TOUSSUS-le-NOBLE
Jeudi 24 août 1944
Toussus-le-Noble, 24 août 1944
L’ORDRE TANT ATTENDU
Le 23 août au soir, le commandant Massu reçoit de Leclerc l’ordre d’opération pour entrer dans Paris le lendemain. Le Français libre exulte : « merveilleuse mission si souvent rêvée ! ».
En tête du GT du colonel Langlade, le sous-groupement qu’il commande doit atteindre le pont de Sèvres et faire la jonction avec les autres unités place de la Concorde.
UNE PROGRESSION RALENTIE
Sous une pluie battante limitant la visibilité et suivis du sous-groupement Minjonnet, les hommes de Massu sont ralentis par des mines un peu avant Châteaufort.
Leur artillerie frappe les points de résistance allemande et défonce la route, que les bulldozers du 13e bataillon du génie doivent aplanir pour permettre aux engins de progresser.
En abordant le plateau de Toussus-le-Noble, les chars se déploient en ligne et avancent pour aborder la crête sans observation préalable.
Le contact est pris, brutal.
UN ACCROCHAGE VIOLENT À TOUSSUS
Les chars du 2e escadron du 12e régiment de chasseurs d’Afrique sont pris sous le feu des redoutables canons de 88 antiaériens, efficaces aussi en tir direct contre les blindés.
Le Barfleur touché au phosphore prend feu : si le conducteur, le brigadier Brier, et son aide Pérugnaux peuvent s’extirper, le maréchal des logis-chef Georges Castaner et le chasseur Jacques Poulin périssent carbonisés.
Le Dauphiné est aussi touché, mais l’équipage est sain et sauf.
Les canons de la 3e batterie du 40e régiment d’artillerie nord-africaine commandé par le capitaine Ramières et les obusiers de la section du lieutenant Podeur du régiment de marche du Tchad font taire les pièces allemandes.
Le caporal Jean Tromelin est tué en effectuant le ravitaillement de son obusier El Taillab.
Au cours de l’action, 25 Allemands sont faits prisonniers.
Source : Guide Vert LA VOIE DE LA 2 e DB
Canon antiaérien (antichars) 88mm allemand & ses servants
Flak 88 mm allemand en action
Blindé allemand détruit à Toussus
Le 24 août 1944, vers 7 heures sous une forte pluie qui dura toute la journée, le Groupement tactique Langlade se met en route.
Il comprend dans l’ordre : Sous-groupement Massu, PC Langlade, Sous-groupement Minjonnet.
L’itinéraire prévu traverse Cernay la Ville, Choisel, Chevreuse, Saint Rémy, Cressely, Châteaufort, Toussus-le-Noble, Jouy en Josas, Villacoublay, Clamart, Meudon, Pont de Sèvres.
Dès leur arrivée sur le plateau de Toussus-le-Noble, les chars de Massu sont pris à partie par les canons de 88 mm du Fallschirm Flak Regiment 11.
Le major Scheloske, commandant le 2e bataillon, a positionné ses batteries antiaériennes reconverties en antichars près de la ferme du Trou Salé.
Les chars « Dauphiné » et « Barfleur » sont touchés presque simultanément, trois membres d’équipage sont tués.
Sur la droite, progressant vers les Loges à travers un terrain vallonné et détrempé, le Sherman « Ardennes » est touché par deux obus de 88.
L’équipage parvient à quitter le blindé. Un canon allemand est néanmonis détruit près de la ferme au bord de la route de Buc.
L’assaut de la 2e DB est brisé, plusieurs chars ont été détruits et la progression s’avère délicate voire impossible d’autant plus que des renforts allemands sont aperçus dans le secteur de Vélizy.
Le sous-groupement Minjonnet du Groupement tactique Langlade est envoyé en renfort.
Débordant le plateau de Toussus, les blindés du 4e escadron foncent à travers champs vers Saclay.
L’infanterie allemande se retire vers l’étang de Saclay.
Les combats se prolongent aux Loges-en-Josas et permettent de dégager la voie vers Jouy.
Après avoir encaissé la première attaque, le major Scheloske replie son dispositif sur une deuxième ligne en retrait sur les hauteurs de Jouy.
La 2e DB remonte alors à l’attaque.
Les hommes de Massu investissent alors Jouy puis reprennent leur progression en direction de Clamart.
