EBERMUNSTER – (Bas-Rhin)



EBERSMÛNSTER

Km= 1012
 

5 – 27 Décembre  1944

 

 

 

 

 

 

LE FAIT D’ARMES D’EBERSMÛNSTER
Extrait de ”
325 JOURS AVEC LES SPAHIS DE LECLERC ”  de Raymond FISCHER
(MULLER Editions – Juillet 1999)

 

 

Le 27 Décembre 1944, les Spahis attaquent.

Un escadron, le 6e, va passer l’Ill au Nord d’Ebersmùnster. Dans la nuit, les pelotons avancent au contact. Devant le 3e, une mitrailleuse ouvre le feu : 1 spahi est tué, 3 autres blessés. Le sous-lieutenant lance par radio : “armes automatiques au mur m’empêchent de franchir la rivière”. Il s’entend répondre : “Employez vos fumigènes, passez”.
Malgré sa blessure, un homme reprend sa place sur l’échelle, mais bien protégés derrière leur rempart de 3 mètres, les tireurs ennemis défient les grenades. Le spahi de l’échelle est blessé à nouveau, puis deux encore. Plus loin, trois grenadiers montent sur le parapet balayé de balles et balancent leurs “citrons”. Une mitrailleuse se tait, le tireur tué sur sa pièce.
Durant ce temps, un groupe atteint les premières maisons. D’autres emplacements de tirs sont nettoyés à coups de grenades.
Mais le mur n’est toujours pas franchi. Une échelle est reposée, un sous-lieutenant escalade sous les rafales, le peloton suit ; l’ennemi abandonne 2 mitrailleuses et 1 cadavre le long du mur qu’il a défendu avec tant d’acharnement.
Des Boches se sont retranchés dans les communs du monastère ; ils en sont délogés à la grenade, non sans avoir vivement riposté, puis ils se réfugient dans un silo dont ils garnissent les ouvertures.
Trois des nôtres, les seuls survivants du groupe décimé devant le mur, foncent dans la cour. Deux sont tués net.
Un spahi déclenche une mine S. Elle fuse, sans exploser. Un brigadier indigène la ramasse et la jette dans la rivière.
Enfin le silo est dégagé et l’Oberfeldwebel qui animait la résistance tombe entre nos mains.
De son côté, le 7e escadron déploie son action au Sud d’Ebersmùnster. Tandis qu’un peloton fournit un appui de feu, à partir de la rive déjà tenue, un second s’éloigne de 500 mètres et le troisième, plus loin encore, s’engage dans un petit bois pour utiliser un passage d’écluse, à 1 500 mètres. Là, des patrouilles allemandes sont venues miner ces boqueteaux et les deux sapeurs qui accompagnent le détachement sautent les premiers. Plusieurs hommes sont tués ou blessés dont l’officier chef de peloton. Le passage de vive force est désormais impossible à cette troupe ainsi amputée.
Aussi, ne voyant rien reparaître en face de lui, le 2e peloton jette-t-il lui-même sa tête de pont. Ses hommes traversent en barque, rejoints bientôt par les survivants de l’autre détachement ; et ils remontent vers le village. Pas de Boches, mais des mines encore, à profusion ! C’est une nouvelle hécatombe.
Et voici les points forts de la résistance, une usine, des maisons. Le combat est chaud, soutenu à la grenade et au pistolet-mitrailleur. Il se prolongera longtemps après que les deux pelotons auront fait leur jonction sur la place de l’église, chaque bâtisse étant le théâtre d’un siège.
Ebersmùnster leur apartient, à ces Spahis aux calots rouges, généreux de leur sang et de leur fierté.
Ils n’ont pris l’ascendant sur un ennemi luttant en désespéré que parce qu’ils ont – au-delà du mépris de la mort -surmonté leurs faiblesses et leurs souffrances.
Beaucoup sont revenus au combat après blessures, plusieurs l’ont terminé avec de multiples plaies :
Je pense à ce lieutenant touché, qui passa le commandement du peloton à son adjudant-chef, par crainte de n’être plus à la hauteur de ses responsabilités, mais qui suivit l’opération jusqu’à son terme ;
à ce sous-lieutenant atteint une première fois en abordant l’écluse, une seconde en se portant au secours de blessés ;
à ce maréchal des logis qui tombe en occupant une maison du village, se relève pour aller panser des camarades à travers un champ de mines et ne se laisse évacuer qu’à sa troisième blessure ;
à cet autre qui pénètre seul dans le poste d’observation ennemi, entraîne à sa suite 4 cavaliers, fait 7 prisonniers, repart volontairement pour dégager des blessés et ne revient qu’aveugle ;
à ce gars qui, couché par une mine, trouve encore la force de couvrir de sa main un engin voisin, afin de détourner les suivants ;
je pense – en termes de citations – à ces “vieux soldats, magnifiques de sang-froid” ;
à “ces jeunes soldats courageux”, arrivés à l’escadron dix heures seulement avant l’attaque, qui recevaient là leur baptême du feu et dont plusieurs n’auront même pas vu le jour se lever “à la division”.

Jean Lepeltier
Correspondant de guerre du journal “Patrie”

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6/1er RMSM


Mardi 5 décembre 1944

Tir de harcèlement ennemi tuant un homme des chars légers, en blessant un autre et faisant, parmi la population civile, des victimes.

Durant la journée, le Maréchal-des-Logis HOFER,

qui a réussi à remettre en marche le central téléphonique détruit par les Allemands, relie le PC (École des Garçons) aux différentes PA.

Selon des renseignements fournis par des civils, les Allemands auraient projeté un coup de main sur notre poste d’EBERSMUNSTER.

Mercredi 6 décembre 1944

Tir de harcèlement de l’ennemi. Un déserteur allemand, qui s’est présenté à 6 heures à nos avant-postes, est interrogé par le Capitaine Commandant. Il donne des renseignements sur l’emplacement des batteries de 75, des pièces de 150 et des canons antitanks.

À 10 heures, sur ordre du Capitaine Commandant, qui en fait la demande au GTR, un TD ouvre le feu sur le clocher d’EBERSMUNSTER qui servirait d’observatoire aux Allemands. Le clocher est transpercé et est vraisemblablement abandonné.

Samedi 23 décembre 1944

Ayant reçu l’ordre de préparer une opération sur EBERSMUNSTER, le Capitaine Commandant décide de reconnaître de près les positions ennemies.

Avec le Sous-Lieutenant ROSSINES et une patrouille d’un groupe de combat, il se rend, durant la nuit du 23 au 24, sur la rive droite de l’ILL qu’il franchit au barrage, 800 mètres au sud de KOGENHEIM.

Dès la tombée de la nuit, un groupe du 1er peloton tenait ce passage ouvert.

Le Maréchal-des-Logis BOUJMAA capture 3 Allemands venus en patrouille vers 22 heures.

À 2 heures du matin, le 24, quand la lune est disparue, le Capitaine Commandant, laissant le groupe d’assaut à 200 mètres du cloître, s’approche de celui-ci. Il parvient, suivi de ses 2 Half-Tracks à 10 mètres du mur, découvre une sentinelle qui ne le voit pas, reconnaît un emplacement d’armes automatiques et le cours du SCHWARTZLACHBACH.

Source : https://2db.forumactif.com 

 

 

 

 

 

 

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EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve à