la route de Ramberviliers à Baccarat.
On nous a bien assuré qu’ils n’étaient pas minés, mais au 3e arbre une mine saute, et Gonidec, Mouzard et Péna qui n’y croyaient guère sont criblés d’éclats, sans gravité.
On sera plus prudent par la suite et l’opération se poursuit au milieu du vacarme des mines qui explosent et des branches qui se cassent.
A la nuit faite la route est dégagée, et le peloton va goûter au semblant de repos à la corne Nord du Bois Béni où les trombes d’eau et les dégelées de 88 vont peupler nos rêves.
Padellec qui s’affaire auprès d’un réchaud sent son casque traversé par un éclat.
Il ne voudra jamais plus en porter d’autre.

 

 

La bataille d’Anglemont

( D’après le compte-rendu des opérations rédigés le 4 octobre 1944 par le lieutenant-colonel de Guillebon )

 

Le 29 septembre, le chef de bataillon Putz reçoit l’ordre de faire appuyer l’attaque américaine sur Rambervillers, sans s »engager lui-même.
Cette attaque, qui devait avoir lieu le 29 à 17h00, a été reportée au 30 au matin.
L’artillerie américaine pilonne Rambervillers, tandis que la bataillon FFI progresse, venant su sud-ouest, pendant que les FFI locaux venant de Roville progresse au nord-ouest.
Les combats sérieux reprennent le 1er octobre entre Rambervillers et Baccarat, et le sous-groupement Putz, du GTV, enlève Anglemont et franchit la D 435 à midi.
Dans la nuit, deux bataillons allemands appuyés par des chars de la 111ème Panzerbrigade reprennent Anglemont. Le sous-groupement Putz reprend le village le 2 octobre, au prix de durs combats.
Le sous-groupement, agissant en éclaireur de la division, a fractionné ses troupes en 2 éléments :
— Au sud, sous le commandement du capitaine Wagner, la C. A., la compagnie FFI Piquet, la section de chars légers Rodel et le peloton de T D Gelinet progresse très difficilement à partir du bois de la Grande Coinche, car la pluie a rendu le terrain très spongieux et a fait disparaître les sentiers forestiers. Après plusieurs itinéraires tentés, le capitaine Wagner utilisera un chemin plus au sud et n’arrivera que vers 17h00 à la ferme des Tribuns, son objectif initial.
— Au nord, le 1er élément est constitué en tête du peloton, des spahis Gendron et de la section du Génie de l’adjudant-chef Cancel, suivis de la 2ème compagnie du 501ème régiment de Chars de Combat (RCC du capitaine de Witasse), et de la IIème compagnie (lieutenant Comte) par section jumelée. Le chef de bataillon Putz a avec lui la 32ème Batterie d’Artillerie (capitaine Razy).
Le mouvement démarre comme prévu à 9h00 précise de Xaffervillers. Aucun incident ne se produit jusqu’à Doncières qui est atteint à 9h30, et où des tirs de mitrailleuses ennemies sont essuyés au sud-est. La progression se fait très rapidement à la lisière des bois de la Grande Coinche. L’artillerie ennemie réagit sans succès.
L’élément Spahis (Gendron), Génie (Adj-chef Cancel) et le jumelage Char (Lt Lacoste) Infanterie (Lt Franjoux) file sur Anglemont et surprend complètement la garnison, faisant 40 prisonniers à 11h00. Le reste de la colonne fonce sur la route de Ménil et arrive à la maison forestière, coupant la retraite aux éléments ennemis qui se trouvent dans les bois, faisant au moins 30 morts et une centaine de prisonniers. Un bouchon est installé sur la route de Ménil, les sections de chars et d’Infanterie étant installés de part et d’autre, tandis que le peloton Spahis et la section de Génie tiennent le village d’Anglemont. La réaction ennemie intervient assez vite. La maison forestière fait l’objet de tir de Nebelwerfer, tandis qu’Anglemont reçoit des tirs d’artillerie.