Fabrice Bourrée, Bruno Renoult
http://www.museedelaresistanceenligne.org/media4530-Les-combats-de-Toussus-le-Noble#fiche-tab
Contexte historique service historique de la défense
De son propre chef, le général Leclerc décide le 21 août d’envoyer vers Paris un fort détachement de reconnaissance, dirigé par le commandement de Guillebon. Il en sera réprimande par son supérieur le général américain Gerow. Le détachement de Guillebon se compose de 10 chars légers, de 10 automitrailleuses et de 10 véhicules blindés et est constitué d’environ 150 hommes. Il démarre le 21 août à midi. Il a pour mission d’éviter tout contact avec les troupes américaines ce qui implique qu’il devra par lui-méme se rendre compte de la situation des troupes allemandes. En fin d’après-midi, il a atteint Nogent-le-Rotrou. De là, il divise son détachement en trois éléments qui vont respectivement avancer :
> vers Dreux et Houdan.
> vers Rambouillet.
> et vers Chartres, Ablis et Dourdan.
Les renseignements recueillis, soit auprès des organisations de la Résistance, soit auprès des éléments dont il est question ci»dessus, amènent de Guillebon à la conclusion qu’une attaque frontale par les routes directes de Rambouillet en passant par Limours, Orsay, Palaiseau, Massy, Antony puis Paris se heurtera à une forte opposition, mais qu’en se dirigeant plus à l’est de façon à entrer à Paris par le sud, l’avance sera beaucoup plus facile.
De Guillebon va lui-même jusqu’à Arpajon où il arrive à la fin de la journée du 22 et d’où il envoie de nouvelles reconnaissances en direction de Longjumeau. Il aurait pu sans doute aller plus loin, mais il lui faut tenir le général Leclerc au courant de ce qu’il a découvert.
Dans la nuit du 22 au 23, de Guillebon reçoit un message radio de Leclerc lui demandant « d’éclairer » l’axe RambouiIlet-Versailles.
De Guillebon tente de lui répondre qu’il est préférable d’aborder Paris par le sud, mais le message ne passe pas. Il se voit contraint le matin du 23 août de revenir à Rambouillet par Limours, pour rendre compte à Leclerc.
Avant de rencontrer Leclerc, de Guillebon lance deux autres reconnaissances. Ces reconnaissances sont menées par le régiment de Marche du Tchad sous l’autorité du chef d’escadron Morel-Deville. La première à partir de Rambouillet, emprunte la R.N. 10 en direction de Versailles. Elle est placée sous les ordres du lieutenant Bergamain. Le lieutenant Bergamain avance sur la nationale 10. A l’entrée du Perray, il se heurte à quinze chars allemands. Il est légèrement blessé et rendra compte a Leclerc le 23 août à midi, le visage ensanglanté.
Le même jour, à La Verrière, un élément de reconnaissance du 1er Régiment de Marche des Spahis Marocains chargé d’estimer le potentiel des forces allemandes est touché par un char Tigre, dissimulé sous des arbres, dans un verger adossé à une grange, au lieudit « l’Agiot ». Du carrefour de la Malmedonne s’élève une épaisse fumée noire ; le char « Sanglier » de la 2ème DB est détruit.
Sur les hommes d’équipage du char trois perdent la vie. il s’agit de : Blondeau, Louis Rink et Moïse Jardin.
Un monument situé en bordure de la R.N 10 rappelle cet événement tragique.
La seconde aux ordres du lieutenant Serizier doit reconnaître Dampierre, Voisins-le-Bretonneux, Guyancourt, Satory puis Versailles. La Commune de Voisins-le-Bretonneux occupe une position stratégique entre la gare de triage de Trappes et l’aérodrome de Guyancourt.
Les soldats de la 2e DB vont se heurter à une forte résistance allemande.
Après avoir libéré Dampierre le 23 août à 9h15, le peloton Serizier atteint Voisins-le-Bretonneux qu’il réussit à occuper.
Le gros du détachement Morel-Deville (2e escadron du 1er régiment de marche de Spahis marocains) s’installe aux Granges, près de l’abbaye de Port-Royal le 23 août, puis rejoint Voisins-le-Bretonneux le 24 en vue des combats qui vont se dérouler au nord de la localité.
TOUSSUS-le-NOBLE- Infos pratiques
Monument aux Morts
Place du Maréchal-Leclerc.
A Toussus, le Sherman « Barfleur » du 2e escadron du 12e RCA a été touché par un obus antichar.
Le maréchal des logis Georges Castaner et le chasseur Jacques Poulin périssent carbonisés.
Jean Tromelin, de la compagnie d’accompagnement n°2 du 2e régiment de marche du Tchad est tué.
Le maréchal des logis Castaner et le chasseur Poulin, de la 2e DB, tombés au champ d’honneur le 24 août 1944, sont inhumés sous ce monument.
Ce monument figurant une grande croix de Lorraine fut inauguré dès 1945, en mémoire des victimes des bombardements aériens d’août 1944.