Mercredi 23 août 1944
J.M.O. F.T.A.
23/08/44 : A 5h, réception d’ordres de mouvement pour la journée du 23, La Division fait mouvement sur Paris sur deux itinéraires:
Itinéraire N°I: Mortrée (P.I.), Sées, Mortagne-au-Perche, Longny-au-Perche, Les Menus, Digny, Châteauneuf-en-Thymerais, Maintenon, Rambouillet, St-Cyr.
Itinéraire N°2: Boucé (P.I.) (S km sud sud-est d’Ecouché), la Lande-de-Goult, carrefour sud de Cercueil, Alençon, Mamers,Bellême, Nogent-le-Rotrou, Chartres, Ablis, Limours.
Le Commandant de groupe accompagné du Lieutenant MESTDAG et d’un groupe de protection, la 2e et la 3e batterie font mouvement par l’itinéraire N°l. Le Capitaine CHANSON accompagné du Lieutenant MESSIAH et d’un groupe de protection, la 1″ et la 4′ batterie et la batterie d’E.M. font mouvement par l’itinéraire N°2. Le groupe a la mission de protection
antiaérienne du mouvement de la Division.
Itinéraire N°l: Le Chef d’Escadron LANCRENON et sa reconnaissance (une Jeep, un 750 avec 543, un 1500 avec groupe deprotection) se fait rejoindre au carrefour nord de Fleuré à 8h30 par la reconnaissance de la 2′ batterie (2 Jeeps, 1 G.M.C., avecgroupe de protection), donne l’ordre à la reconnaissance de la 3* batterie de le rejoindre sur l’itinéraire et part enreconnaissance. Au passage à Le Péage (14 km de Châteauneuf-en-Thymerais) il donne l’ordre au Lieutenant commandant la2e batterie de mettre sa batterie en position pour la protection de la Division en ce point pendant les opérations de ravitaillement en essence. A 17h à Rambouillet, il donne l’ordre au Lieutenant commandant de la 3e batterie qui l’a rejoint avec sa reconnaissance de mettre sa batterie en position autour de Rambouillet pour la protection du passage de la Division (mise en
batterie terminée à 19h). Le groupe de protection de la reconnaissance du Commandant de groupe est placé au nord de Rambouillet, en renfort d’éléments de Spahis. A la tombée de la nuit conformément aux ordres du Commandant de groupe, la 2e batterie quitte sa position des Péages et vient relever la 3e batterie pour la défense antiaérienne de Rambouillet. Relève effectuée entre 23h et 24h. La 3e batterie relevée se rend à Vieille-Eglise-en-Yvelines (4 km nord nord-est de Rambouillet) pour la protection du 1/40′ R.A.N.A. (G.T.L.)
Itinéraire N°2: A Sri, le Capitaine CHANSON prend contact avec la 1″ batterie dont la place a été fixée dans l’ordre de mouvement du G.T.V. pour le déplacement. Il rassemble les reconnaissances à Vrigny à 8h30, la sienne (un Jeep, un 750 avec 543, un 1500 avec groupe de protection) celle de la 1er batterie (deux Jeeps) et celle de la 4* batterie (une Jeep, un 750). Il donne l’ordre à la 4′ batterie de se porter à un kilomètre sud de Francheville (2 km sud de Boucé), la tête au croisement de la route Boucé, via Lande-dé-Gouet en vue de s’intégrer dans un créneau de la colonne du G.T.V. Il se porte en ce point avec les reconnaissances. La I” batterie passe au point initial à Boucé à 9h30, sa reconnaissance la rejoint au passage sud de Francheville, la liaison avec le Capitaine CHANSON devant être maintenue par poste 543. Le Capitaine CHANSON donne alors l’ordre à la 4e batterie de prendre place derrière la colonne du G.T.V. et de se rendre à Courville-sur-Eure par l’itinéraire détourné: la Lande-de-Goult, carrefour sud de Le Cercueil, Sées, Essay, Le Mêle-sur-Sarthe, St-Quentin-de-Blavou, Bellavilliers, Eperrais, St-Ouen-de-la-Cour, Le Buisson, Remalard, Bretoncelles, La Loupe, Pontgouin.