La nuit est à peu près calme, jusque vers 2h00 du matin, où l’ennemi déclenche un violent tir d’artillerie sur Anglemont, puis après sur la lisière de la forêt où se trouve le PC du sous-groupement. Vers 5 heures, on entend des bruits de chars, et 5 blindés sont aperçus dans les lueurs du village en proie aux flammes. Le village est encagé de tirs de mitrailleuses à balles explosives, et le détachement d’Anglemont fait l’objet d’une attaque en force. Le lieutenant Gendron demande du renfort, mais il a tellement plu que les TD ne peuvent démarrer de l’endroit où ils se trouvent. L’ordre de repli est donné au Lieutenant Gendron. Le Génie décroche en bon ordre, et les Spahis, qui ont deux voitures en panne, sont durement accrochés. Un élément de la IIème compagnie (Adj-chef Molia) est bloqué en lisière de forêt, embourbé! Les liaisons avec le GTV et l’Artillerie sont très mauvaises du fait des conditions atmosphériques et de la forêt. Ainsi le tir de barrage sur le carrefour au nord d’Anglemont ne pourra intervenir qu’avec 1/2 heure de retard. Le peloton de Spahis peut enfin se retire sur la maison forestière, mais les effectifs manquants sont nombreux, dont le lieutenant Gendron.
Au lever du jour, 5 chars allemands et des véhicules blindés sont aperçus se repliant vers Nossoncourt. Une patrouille composée de Spahis, d’éléments de la section de Génie et de la section d’Infanterie Hebert reçoit l’ordre de retourner au village pour voir s’il est occupé par l’ennemi, rechercher les disparus et tenter de récupérer le matériel.
Au cours de cette action, l’aspirant Delahaye (2ème peloton du 3ème escadron du 1er RMSM) est tué, et le lieutenant Hebert, du II°/RMT, est blessé. Les éléments français occupent la partie sud-est du village, tandis que l’ennemi occupe la partie haute avec des chars.
Le colonel commandant le GTV donne l’ordre d’occuper Anglemont. Ainsi le C.A. se porte en lisière du bois pour appuyer la progression et tenir cette lisière avec la compagnie FFI. La section Michard (2°/501) et la section de l’adjudant Bonaldi (qui a remplacé le lieutenant Hebert), se portent sur Anglemont où ils engagent le combat. L’artillerie allemande entre alors en action, pilonnant les positions de la C.A. et la route située en arrière de la maison forestière, et causant de sérieuses pertes. 2 Panther sont détruits par la section Michard, appuyée par le peloton de TD Gelinet, qui est envoyé en renfort. Un troisième char est mis hors de combat. Au nord-ouest d’Anglemont, 2 Mark IV sont également détruits, l’un par une automitrailleuse qui est embourbée, l’autre probablement par l’Artillerie. Une section de FFI est envoyée en renfort sur Anglemont et arrivera pour achever le nettoyage.
La relèves est assuré par les américains, qui décident de ne pas tenir Anglemont, et les effectifs du sous-groupement en sont repliés à la tombée de la nuit le 2 octobre.
Au cours de ces opérations, le GTV a capturé 400 prisonniers et tué 200 ennemis. Letotal des pertes matérielles infligées à l’ennemi est augmenté de 2 anti-chars, 3 camion dont 2 récupéré par le TD, 2 voitures légères et 1 automitrailleuse.
Le journal de marche du GTV indique, comme bilan, pour cette journée du 2 octobre 1944 : 14 tués, 20 blessés, 10 disparus dont 3 dans le peloton Gendron.
Parmi les 18 tués, on compte le capitaine Geoffroy, le capitaine René Dubut, du II/RMT, décédé le 30 septembre 1944, le maréchal des logis Xavier Marck du 1er RMSM, décédé le 1er octobre 1944, et pour la journée du 2 octobre 1944, l’aspirant Philibert Delahaye, le maréchal des logis chef Maurice Gilbert chef d’une AMM8, le spahi Hubert de La Fressange, le spahi Jean-Louis LANG, le spahi Yvan MAHOU, pour le 1er RMSM, les soldats de 2ème classe Jean Keruzoré, René Panagoulos (Panat) et Marcel Salvani, pour le III/RMT, et l’équipage du char Champaubert, constitué de Jean Gordot (ou Jean Privé, 20 ans) le chef de char, soldat de 1ère classe, Léo Jouhet (33 ans) le pilote, soldat de 1ère classe, Roger Norcy (23 ans) le tireur, caporal, Georges Renou (18 ans et demi) l’aide pilote, soldat de 2ème classe, et Roger Thomas (23 ans) le radio chargeur, soldat de 2ème classe.
Parmi les blessés, il faut compter on l’a vu le capitaine Wagner, le lieutenant Hebert, mais aussi le capitaine Luc et le lieutenant Soulivet de la compagnie FFI, Quant au lieutenant Gendron il est porté disparu et a vraisemblablement été fait prisonnier.
Pour ce qui est du matériel, 1 Jeep, 1 moto et le M4A2 n° 24 CHAMPAUBERT (1er peloton de la 2ème compagnie du 501 RCC) sont détruits et irrécupérables, tandis que 2 jeep et 2 AM paraissent récupérables.

 

RAMBERVILLERS - Infos pratiques

 

 

 

 

 

 

 

INFORMATIONS

 

 

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve …