SUNDHOUSE
Km= 1028
Jeudi 1er Février 1945
Les années 1939 à 1945 furent certainement les plus mouvementées et les plus tragiques de la longue histoire de Sundhouse.
En effet la seconde guerre mondiale a été tragique pour la population de Sundhouse qui dû être évacuée en Dordogne, à Beynac-et-Cazenac, village avec lequel Sundhouse est jumelée depuis 1985 et à Sarlat, où une stèle au cimetière rappelle les noms des 26 Sundhousiens décédés en terre périgourdine.
Le village fut encore bombardé en 1944 lors de l’avancement des alliés, faisant de nombreuses victimes civiles, sans parler des Incorporés de Force qui ne revinrent jamais au pays.
Le 1er février 1945, un bruit de moteurs se fit entendre à l’Ouest du canal et l’on vit arriver une colonne motorisée de fusiliers marins français.
Ce fut la fin d’un long et douloureux cauchemar.
Au milieu des ruines et des deuils, éclata une immense joie et, sur la place Crinoline, une foule enthousiaste entoura aussitôt ses libérateurs.
Extrait de « LA 2E DB – Général Leclerc – EN FRANCE – combats et combattants » – ©1945
Le 31 décembre, un tiers de la Division (le groupement Langlade) repassait les Vosges et gagnait ses nouveaux emplacements.
Le reste suivait le 1er janvier.
Le 31 décembre, à minuit, la nouvelle contre-offensive allemande démarrait, à peu près là où elle était attendue : moins ambitieuse que celle des Ardennes, elle pouvait encore obtenir des résultats importants en menaçant du nord au sud, sur le versant lorrain des Vosges, Sarrebourg et la porte de Saverne.
La Division était alertée en cours de route pour barrer les zones possibles de pénétration, vers Puttelange et Sarre-Union. Elle se tenait prête à contre-attaquer là où le dispositif allié serait compromis.
Le 3 janvier, elle reprenait ainsi Achen et Gros-Rederching, les deux ou trois cents boches qui s’y étaient infiltrés, la compagnie de chars lance-flammes destinés aux blockhaus de la ligne Maginot. Au milieu de la nuit, arrivés par l’itinéraire prévu pour la relève alliée, des Sherman débouchent aux cris de : « Americans. »
A bout portant ils ouvrent le feu, aveuglent de fusées les tireurs à leurs postes dans les tourelles.
Le capitaine Langlois réussit non sans pertes à rompre le combat, à se reformer aux lisières qui dominent le village et d’où ce dernier sera reconquis au petit jour. Lui-même redescend dans les maisons s’enquérir de quelques manquants : il n’en reviendra pas…
Bientôt cependant l’ennemi doit avouer son insuccès. Il prolonge encore quelques jours son effort, mais Sarrebourg est hors de danger.
Quant à l’affaire des Ardennes, elle tourne pour lui en une immense faillite.
A tout prix il se raccroche à l’initiative : son effort glisse maintenant vers l’Alsace, où des résultats limités peuvent avoir dans le domaine moral d’immenses répercussions.
Nous suivons anxieusement, les 11, 12 et 13 janvier, la ruée de ses blindés et de son infanterie sur la 1ère D.F.L.; la défense héroïque de villages que nous connaissons bien : Friesenheim, Obenheim, Herbsheim; l’arrêt qui lui est imposé par le général Garbet sur la ligne de l’Ill.
Puis voici les signes précurseurs d’un nouveau changement d’équilibre. Libérée de son rude combat de Bastogne la 101e Division parachutiste américaine vient nous relever en Lorraine. Nous rentrons en Alsace participer avec la 1ère Armée française à la liquidation de la poche de Colmar.
La Division n’a pris à ces combats qui vont durer du 23 janvier au 10 février qu’une part fragmentaire en engageant successivement ses groupements pour épauler l’infanterie qui menait l’attaque.
Paradoxalement, cette offensive commence pour nous par une parade défensive.
La dernière phase de l’effort allemand vers Strasbourg, parti du nord cette fois et qui s’est étoffé de deux divisions blindées retirées des Ardennes, se développe et fait tache depuis une semaine.
Le 22, au moment où les villages se rassurent du retour de nos gars, l’ennemi, qui s’est infiltré avec patience et ténacité à travers, puis le long du Rhin, arrive à Kilstett : à 8 kilomètres de Strasbourg.
Le sous-groupement Gribius vient à la rescousse, prend, vers le nord cette fois, la route de Schiltigheim, reprend Kilstett à l’ennemi, où il laisse trois cents prisonniers et neuf chars.
Le lendemain, l’attaque de la 1re Armée démarre à son tour.
Le groupement Guillebon accompagne en soutien la 1re D.F.L. Il pousse ses chars dans l’épais manteau de neige qui transforme les terrains marécageux, coupés de bois aux lisières indécises où l’ennemi s’est enterré, en un champ de bataille difficile.
Le 26, débordant par un itinéraire exposé, inaccessible à l’infanterie et où il chasse en passant le «Rhinocéros », Sarrazac s’établit au solitaire carrefour 177, y passe une nuit glaciale. Il aide le lendemain la Légion à le rejoindre.
Le 28, pendant que les Légionnaires l’attaquent de l’ouest, Putz fait un autre long détour pour attaquer par le sud le village de Grussenhein.
Ce combat pour nous sera cher : chars et infanterie doivent payer le prix de leur résolution.
Avec le commandant Puig, chef d’Etat-Major du groupement, Putz lui-même y tombera.
La figure émaciée de ce grand baroudeur, de l’engagé volontaire de 1916, puis de l’Espagne, puis du Corps Franc s’empourprera dans la grande blancheur de cette après-midi. La nouvelle y fera courir un frisson de défi.
Puis brusquement, le 1er février, ce fut le dégel.
Au sens propre il transformait l’épais manteau en une débâcle où nous nous muions en amphibies.
Dégel aussi de la résistance ennemie, qui subitement s’effondrait.
Avec les marins de la 1re D.F.L. Buis s’engouffre à Marckolsheim, descend sur Andolsheim, d’où les lourds blindés s’enfuient quand il rentre : un de ses hommes y poursuit à pied un Rhinocéros, effraie l’équipage qui l’abandonne.
Maintenant le groupement Langlade va entrer en lice à son tour : pas de répit à l’ennemi tant qu’il restera en Alsace.
Appuyant le XXIe Corps américain, qui est passé hardiment entre Neuf-Brisach et le Rhin, il descend sur Logelheim.
A Obersaasheim, le 6 février, Bohr livre le dernier dur engagement de la campagne.
Les restes de la 2e Division de montagne occupent l’ouvrage Maginot qui commande tout le secteur : face au béton, que l’artillerie neutralise sans l’entamer, ses chars se déploient dans le lourd terrain du dégel, entraînent l’infanterie à l’assaut. L’ouvrage et le village avoisinant livreront encore quatre cents prisonniers.
Quatre chars lourds et trois canons automoteurs resteront dans les champs en face des nôtres.
Le groupement, toujours en combattant, descend à Balgau, à Fessenheim, à Blodelsheim.
Il y rencontre la 1ère Division blindée venue de Mulhouse.
La poche de Colmar est liquidée.
J.M.O. / 3e R.A.C. / Extrait
31/01/45: Diverses patrouilles n’ayant plus trouvé le contact avec l’ennemi dans le secteur Rhin-Sélestat, au cours de la nuit, une progression du G.T.D. par le pont de Sand, qui est en cours de réfection, doit avoir lieu à partir de 14h (ordre d’opérations N° 127/3 de la Division en date du 31 Janvier). Le l/3e R.A.C., qui passe en appui direct du G.T.D., vient dans le courant de la matinée reprendre les positions de Kertzfeld. Le Lieutenant-Colonel FIESCHI se rend auprès du G.T.D. à Sand. Le Capitaine DEMARLE marche en observateur avancé auprès du sous-groupement FOSSE en direction de Rossfeld.
Ire Bie: L’ennemi ayant décroché tout le long du secteur Sélestat, le G.T.D. reçoit pour mission de franchir l’Ill à Sand pour la poursuite. Les batteries font mouvement à Kertzfeld et les observatoires à Sand.
3e Bie: Déplacement: Dambach, Epfig, St-Pierre, Stotzheim, Kertzfeld. Même position que précédemment. Gisement 2600. 45e position. Aucun coup tiré. Les Allemands se retirent de Gerstheim, Boofzheim. (22596+1417=24013)
01/02/45: Le l/3e R.A.C. doit progresser entre le sous-groupement FOSSE et le sous-groupement QUILICHINI, et à 9h fait mouvement jusqu’à Sand. Là, il est averti que la partie nord de la poche d’Alsace étant totalement évacuée par les Allemands, son emploi est devenu inutile et qu’il doit retourner à Kertzfeld où il s’installe en cantonnement. Dégel. Ciel clair. Bonne visibilité. Ire Bie: En raison des abattis, des mines et de grandes difficultés de circulation dans la zone libérée, le passage de l’artillerie est remis à une date ultérieure. Les observatoires rejoignent Kertzfeld où tout le groupe cantonne.
3e Bie: La batterie quitte Kertzfeld, devant partir pour les plaines d’Alsace, au delà de l’Ill. Le groupe fait demi-tour à Benfeld. La batterie revient en attente à Kertzfeld.
2-3/02/45: R.A.S. Dégel et pluie intermittente. Le
3/02, l’Aspirant LAMBERT venant du B.R. arrive
au groupe et est affecté à la 4e batterie.
3e Bie: La batterie récupère une traction-avant à
Colmar.
Avec Gribius
4/02/45: La 2e D.B. devant appuyer le débouché de la 3e D.I. U.S.A. et exploiter le succès, le G.T.L. et le G.T.R. sont chargés de cette mission. La Ire batterie du l/3e R.A.C. reçoit mission d’appuyer le G.T.R. et fait mouvement à 12h par Benfeld, Herbsheim, Rossfeld, Boofzheim, Friesenheim, Diebolsheim, Sundhouse vers Biesenbogen où elle cantonne le soir. Ciel couvert. Dégel. Ire Bie: La Ire batterie attachée au G.T.R. qui reçoit une mission de réserve dans la région de Markolsheim, fait mouvement de Kertzfeld à 12h30. Itinéraire: Benfeld, Rossfeld, Herbsheim, Boofzheim, Sundhouse, Boesenbiesen où la batterie cantonne.
5/02/45: La Ire batterie cantonne à Boesenbiesen. Elle est rattachée au 40e R.A.N.A. et marchera en même temps qu’une batterie du 40e R.A.N.A. et sous le commandement du Capitaine PLANTEGE-NET en appui direct du sous-groupement GRI-BIUS du G.T.L. Ce sous-groupement doit progresser par l’axe est, la N. 68 le long du Rhin. Ciel couvert. Pluie.
Ire Bie: La batterie doit être prête à quitter Boesenbiesen le 6 à partir de 7 heures pour appuyer avec la Ire batterie du 40e R.A.N.A. le sous-groupement GRIBIUS (G.T.L.) qui attaque en direction du sud en débouchant de Volgelsheim et Algolsheim.
3e Bie: La sécurité militaire de la 5e D.B. veut mettre la main sur la Citroën et fait des histoires à FRANÇOIS.
6/02/45: La Ire batterie fait mouvement par Marckolsheim et la N. 68 vers Neuf-Brisach. Elle prend position à Biesheim, le Lieutenant JEAN-NOT ayant son observatoire à Algolsheim. La position de batterie de même que l’observatoire sont sous le feu de l’artillerie ennemie. Pluie intermittente. Nombre de coups tirés: 247 Ire Bie: La batterie fait mouvement à 8 heures par l’itinéraire suivant Hessenheim, Markolsheim, Biesheim où elle prend position. Le Lieutenant JEANNOT, aux côtés du Capitaine PLANTEGE-NET commandant la Ire batterie du 40e R.A.N.A., est à Algosheim avec le P.C. du Commandant GRIBIUS et l’élément FONDE. Il appuie de ses feux la prise par cet élément du village d’Obersaasheim. Le Lieutenant MARIE appuie l’élément de BOR qui attaque sur la route nationale 68 et s’empare d’un ouvrage situé à 1 km sud de Neuf-Brisach. Aussitôt atteints, ces objectifs sont violemment bombardés par l’artillerie ennemie. La batterie exécute de nombreux tirs à vue sur des éléments allemands en retraite dans la région d’Heiteren. 3e Bie: La sécurité militaire finit par nous céder la Citroën.
La Ire batterie va prendre une nouvelle position à Heiteren. La position de batterie, de même que l’observatoire sont sous le feu de l’artillerie ennemie. L’observatoire du Lieutenant MARIE reçoit pendant la nuit une forte préparation d’artillerie d’une Division américaine, puis est pris d’assaut par l’infanterie américaine. Pluie intermittente. Nombre de coups tirés: 884
Ire Bie: Départ du 3e tour de permissionnaires, l’Aspirant LELONG remplace le Lieutenant MARIE à l’observatoire. Attaquant à 10 heures, le sous-groupement GRIBIUS s’empare d’Heiteren et Balgau. La batterie fait mouvement de Biesheim à Heiteren où elle prend position. Elle y est violemment bombardée par l’artillerie ennemie. A 16 heures, une attaque est lancée sur Fessenheim, mais nos éléments parvenus trop tard aux lisières de ce village doivent se replier sur Balgau. La batterie exécute de nombreux tirs à vue à la demande du Lieutenant JEANNOT
Fin de la campagne d’Alsace
8/02/45: La Ire batterie, à la première heure le matin, exécute une préparation d’artillerie sur Fessenheim. On apprend après coup, que ce village a été occupé pendant la nuit. La Ire batterie, mission terminée vers midi, rejoint la zone de cantonnement du l/3e R.A.C. et s’installe à Westhouse le soir. Beau, ciel dégagé, bonne visibilité. Nombre de coups tirés: 164
Ire Bie: A l’aube, une attaque concentrique est déclenchée sur Fessenheim par la 2e Division Blindée au nord, une division américaine à l’ouest, la Ire Division Blindée Française au sud. A 8 heures, le village est pris par cette dernière au moment précis où se déclenchaient les préparations d’artillerie des deux autres. La Ire batterie est relevée de sa mission et quitte Heiteren à 12 heures pour Westhouse où
elle cantonne.
3e Bie: La P.C.R. s’empare de la traction.
RAS. Le Médecin-Lieutenant DEBAIN est affecté au groupe en remplacement du Docteur KERGUELEN affecté à Londres et qui part le 10 Février. Beau.
3e Bie: La C.R. reprend la Citroën, s’en sert et l’esquinte.
3/02/45: R.A.S. Ciel couvert et forte pluie.
14/02/45: En vue du mouvement de groupe, le Sous-lieutenant d’ABOVILLE part en détachement précurseur dans la région de Fénétrange. Très beau temps.
3e Bie: La batterie doit s’apprêter à faire mouvement.
15/02/45
Spahi Roger MARION
3/3/1er RMSM
Mercredi 31 janvier
Enfin le mercredi 31 janvier, nous allons participer à la fin de la réduction de la poche de COLMAR, en allant relever le sous-groupement PUTZ qui a eu de sérieuses pertes dont le colonel lui-même, le commandant PUIG et le lieutenant MICHARD des Missions Étrangères de Paris font partie de la quinzaine de tués le 28 janvier à GRUSSENHEIM.
L’après-midi, l’épaisse couche de neige commence à fondre. En route !
HIRTENGAERTEN, GUÉMAR. À OSTHEIM, nous quittons l’axe de COLMAR pour nous diriger vers JEBSHEIM et GRUSSENHEIM.
Tout est en ruines. Nous pataugeons dans une épaisse couche de neige qui a commencé à fondre. La nuit tombe, mais le ciel est rouge au-dessus de MARCKOLSHEIM. Les obus éclatent un peu partout.
C’est grandiose et sinistre à la fois. Je suis de garde de 21h30 à 23h00. Je me place un peu en avant de nos A.M.
L’équipage et d’autres amis sont dans une espèce de cave-abri. Tout à coup, alors que je regardais, sur ma gauche, le ciel embrasé du côté de MARCKOLSHEIM, j’entends et je vois quatre grandes capotes, à la queue leu leu, se diriger vers moi, sans se douter, semble-t-il, de notre présence.
D’après la longueur des capotes, ce ne sont ni des gars de la Division, ni des américains.
Sur ma droite, à quelques mètres, déclic d’une mitrailleuse qu’on arme.
Les quatre ombres stoppent, puis reprennent leur marche. Lancer le mot de passe ou tirer sur cette cible avec ma mitraillette dévoilerait notre position à “ceux d’en face” qui sont derrière ces “visiteurs du soir”.
Quand ils ne sont plus qu’à 3 ou 4 mètres, je rugis un “Halt!” avec un “H” aussi guttural que possible.