Ce mouvement est prescrit en vue d’assurer près de Courville-sur-Eure la protection de la colonne de la Division pendant son ravitaillement en essence.
Le Capitaine CHANSON et sa reconnaissance se rendent à Courville-sur-Eure par le même itinéraire (arrivée vers 13h) et il reconnaît les emplacements du ravitaillement en essence. Aux Chàtelets (5 km ouest de Courville-sur-Eure), il assiste au passage du Général de GAULLE sur la route Nogent-le-Rotrou à Chartres. Il retourne attendre la 4e batterie à Pontgouin, sur la route de La Loupe à Courville-sur-Eure, il lui fixe la mission à son arrivée à I6h. La 4e batterie se met en position de batterie le long de la route de Nogent à Courville-sur-Eure, la tête aux Chàtelets, mise en batterie terminée à 17h.
A 16H30, la reconnaissance du Capitaine CHANSON repart sur l’itinéraire N°2. A l’arrivée à Gallardon (10 km sud-ouest de Maintenon), réception d’un message radio du Commandant de groupe le convoquant à Rambouillet.
Liaison à Rambouillet à la suite de laquelle le Capitaine CHANSON rejoint aux Chàtelets la 4e batterie. La batterie d’E.M. a quitté Vrigny à 14hl5, elle a pris place à Boucé dans la colonne des éléments de réserve à Ifh. A 19h, le Lieutenant PESKINE légèrement blessé dans un accident d’automobile est évacué sur un hôpital américain. A 21h, le Capitaine CHANSON donne à la 4′ batterie l’ordre de sortir de batterie et de se rattacher au groupement des éléments en réserve sous les ordres du Colonel commandant le R.M.S.M. A 22h, la 4e batterie prend place derrière le R.M.S.M. sur l’itinéraire N°2, ayant comme point à ne pas dépasser le village de Bonnelles (5 km sud-ouest de Limours). A 22h30, la batterie d’E.M. se présente aux Chàtelets ayant effectué son ravitaillement en essence. Le Lieutenant CHAUTEMPS de la 1e batterie est gravement blessé (fracture de la jambe) dans un accident d’automobile. Il est évacué sur un hôpital américain.
2* Bie : Départ vers Paris. Mise en batterie au Péage pour protection du dépôt d’essence. Arrivée de nuit à 23 heures à Rambouillet. Mise en batterie.
3′ Bie : 7h, départ en direction de Rambouillet. Mission: défense de Rambouillet. 19h, mise en batterie terminée. 4′ Bie : Départ pour “Le Chatelot”.
23 août 1944.
A l’entrée de Rambouillet, la grande silhouette familière d’un officier de spahis, le lieutenant Bergamain, nous attend. Le détachement de Guillebon a reçu hier soir par radio l’ordre de prendre le contact « par le feu » et de renseigner le Général à son arrivée : ainsi seulement ce dernier pourra-t-il, dans la confusion des informations contradictoires, trouver une base solide à ses décisions.
Bergamain est couvert de sang. A 3 kilomètres à la sortie de Rambouillet, sur la route de Trappes, son char de tête a rencontré les chars allemands : ils sont dans la région au moins une quinzaine, appuyant une défense qui semble cohérente.
Pendant que les radios arrêtent les colonnes, qui suivent sur ses talons le Général parti en tête, puis leur distribuent quelques ordres de déploiement, nous complétons rapidement les données un peu brutales de la « reconnaissance par le feu ». Voici Guillebon lui-même, qui a essayé la route d’Orléans jusque vers Arpajon : la résistance semble se diluer vers l’est et le Général oriente immédiatement vers cette zone le groupement auquel il entend confier l’effort principal, celui du colonel Billotte.
Puis, après avoir surmonté quelques barrages un peu trop curieux nous sommes à l’abri de la grille du parc, et nous donnons audience sous les arbres séculaires. Les agents de renseignement, tous volontaires, ne manquent pas : certains vont s’avérer excellents, et lorsque, sa manoeuvre prenant corps, le Général voudra préciser quelques points, plusieurs partiront dans les lignes pour revenir au cours de la nuit avec les réponses à toutes nos questions.
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