Les quatre ombres foncent vers moi: “Kameraden! Nicht schießen! Nicht schießen!”
Je n’ai jamais parlé correctement la langue de Goethe, mais je connais le sens de ce verbe que m’avait appris Mr GORNAY à PRENY, avec sa liste des 201 verbes irréguliers allemands, avant mon entrée au petit séminaire en 1935: schießen, schoß, geschoßen = tirer, lancer avec une arme. Tête des quatre gaillards m’entendre appeler René: “Viens vite, je viens d’attraper quatre poissons!”… lesquels se rendent sans difficultés. Quatre pistolets en plus pour nous. Ce sont les derniers prisonniers que j’ai faits sur le sol français.
Feu d’artifice et bombardement continuent. Mais mon temps de garde et le reste de la nuit se passent sans autre incident dans notre secteur.
Jeudi 1er février 1945
Le matin, nous quittons les ruines de GRUSSENHEIM pour la direction nord: ELSENHEIM, OHNENHEIM, HEIDOLSHEIM, toujours dans la neige qui continue de fondre. Ces villages ne sont pas détruits et la population est restée. Envoyés en patrouille à HESSENHEIM. Un pont sauté. BOESENBIESEN, SCHWOBSHEIM, SUNDHOUSE, encore un pont sauté. WITTISHEIM où nous trouvons des goums arrivés peu avant nous par un autre axe. Nous traversons MUTTERSHOLTZ pour arriver à BALDENHEIM. Nous y cantonnons.
La joie de la population d’être enfin libérée, et définitivement, se traduit par une généreuse distribution de schnaps (dont le souvenir est conservé par plusieurs photos). Après avoir garé l’A.M. dans une grange, je vais prendre la position horizontale pour digérer ces libations. À mon réveil, l’ambiance générale est très, très gaie! L’escadron ne serait pas en état de partir en patrouille. Aucune importance: la campagne d’ALSACE est terminée pour ce secteur est de SELESTAT entre l’ILL et le RHIN.
Vendredi 2 février 1945
Le lendemain, le capitaine me dit son intention de faire célébrer, dimanche, une messe pour les morts de l’escadron et me charge de trouver un curé. BALDENHEIM est desservie par MUTTERSHOLTZ où je me rends avec la Jeep du capitaine. Au retour, je vais prévenir la famille qui s’occupe de l’église de BALDENHEIM. Le curé m’a fait l’éloge de la jeune fille de la maison. Le camarade G.B., de l’Échelon, qui y logeait, ne l’aurait pas contredit, mais pour d’autres raisons!
Samedi 3 février 1945
Cette messe n’aura pas lieu: le samedi matin, ordre de départ, puis contrordre.
Dimanche 4 février 1945
Finalement, le dimanche matin 4 février nous quittons BALDENHEIM.
MUSSIG, HEIDOLSHEIM, OHNENHEIM, ELSENHEIM, ILLHAEUSERN, GUÉMAR.
Puis OBERNAI, BISCHOFFSHEIM et cantonnement à GRIESHEIM.
Mardi 6 février 1945
Nous quittons GRIESHEIM pour LIPSHEIM où nous restons en repos jusqu’au jeudi 15 février.
D’autres unités du G.T.V. se trouvent aussi à LIPSHEIM, mais les habitants reconnaissent les spahis qui les ont libérés le 25 novembre.
Ainsi, notre équipage trouve un accueil formidable chez Joseph WALTER, cultivateur d’une quarantaine d’années.
Joseph fait de louables efforts pour parler français, plus que nous pour essayer de parler alsacien.
Pas un mot de français chez Madame. Aucune importance, elle cuisine très bien. René, l’aîné des quatre enfants, 13 ans, aime grimper sur l’A.M. garée dans la grange au fond de la cour.
Joseph nous donne les photos prises le 25 novembre par un de ses amis, François MUTSCHLER, lors de notre arrivée devant sa boulangerie de FEGERSHEIM. Les deux localités ne sont séparées que par la voie ferrée et la nationale. L’une de ces photos* est reproduite en bas de la page 102 de “Calots rouges et Croix de Lorraine” du Général ODDO.
À noter que la rubrique est inexacte et incomplète: ce n’était pas en décembre, et c’était la première automitrailleuse qui entrait à FEGERSHEIM avec les prisonniers que nous venions de faire à la gare.
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